Dépistages ciblés, lits en réanimation, recherche d’un vaccin… Olivier Véran détaille la stratégie pour éviter une seconde vague – Le Monde

Olivier Véran dans son bureau au ministère de la santé à Paris, le 24 juin.

Le ministre de la santé, Olivier Véran, annonce qu’un dépistage systématique de la population va être expérimenté, pour les personnes volontaires, dans des zones à risque. Près de 1,3 million d’habitants sont concernés en Ile-de-France. Il indique également qu’« a minima » 12 000 lits de réanimation seront mobilisables dans les hôpitaux en cas de nouvelle vague.

La France en a-t-elle fini avec l’épidémie de Covid-19 ?

Non. Le pic de mars-avril est derrière nous mais nous n’en avons pas terminé avec le virus. Il faut éviter les grands rassemblements et les comportements à risque.

Les rassemblements sans gestes barrières ni masques observés le 21 juin, lors de la Fête de la musique, vous inquiètent-ils ?

Cela ne me surprend pas parce que ç’a été très dur pour les Français pendant plusieurs mois, avec le confinement, la perte d’activité sociale, la perte d’activité économique et la perte de repères dans les cercles amicaux, familiaux. De nombreuses familles ont été frappées par la maladie, parfois par des décès. Il y a un besoin de résilience collective. Les gens ont envie de tourner la page. J’entends cette envie mais cela doit être assorti de comportements individuels et collectifs qui ne prêtent pas le flanc au retour de l’épidémie. J’appelle à une vigilance collective.

Dans une note publiée lundi, le conseil scientifique estime qu’une forte recrudescence de la pandémie est « extrêmement probable » à l’automne. Est-ce également le scénario
retenu par le gouvernement ?

Aujourd’hui, des experts disent qu’il n’y aura plus de vague épidémique. D’autres, plus nombreux, considèrent qu’il y a un risque non négligeable d’une deuxième vague. Certains la voient à l’automne, d’autres dans un ou deux ans, voire en 2024. D’autres considèrent que le virus va peut-être circuler à bas bruit pendant des années, mais sans faire de nouvelles vagues. Nous devons préparer le pays à toutes ces hypothèses.

Quelle est votre stratégie pour faire face à une éventuelle deuxième vague ?

D’abord, nous traquons le virus en continuant d’effectuer des tests. Cette semaine encore, environ 250 000 tests ont été réalisés, environ 99 % d’entre eux sont négatifs, ce qui montre qu’on cherche large. Nous organisons des dépistages systématiques, des « barnums », dans les communes où le virus circule même de façon minime. Chacun peut s’y présenter et bénéficier de ce dépistage. On peut réaliser parfois 400 ou 500 tests dans une journée. Cela nous permet de chercher les signaux faibles. Des opérations de dépistage ciblé sont également menées, comme par exemple celles en cours dans les abattoirs.

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