Dette publique : Édouard Philippe veut «remettre de l’ordre dans les comptes» de la France – Le Figaro

Le maire du Havre fait de la maîtrise de la dette le premier engagement de son nouveau parti «Horizons». Une prise de distance implicite avec le «quoi qu’il en coûte» qu’il avait assumé à Matignon.

«Remettre de l’ordre dans les comptes». Voilà le tout premier défi qu’a assigné Edouard Philippe à sa formation politique «Horizons» lors de son lancement ce samedi au Havre. Avant même les questions régaliennes ou climatiques également évoquées, le nouveau parti du maire du Havre connaît sa priorité : reprendre le contrôle de la dette publique qui a dépassé les 100% du PIB en deux ans et atteint désormais 115%.

Un impératif quasi-moral, à l’écouter, puisque Édouard Philippe a dressé un parallèle entre la stabilité des finances publiques et celle de la société française. «Ordre dans les comptes. Ordre dans la rue», a-t-il affirmé dans son exposé.

La promesse de rigueur budgétaire figure dans la charte du mouvement «Horizons». «Nous combattons l’illusion de l’argent public magique qui admet que l’État redistribue une richesse qu’il n’a pas, en faisant peser le poids de notre mode de vie d’aujourd’hui sur les générations futures», peut-on notamment lire.

Ce refrain revient dans le discours de l’homme politique préféré des Français depuis plusieurs semaines. Dans une interview accordée au magazine Challenges le 30 septembre, Édouard Philippe s’alarmait déjà de l’état des comptes publics. «Je sonne l’alerte et comptez sur moi pour revenir dessus dans les prochains mois!», assurait-il. Tout en avertissant des conséquences politiques du surendettement de l’État : «Porter une forte dette, c’est dépendre de ses créanciers, perdre ses marges de manœuvre, ne plus être maître de son destin.»

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Premier ministre du «quoi qu’il en coûte»

Dès son arrivée à Matignon, Édouard Philippe avait déjà présenté la réduction des déficits comme une priorité lors de son discours de politique général en juin 2017. «Nous dansons sur un volcan qui gronde de plus en plus fort, avait-il déclaré à la tribune de l’Assemblée. Nous chasserons la dépense inefficace et le saupoudrage de crédits.»

Mais ces engagements n’ont pas résisté à la crise sanitaire et économique du Covid. Dès mars 2020, Édouard Philippe s’est rangé à la politique d’Emmanuel Macron du «quoi qu’il en coûte» pour soutenir l’économie française ébranlée par la crise sanitaire. Ce samedi au Havre, l’ex-premier ministre a assumé cette stratégie. «Je suis convaincu qu’on a bien fait. L’intensité du rebond, les chiffres du chômage traduisent l’intelligence de ce choix», justifie-t-il.

Malgré son diagnostic inquiet sur les finances publiques, Édouard Philippe s’est défendu à plusieurs reprises de toute critique à l’égard du gouvernement actuel et d’Emmanuel Macron. «Dans la crise sanitaire, le gouvernement et le président de la République ont pris d’excellentes décisions. Ce n’est absolument pas une critique du quoi qu’il en coûte ce que je suis en train de dire». Il n’est pas certain que l’exécutif l’entende de cette oreille, lui qui multiplie les annonces de nouvelles dépenses depuis la rentrée.

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