Des dessins poignants de Cabu sur la rafle du Vel d’Hiv exposés pour la première fois au Mémorial de la Shoah – franceinfo

En 1967, le magazine d’informations Le Nouveau Candide publie les bonnes feuilles du livre de Claude Lévy et Paul Tillard La Grande Rafle du Vel d’Hiv, et fait appel au jeune dessinateur Cabu pour les illustrer. Seize planches à la plume et à l’encre noire qui nous plongent au cœur de la tragédie. Des dessins exposés pour la première fois au Mémorial de la Shoah à Paris, dans le cadre des 80 ans de la rafle des 16 et 17 juillet 1942.

Ce sont des dessins sans paroles, ça c’est la phrase de Riss. Et je considère qu’on ne pouvait pas les laisser dans un carton à dessins, il fallait qu’ils soient vus par le plus grand nombre, pour expliquer ce qu’a été l’horreur de cette tragédie.

Véronique Cabut

Épouse de Cabu

France 3 Paris-Ile de France : M. Laban / M. Tafnil / S. Barie
Quand paraît le livre de Claude Lévy et Paul Tillard, c’est un choc pour de nombreux Français. 25 ans après les faits, les auteurs retracent grâce à des documents et surtout des témoignages, le déroulement de la rafle des Juifs de Paris et de banlieue : plus de 13 000 personnes, adultes et enfants, dont 8000 seront entassés au Vélodrome d’Hiver, avant leur transfert vers les camps de transit. Les auteurs pointent du doigt le rôle de la police française et du gouvernement de Vichy dans cette funeste entreprise d’épuration, qui mena la plupart des déportés à la mort.

Une révélation pour l’opinion publique qui découvre qu’on est bien loin de l’histoire officielle, comme le souligne Laurent Joly, historien et auteur de La Rafle du Vel d’Hiv : Paris, juillet 1942 (Éditions Grasset) : “Vous allez continuer à voir jusque dans les années 80, des livres grand public, des manuels scolaires qui vous disent que la rafle du Vel d’Hiv c’est la Gestapo, ce sont les soldats allemands (…) Cabu fait vraiment le choix, presque militant, de ne représenter que des policiers français, parce que c’est la vérité historique“.

Du Vel d’Hiv, ces milliers de personnes seront transférées vers les gares de Drancy, Bobigny, Le Bourget ou encore Pithiviers dans le Loiret, avant d’être déportées vers Auschwitz. Pithiviers, d’où six convois partirent de l’ancienne gare vers les camps de la mort. Une gare aujourd’hui transformée en musée pour ne jamais oublier l’horreur. Un nouveau lieu de mémoire que le Mémorial de la Shoah inaugurera ce dimanche 17 juillet, en présence du Président de la République. Emmanuel Macron devrait y prononcer un discours “offensif” dit-on dans son entourage, contre l’antisémitisme.

France 3 Centre-Val de Loire : A. Heudes / I. Racine / P. Richard
Pour aller plus loin, le documentaire La Rafle du Vel d’Hiv, les larmes et la honte David Korn-Brzoza diffusé il y a quelques jours sur France 3, est toujours disponible gratuitement en replay sur france.tv jusqu’au 8 novembre 2022.

Extrait du documentaire "La rafle du Vél d'Hiv, la honte et les larmes"
(France Télévisions)
Cabu, dessins de la rafle du Vel d’Hiv – jusqu’au 7 novembre 2022 – Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy l’Asnier 75004 Paris – du dimanche au vendredi de 10h à 18h, nocturne le jeudi jusqu’à 22h – Entrée libre.

Gare de Pithiviers, lieu de mémoire et d’éducation – exposition permanente – Place de la Gare, 45300 Pithiviers – du mercredi au dimanche de 11h à 18h jusqu’au 31 août, ensuite les samedis et dimanches de 11h à 18h – Entrée libre

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