Des milliers de personnes rassemblées sans masque pour la Fête de la musique : irresponsable? – La Voix du Nord

Sur les quais du canal Saint Martin à Paris, le coronavirus semble un lointain souvenir : sous une pluie intermittente, les abords du canal étaient bondés et dans le Jardin Villemin tout proche, les DJs enchaînaient les morceaux de house devant une foule compacte de danseurs. Scènes similaires rue de Paradis, toujours dans le 10e arrondissement, où une foule serrée a dansé dans l’après-midi, ou rue des Archives dans Le Marais.

À Menilmontant (20e) sur une petite place connue pour ses bars, les vendeurs de merguez étaient de sortie et des tables dressées sous des chapiteaux pour se protéger de la pluie. Pas de masques dans le public, seuls les vendeurs en portaient.

« La Fête de la musique c’est important, c’est un événement national », salue Violette, 28 ans. S’attendait-elle au respect des règles de distanciation ? « Non  ! », répond-elle en riant.

« J’ai bien peur qu’on fonce vers une seconde vague », « c’est irresponsable », « une fête de la musique juste en sortie d’une crise sanitaire majeure, quelle idée de génie !  » : sur Twitter, de nombreux internautes critiquaient vertement ces rassemblements. Quand d’autres rappelaient que les foyers de contamintation naissaient généralement dans des lieux clos.

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« Ce n’est pas du tout ce que le déconfinement dit progressif impliquait. Je comprends que la Fête de la musique soit libératoire mais ne pouvait-on l’éviter cette année ?  », s’interrogeait Gilbert Deray, médecin-chef à la Pitié-Salpêtrière sur Twitter.

Appel à la prudence

Sur le parvis de l’Institut du monde arabe en revanche, les règles édictées à l’occasion de l’épidémie de coronavirus ont été respectées : des vagues successives de 500 spectateurs ont enchaîné les karaokés assis, autour de tables de 10, espacées de 3 mètres, face à une scène où un animateur proposait des morceaux de rap et de pop arabisante.

« On peut célébrer la musique en gardant les distances et en étant prudents », a mis en garde le ministre de la Culture Franck Riester, qui s’est rendu lui aussi en début de soirée devant l’IMA.

Mais c’est un fait : après des mois de disette beaucoup de jeunes notamment ont voulu se rassembler et renouer avec la fête.

À Strasbourg, des habitants étaient accoudés dès l’après-midi sur les ponts qui enjambent l’Ill ou sur les quais pour voir et écouter passer un bateau de croisière transformé en scène musicale. DJs et groupes devaient s’y succéder jusqu’à minuit.

Des vélos-cargos musicaux ont fait des haltes au cours de l’après-midi dans divers quartiers de la ville, du chic parc de l’Orangerie au populaire Neuhof. Les artistes itinérants, de styles divers mais toujours festifs, ont entonné aussi bien Les copains d’abord que Happy de Pharrel Williams et lancé un Madison sur la place de la gare – une danse idéale par temps de distanciation sociale.

Théoriquement, les rassemblements de plus de dix personnes sont toujours interdits. Toutefois, avec autorisation du préfet, ils peuvent faire l’objet de dérogations. Et pour les bars, cafés et restaurants, l’organisation de concerts relève de la responsabilité de l’exploitant.

À Paris, la police est intervenue dans la nuit pour disperser la foule près du canal Saint-Martin. Des incidents ont été signalés aux Invalides où une voiture de police a été visée par des jets de projectiles. Les forces de l’ordre ont fait usage des lacrymos, selon RTL.

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