Derrière la victoire d’Éric Ciotti, le retour de Laurent Wauquiez – Le HuffPost

Éric Ciotti et Laurent Wauquiez photographiés à Menton en juin 2018 (illustration).
VALERY HACHE / AFP Éric Ciotti et Laurent Wauquiez photographiés à Menton en juin 2018 (illustration).

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Éric Ciotti et Laurent Wauquiez photographiés à Menton en juin 2018 (illustration).

POLITIQUE – C’est donc Éric Ciotti le vainqueur. Mais pas seulement. En triomphant face à Bruno Retailleau pour la présidence des Républicains ce dimanche 11 décembre, le député des Alpes-Maritimes ne s’installe pas vraiment tout seul.

Dans ses bagages : Laurent Wauquiez, dont il a répété durant toute la campagne qu’il en fera le candidat du parti en 2027. Un vœu que le nouveau chef des LR a formulé sur le plateau du 20 heures de TF1 dans la foulée de sa victoire.

« Je veux supprimer les primaires, c’était un engagement majeur de ma campagne. Et je considère que Laurent Wauquiez doit incarner cette espérance », a déclaré Éric Ciotti. Ce qui n’a pas manqué d’être raillé par ses adversaires politiques.

« On a demandé aux adhérents, non pas de désigner leur président, mais le directeur de campagne de Laurent Wauquiez », a commenté le patron de Renaissance Stéphane Séjourné.

Car l’issue de cette élection interne est bien une façon pour le président de la région Auvergne Rhône-Alpes de revenir par la fenêtre après avoir pris la porte à la suite de la déroute des Républicains aux élections européennes de 2019.

« Cette victoire est la juste reconnaissance de ton courage, de ta pugnacité et de ta fidélité à nos valeurs. Président des Républicains, tu pourras compter sur moi pour que nous menions tous ensemble le combat pour redresser la France », a réagi Laurent Wauquiez après l’annonce des résultats.

L’intéressé, qui jouit d’une certaine cote de popularité en interne, avait posé une première pierre de son retour sur la scène nationale. « Je vais vous dire les choses très clairement et comme je les pense : en 2027, soit ce sera moi, soit ce sera Marine Le Pen », a-t-il déclaré fin novembre dans L’Obs, quelques jours avant d’annoncer son soutien (logique et attendu) à Éric Ciotti.

Lors d’un meeting organisé ce 8 décembre à Paris, Laurent Wauquiez a promis aux adhérents LR de « rallumer la voix de la France ». Côté coulisses, l’ex-maire du Puy en Velay multiplie ses « immersions » sur le terrain et autres consultations politiques.

« Wauquiez n’est pas si puissant »

Résultat : ce ticket Ciotti/Wauquiez a donné à ce scrutin interne des airs de test de popularité pour l’ancien patron de la maison. « Quand on regarde les scores, on voit finalement que Laurent Wauquiez n’est pas si puissant qu’on le croyait, puisqu’avec 42,73 %, Éric Ciotti a raté son pari de gagner au premier tour malgré la carte Wauquiez dans sa manche », analysait dans la semaine un élu LR proche d’Aurélien Pradié auprès du HuffPost.

Avant de prévenir : « le parti risque le rétrécissement, car manifestement l’option Wauquiez ne bénéficie pas d’un très large consensus. Loin s’en faut ». Ce que le score de ce dimanche, moins de six points d’écart entre les deux finalistes, ne fait que confirmer.

Soit peu ou prou ce qu’a répété le camp Retailleau durant l’entre-deux tours, en soulignant qu’il était trop tôt pour désigner un candidat qui fermerait la porte à d’autres hypothèses, dont celles de Xavier Bertrand ou de David Lisnard.

Privé de candidature en 2022 en raison de sa défaite à la primaire LR, le président des Hauts-de-France a d’ailleurs bien conscience que la victoire d’Éric Ciotti devrait en toute logique lui barrer la route en vue de 2027.

Raison pour laquelle il a apporté son soutien à Bruno Retailleau, en soulignant sa « capacité à écouter et à rassembler malgré les diverses sensibilités ». Une façon policée de dire que cette garantie n’existera pas sous Éric Ciotti qui, au nom de la « clarté », a d’ores et déjà mis Laurent Wauquiez sur la rampe de lancement.

De quoi entériner la candidature de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur en 2027 ? À voir, puisqu’avant la présidentielle, le parti de la rue Vaugirard aura à mener la bataille des élections européennes en 2024. Un scrutin intermédiaire dangereux qui, dans le passé, a déjà anéanti les plans élyséens de Laurent Wauquiez.

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