Des militants d’Extinction Rebellion bloquent la place du Châtelet, à Paris – Le Monde

Le mouvement organise deux semaines d’actions de désobéissance civile à travers le monde pour dénoncer l’inaction des gouvernements en matière de lutte contre le changement climatique.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 17h18, mis à jour à 19h59

Temps de Lecture 2 min.

Des manifestants bloquent le pont au Change, à Paris, lors d’une action organisée par le mouvement Extinction Rebellion, le 7 octobre 2019.

A Paris, quelques centaines de militants du mouvement Extinction Rebellion (XR) ont investi une place et un pont parisiens, lundi 7 octobre, au premier jour d’une série d’actions mondiales de ce mouvement qui réclame des actes contre le réchauffement climatique.

Selon notre journaliste sur place, les militants sont assis sur la chaussée et bloquent la place du Châtelet et le pont au Change (qui mène vers l’île de la Cité), tout près de la Préfecture de police. Dans une ambiance bon enfant pour cette opération baptisée « Occupation pour la suite du monde », ils ont également déployé des bottes de paille en travers du quai de la Mégisserie. « Ici, on se rebelle », « Ici, on joue », pouvait-on lire sur des banderoles déroulées sur le pont, où trônait également un bateau bleu sur roues aux voiles frappées du logo reconnaissable de XR, un sablier stylisé à l’intérieur d’un cercle.

« On sait que c’est la merde, ce n’est plus le temps de débattre », explique Amélia, une nouvelle militante de XR qui en a « marre de la parlotte » et veut « de l’action face à l’urgence climatique ».

« Notre système économique exploite le vivant, écrase les minorités et emporte dans sa chute notre avenir commun. Face à ce désastre, il est de notre devoir de résister », insiste le mouvement sur son compte Twitter qui appelle ses sympathisants à les rejoindre à Châtelet.

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Une « assemblée citoyenne »

Les « anges gardiens », en veste orange du mouvement et chargés de maintenir le calme, ont pris place entre les manifestants assis par terre et les forces de l’ordre bloquant l’accès au boulevard du Palais. Des « rebelles » embarqués sur un bateau hérissé de drapeaux du mouvement, verts et rouges, naviguent eux sur la Seine entre Châtelet et la tour Eiffel.

Se préparant à passer la nuit sur place, les militants de XR, qui prônent la désobéissance civile et la non-violence, ont commencé à installer des tentes et des toilettes sèches, ainsi qu’un cercle de bottes de paille pour y tenir une « assemblée citoyenne ». Mais, en anticipation d’une possible intervention des forces de l’ordre, certains d’entre eux, par petits groupes de quatre ou cinq, se tiennent par la main en ayant passé leur bras à travers des tuyaux en plastique, pour rendre plus difficile une évacuation.

En juin, lors d’une action de blocage d’un autre pont à Paris, des membres de XR avaient été délogés par les forces de l’ordre avec notamment l’utilisation à bout portant de gaz lacrymogènes. Les images, abondamment partagées et critiquées sur les réseaux sociaux, avaient conduit à l’ouverture d’une enquête.

Samedi soir, les autorités avaient également tenté de déloger les militants d’Extinction Rebellion qui avaient investi plusieurs heures auparavant le centre commercial Italie 2, en « avant-première » du mouvement mondial. Elles avaient finalement renoncé, avant que les manifestants ne quittent les lieux dimanche aux aurores après dix-sept heures d’occupation. Les agents de la Préfécture de police de Paris se sont dits « scandalisés » par des slogans tagués dans l’enceinte du centre commercial « portant atteinte à leur profession et à leurs collègues morts ». La Préfecture de police a annoncé lundi qu’elle allait porter plainte.

Extinction Rebellion, tout jeune mouvement né il y a un an au Royaume-Uni, prévoit des actions chocs tous les jours à partir de lundi dans soixante villes du monde, notamment Londres où les militants veulent bloquer le centre-ville pendant deux semaines.

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