Des socialistes minés par les divisions se retrouvent à Marseille pour un congrès à haut risque – Le Monde

Nicolas Mayer-Rossignol, Hélène Geoffroy et Olivier Faure sortent d’une réunion au siège du Parti socialiste, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le 23 janvier 2023.

Le palais du Pharo, majestueux monument marseillais surplombant la Méditerranée, sera-t-il, pour le Parti socialiste (PS), le théâtre d’une nouvelle lutte, ou l’occasion de mettre un terme à un mauvais film commencé le 19 janvier ? Difficile de trancher à la veille de l’ouverture du congrès du PS, qui se tient du vendredi 27 au dimanche 29 janvier. Vendredi à l’aube, les deux candidats au poste de premier secrétaire restaient dans des positions irréconciliables. Le sortant, Olivier Faure, revendique toujours une victoire que lui refuse son rival, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, dénonçant les irrégularités du scrutin. « Tout ce que l’on aurait pu faire plutôt que de se battre dans la boue pendant six mois sur le congrès ! », s’agace l’actuel chef de file du PS.

Depuis la réunion qui s’est tenue dans son bureau à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), lundi 23 janvier, le député de Seine-et-Marne n’a revu ni Nicolas Mayer-Rossignol, ni son alliée de circonstance, Hélène Geoffroy, éliminée lors du premier tour du 12 janvier, et derrière laquelle se sont placés les fidèles de l’ancien président François Hollande. Ils se sont tout de même appelés. M. Faure continue d’offrir à ses deux rivaux des postes d’adjoint dans une direction collégiale. Mais ces derniers veulent plus.

Le maire de Rouen lui a adressé un protocole d’accord, gravant dans le marbre un projet alternatif de gouvernance. Dans ce document, M. Mayer-Rossignol fixe les règles d’une direction à quatre, seul moyen, selon lui, de représenter le poids des trois sensibilités. Fort de ses 49 % au premier tour, Olivier Faure aurait un second allié dans cette direction, Johanna Rolland par exemple, dont il veut aujourd’hui faire sa numéro deux. Y siégeraient également Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy. Les décisions se prendraient par consensus, et les désaccords seraient tranchés par un vote du conseil national. M. Faure conserverait le titre de premier secrétaire. Mais dans les faits, il serait sous tutelle.

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Ce dernier répète à qui veut l’entendre tout le mal qu’il pense de cette idée ressemblant à usine à gaz, paralysante pour le PS. Comme pour prouver sa bonne foi, le maire de Rouen jure que si, lui, avait gagné le congrès avec seulement la moitié des suffrages, il aurait « proposé exactement la même chose ». Et martèle aussi que « le parti est fracturé en deux. Politiquement, il faut que l’on sorte de ça ». En attendant, face à un scrutin qu’il considère comme « pas clair », il demande la reprise de « la commission de récolement » qui était censée jouer les juges de paix après le vote du 19 janvier, mais dont les travaux sont, à son sens, inachevés.

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