Devant l’Assemblée générale des Nations unies, Joe Biden promet un retour à la diplomatie – Le Monde

« Avec nos valeurs et notre force, nous allons défendre nos alliés et nos amis, et nous opposer aux tentatives des pays plus forts de dominer les plus faibles », a déclaré Joe Biden devant les chefs d’Etats présents à l’Assemblée générale des Nations unies, le 21  septembre 2021.

« Nous ne cherchons pas une nouvelle guerre froide ou un monde divisé en blocs » mais les Etats-Unis défendront leur place dans le monde « vigoureusement ». Joe Biden, le président des Etats-Unis, a voulu rompre, mardi 21 septembre, devant l’Assemblée générale annuelle des Nations unies (ONU), avec le ton martial et l’unilatéralisme de son prédécesseur, Donald Trump.

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« Les Etats-Unis sont prêts à travailler avec toute nation qui s’engage et recherche une résolution pacifique pour partager les défis, même si nous avons des désaccords intenses dans d’autres domaines », a-t-il lancé. Pour autant, « les Etats-Unis vont participer à la compétition, et y participer avec vigueur », a-t-il prévenu en livrant sa vision de la confrontation avec Pékin, sans nommer directement la puissance rivale. « Avec nos valeurs et notre force, nous allons défendre nos alliés et nos amis, et nous opposer aux tentatives des pays plus forts de dominer les plus faibles », a-t-il martelé. Le président Biden, engagé dans un combat contre les « autocraties », a aussi promis de « défendre la démocratie ».

Son discours devait être suivi dans la journée par celui du président chinois Xi Jinping, par vidéo préenregistrée, dans un duel à distance entre les deux superpuissances, engagées dans une confrontation qui s’envenime.

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Répondre aux craintes d’Antonio Guterres

Pour sa première intervention devant une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que des dizaines de ministres, le président des Etats-Unis a tenu à répondre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui dans son discours d’ouverture avait évoqué la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine et mis en garde contre une nouvelle dégradation du monde.

M. Guterres, dans la dernière année de son premier mandat à la tête de l’ONU et qui en commencera un nouveau en janvier, avait déjà évoqué en 2018 la « division » sino-américaine, puis en 2019 « la grande fracture » avant d’évoquer en 2020 une « nouvelle guerre froide » et le risque d’un monde bipolaire prisonnier des tensions sino-américaines. Cette année, il a dit craindre « que notre monde ne se dirige vers deux ensembles différents de règles économiques, commerciales, financières et technologiques, deux approches divergentes dans le développement de l’intelligence artificielle et finalement deux stratégies militaires et géopolitiques différentes ».

Le « retour » de l’Amérique comme partenaire fiable

Ce discours de Joe Biden a été l’occasion de mettre en avant le « retour » de l’Amérique comme partenaire fiable auprès de ses alliés malmenés pendant les quatre années de mandat de Donald Trump. Mais le retrait d’Afghanistan, qui s’est achevé dans le chaos fin août au grand dam de nombreux pays européens, puis la crise ouverte avec la France dans l’affaire des sous-marins, qui a éclaté la semaine dernière, ont totalement brouillé son message.

M. Biden a néanmoins tenu à défendre le retrait américain d’Afghanistan, étape nécessaire pour fermer le chapitre des « guerres incessantes ». Critiqué pour les conditions chaotiques du départ du contingent américain d’Afghanistan, il s’est dit déterminé à défendre les intérêts vitaux des Etats-Unis mais « la mission doit être claire et atteignable », a-t-il souligné, et l’armée américaine « ne doit pas être utilisée comme la réponse à chaque problème que nous observons dans le monde ».

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Volonté de relancer l’accord sur le nucléaire iranien

Les Etats-Unis reviendront pleinement dans l’accord sur le nucléaire iranien si l’Iran « fait de même », a ajouté le président Biden, en promettant d’empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique. « Les Etats-Unis restent déterminés, prêts à empêcher les armes nucléaires iraniennes », a-t-il réaffirmé. « Nous travaillons » avec les membres permanents du Conseil de sécurité (France, Royaume-Uni, Russie et Chine) ainsi qu’avec l’Allemagne « pour obtenir diplomatiquement et en toute sécurité le retour de l’Iran dans l’accord nucléaire », a-t-il précisé.

Les négociations sur le nucléaire iranien devraient reprendre « dans les prochaines semaines », a de son côté affirmé le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien Saeed Khatibzadeh, qui a fait le déplacement à New York.

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Efforts contre la pandémie et le changement climatique

Joe Biden a promis d’augmenter les efforts internationaux des Etats-Unis pour lutter à la fois contre la pandémie et contre le changement climatique. Washington va « annoncer des engagements supplémentaires » pour doper la vaccination dans les pays les moins avancés mercredi, lors d’un sommet virtuel organisé par les Etats-Unis.

Le président américain a promis également de « doubler à nouveau » le montant de l’aide internationale accordée par les Etats-Unis aux pays les moins avancés pour faire face au changement climatique, sans préciser de montant.

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Le Monde avec AFP et Reuters

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