Deux morts après un refus d’obtempérer près du Pont-Neuf à Paris : ce que l’on sait – France Inter

Deux personnes ont été tuées et une blessée par des tirs de policiers. Une voiture s’est dirigée vers des policiers en roulant à contresens dans le quartier du Pont Neuf à Paris dimanche soir.

Selon une source policière, le véhicule circulait à contresens sur le Pont-Neuf quand les policiers ont voulu le contrôler.
Selon une source policière, le véhicule circulait à contresens sur le Pont-Neuf quand les policiers ont voulu le contrôler. © AFP / Dursun Aydemir

Un policier a tiré dimanche peu avant minuit sur une voiture près du Pont-Neuf, en plein centre de Paris. Selon les agents qui patrouillaient sur place, l’automobiliste a tenté de foncer sur le groupe de fonctionnaires. Deux des occupants du véhicule sont morts, une troisième personne est blessée.

Selon nos informations, le policier a été entendu par l’Inspection générale de la police nationale ce lundi matin en audition libre, avant d’être placé en garde à vue dans la journée, dans le cadre de l’enquête confiée à l’IGPN pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner”.

Par ailleurs, une autre enquête a été confiée au 1er district de la police judiciaire pour “tentative d’homicide volontaire sur personnes dépositaires de l’autorité publique” , a indiqué le parquet de Paris.

Véhicule à contresens

D’après les premiers éléments recueillis, selon une source policière, le véhicule a été repéré à contresens sur le Quai des Orfèvres quand les policiers, qui l’ont estimé “suspect” ont voulu le contrôler. Le conducteur du véhicule aurait alors démarré et foncé sur les agents, dont l’un a fait usage de son arme, faisant deux morts et un blessé, a indiqué cette même source. La voiture a été immobilisée sur le Pont-Neuf.

Le conducteur était âgé de 25 ans, son passager avant, qui est mort également, avait 31 ans. Tous les deux sont présentés comme “très défavorablement connus” des services de police, pour des affaires de stupéfiants.  Le passager arrière, celui qui a survécu, est un homme âgé de 42 ans, et a été hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière, son pronostic vital n’est pas engagé. Selon une source policière, il a expliqué avoir rencontré les deux hommes à la sortie d’une brasserie. Ils lui auraient alors proposé de le conduire jusqu’à sa destination, toujours d’après ses dires.

Quatre balles tirées, selon un témoin

La procureure de Paris Laure Beccuau est arrivée vers 1H30 sur les lieux, avant de repartir une heure plus tard. Un important dispositif policier était déployé aux abords. Le véhicule est de type Polo Volkswagen et de couleur sombre, immatriculé à Paris, selon un photographe de l’AFP.

“J’ai entendu (tirer) quatre balles. Quand j’ai regardé, j’ai vu un homme courir dix à quinze mètres. Puis il s’est écroulé” raconte un touriste égyptien interrogé par l’AFP. “Apparemment il n’était pas le conducteur, c’était un passager“. Le témoin se trouvait en terrasse à l’hôtel du Cheval Blanc, en haut du grand magasin de la Samaritaine, au moment des coups de feu.

Une enquête de l’IGPN

Des vérifications sont en cours sur l’arme, qui a tiré dix cartouches et fait six impacts. Ce fusil d’assaut de modèle HK G36 a-t-il tiré en rafale, ou coup par coup ? Comment était-il réglé ? Cela fait partie des questions auxquelles tente de répondre l’Inspection générale de la police nationale (l’IGPN ou “police des polices”) qui a été saisie, selon une source policière – comme c’est le cas systématiquement dès qu’un policier fait usage de son arme.

L’enquête porte également sur la position de la patrouille et va utiliser la vidéoprotection pour comprendre ce qu’il s’est passé.

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