Deux jeunes tués par balles dans la rue à Carcassonne – Ce que l’on sait 24 h après les faits – L’Indépendant

Un garçon de 21 ans et un autre de 18 ans ont été abattus à Grazailles dimanche sur les coups de 22 h 30.

Selon plusieurs témoins rencontrés sur place, rue de Marignan et dans son prolongement de l’allée de Wagram, c’est à 22 h 30 qu’ont retenti les coups de feu. Deux coups de feu qui ont atteint deux jeunes hommes, le premier âgé de 21 ans, le second de 18 ans. Le drame s’est noué dans le quartier de Grazailles. Selon la procureure de la République de Carcassonne, Florence Galtier, une première balle a été tirée depuis la fenêtre d’une habitation, rue Marignan. Elle a touché la première victime de 21 ans qui se trouvait dans la rue près d’une voiture. Une seconde balle a été tirée depuis le trottoir. Elle a atteint le jeune majeur qui était dans le véhicule. Ils s’appelaient Anas El Madani et Bilel Dousas et n’avaient pas d’antécédents judiciaires d’après la procureure.

Le parquet indique que les deux victimes ont été conduites au centre hospitalier par des proches : “Sept ou huit personnes se sont présentées à l’hôpital. Elles y sont allées dans deux voitures séparées, mais les deux blessés, eux, étaient dans un seul et même véhicule.” Selon les premiers éléments du dossier, l’un des deux serait mort sur le coup, le deuxième est décédé peu de temps après sa prise en charge à l’hôpital. On ne sait pas encore, ce lundi 1er novembre au soir, quelle partie du corps a été atteinte, la procureure de Carcassonne estimant que la divulgation précoce des détails entourant ces faits pourrait nuire à la bonne marche de l’enquête. 

“Des menaces sur les réseaux sociaux”

Dans cette affaire, la présence d’un troisième protagoniste, qui aurait été blessé à l’arme blanche, a très rapidement été évoquée. Ce point, Florence Galtier le dément. Elle ne confirme pas non plus la thèse du règlement de compte sur fond de trafic de drogue : “C’est beaucoup trop tôt. On ne peut pas échafauder des théories sans éléments concrets.”

C’est l’antenne perpignanaise de la police judiciaire qui a été saisie du dossier. Ce lundi, les fonctionnaires ont auditionné ceux qui ont accompagné les victimes à l’hôpital. Ces derniers n’ont jamais tenté de se cacher puisqu’ils ne sont repartis du centre hospitalier qu’après l’annonce du décès de leur proche. Ce 1er novembre, dans l’après-midi, les techniciens en identification criminelle (TIC) se sont rendus rue de Marignan pour procéder aux différents prélèvements d’usage.

Dans le quartier, c’est l’incompréhension qui domine : “On sait qu’il y a des petits trafics ici, mais comme partout. Je m’attendais pas à voir ça ici”, lance un voisin de la scène de crime. “Ils s’étaient cherchés sur les réseaux sociaux, il y avait eu des menaces”, assure un autre. Si le maire de Carcassonne, Gérard Larrat, n’a pas souhaité réagir “dans un moment aussi grave”, préférant attendre “le moment opportun”, son adjoint à la Sécurité, Placide Arias, se dit “stupéfait, choqué, sidéré” : “On savait qu’il y avait quelques tensions entre des bandes de Grazailles et du Viguier, mais pas à ce point-là ! C’est inimaginable de voir ça à Carcassonne, dans notre ville. La municipalité adresse ses plus sincères condoléances aux familles des défunts. C’est un drame…”

Un guet-apens tendu aux policiers et aux pompiers

Parallèlement à ces faits, toujours dimanche soir à Carcassonne, un guet-apens a été tendu aux sapeurs-pompiers et aux policiers dans le quartier La Conte à proximité du lycée Jules-Fil. Des palettes et un scooter ont été incendiés, des projectiles ont été lancés. Selon le syndicat Alliance Police nationale, qui dénonce “ces faits scandaleux”, un policier a dû faire usage de son LBD (lanceur de balles de défense) pour se sortir de ce traquenard. Un épisode de violence qui n’aurait rien à voir avec le double homicide. A Fleming et au Viguier, la soirée a également été agitée. 

À Carcassonne, il faut dire que les débordements sont assez courants dans les quartiers réputés “difficiles” de la ville. Dans la nuit du 5 février dernier, à La Conte, des policiers et des bus avaient été la cible de jets de mortiers d’artifice. Idem, le 17 décembre 2020, mais à Fleming cette fois… 

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