«Des clients retrouvés coincés dans les ascenseurs» : coupure d’électricité géante au sud de Paris – Le Parisien

Orly, Rungis, Thiais, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Chevilly-Larue… Une coupure de courant a affecté la majeure partie de onze villes du sud-est de Paris entre 5h30 et 8 heures ce matin. Au total, « environ 35 000 clients ont été impactés », annonce Enedis, qui va déposer plainte.

L’action a été revendiquée par la CGT Énergie du Val-de-Marne dans le cadre de la contestation contre la réforme des retraites. « Nous avons coupé le courant sur le poste source de Rungis ce matin », explique Franck Jouano, représentant du syndicat dans le département. Notre but est de marquer le coup symboliquement car on parle peu des électriciens et gaziers, qui sont touchés par la réforme. Nous voulons aussi mobiliser contre cette réforme car le gouvernement ne réagit pas face aux manifestations. »

Condamnation d’Édouard Philippe

Ce mardi à l’Assemblée, le Premier ministre Édouard Philippe a condamné « ces blocages, intrusions et coupures sauvages de courant » qui « doivent être sanctionnés », a-t-il notamment répondu au député PCF Pierre Dharréville qui l’interpellait sur le sujet.

VIDÉO. Édouard Philippe : « Les coupures sauvages d’électricité doivent être sanctionnées »

Le trafic de l’Orlyval a été interrompu jusqu’à 8 heures. La circulation du T7 a également été perturbée entre porte de l’Essonne et Belle-Epine. Un bus de substitution a été mis en place. Elle a repris à 10h39, annonce la RATP.

L’aéroport d’Orly n’a pas été touché dans le cœur de ses opérations, au sein du terminal (enregistrements des passagers, tour de contrôle…), précise le groupe ADP.

La coupure n’a pas eu d’impact au marché de Rungis

Le MIN de Rungis a aussi vu l’électricité coupée sur une grande partie du marché, de 6h30 à 8 heures. « Mais nous sommes équipés de groupes électrogènes, qui ont immédiatement pris le relais, annonce le Marché d’intérêt national. La coupure n’a donc eu aucun impact sur l’activité du site. »

Les groupes électrogènes ont également pris le relais au centre commercial Belle-Epine à Thiais, qui n’accueillait pas encore de clients à cette heure-là. « Les livraisons ont donc pu se dérouler normalement », précise-t-on chez Klépierre, le propriétaire.

« Des clients se sont retrouvés coincés dans les ascenseurs »

En revanche, de nombreux hôtels et bureaux de la zone aéroportuaire se sont retrouvés dans le noir de 5h30 à 7h30, notamment dans les zones Cœur d’Orly et Orlytech.

Ce fut le cas à l’hôtel Ibis Paris Cœur d’Orly : « La coupure de courant a arrêté toutes nos activités. Des clients se sont retrouvés coincés dans les ascenseurs. Nous avons dû appeler les dépanneurs, qui sont venus et ont sorti nos clients », regrette la direction.

Même galère à l’hôtel Mercure Paris Orly Tech Aéroport : « Plus rien ne fonctionnait : plus d’ascenseurs, plus de téléphone, plus d’ordinateur, plus de paiement possible… », témoigne un personnel de l’établissement. Congélateurs et machines à café se sont retrouvés hors service aussi. « On s’est débrouillés comme on pouvait. Pour que les clients règlent leurs chambres, on a pris le numéro de carte bancaire et on leur enverra une facture après, par exemple. »

Toujours à Orly, les feux tricolores ne marchant plus, un accident de la route entre un bus et une voiture est survenu tôt dans la matinée, rue de la Victoire, dans le centre-ville. Le conducteur de la voiture a dû être désincarcéré par les sapeurs-pompiers.

Julien Denormandie juge cet acte « scandaleux »

Au micro de BFMTV ce mardi matin, le ministre auprès de la Ministre de la Cohésion des Territoires, Julien Denormandie a jugé cet acte « scandaleux » et « irresponsable », citant par exemple les personnes sous assistance respiratoire. « Cela détruit le dialogue social. »

« Parce qu’il y avait un dialogue social ? Et parce que le plan sur les retraites n’est pas irresponsable, lui ?, rétorque, agacé Franck Jouano. Personne n’a été mis en danger par les coupures d’électricité de ce matin. Les personnes sous assistance respiratoire sont des gens faisant de l’apnée du sommeil, par exemple. Il n’y a rien de vital. Aucun hôpital n’était dans le secteur des coupures. Avec le gouvernement, il n’y a que des concertations où l’on dit : « Écoutez-nous et faites ce qu’on dit. »

La CGT Énergie 94 n’exclut pas de réitérer l’opération : « On verra. Ce sera décidé avec le personnel. »

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