Démission de Liz Truss: Boris Johnson fait partie des favoris pour le poste de Premier ministre – BFMTV

L’ancien Premier ministre de 2019 à 2022 pourrait, à l’aune d’une situation politique extrêmement tendue outre-Manche, faire son grand retour à Downing Street.

“Même si tout semble sombre maintenant, notre futur ensemble est glorieux.” Le 7 juillet passé, lors du discours au cours duquel il annonçait sa démission comme chef du parti conservateur et son départ du poste de Premier ministre britannique, Boris Johnson donnait rendez-vous.

Plus de quatre mois plus tard ce jeudi, à la faveur de la démission de sa successeure Liz Truss, l’ex-maire de Londres et figure politique majeure outre-Manche fait de nouveau parti des favoris pour revenir au 10 Downing Street. La rumeur de sa candidature, insistante, avait d’ailleurs déjà filtré dans la presse britannique dès cet été.

“La question de son successeur est épineuse. Le parti s’est engagé à l’élire sous une semaine, mais qui cela peut être? Boris Johnson y faisait allusion lors de son discours d’adieu, mais quelle sera sa légitimité? Il sera seulement élu par les membres du parti conservateur et pas par le public”, explique, sur l’antenne de BFMTV, Catherine Heyrendt-Shermann, maître en conférence en Civilisation britannique à l’Université de Reims.

Une évidence et des boulets

Actuellement en vacances dans les Caraïbes, Boris Johnson apparaît ainsi comme un recours évident pour le parti conservateur. Certains députés Torries appelaient même cette candidature de leurs vœux, assure Sky News.

Fort du triomphe électoral de la fin 2019, qui a accordé aux conservateurs une majorité inédite depuis Margaret Thatcher dans les années 1980, le héros du Brexit est néanmoins entravé par des boulets de taille.

Son départ forcé par une succession de scandales dont celui des fêtes à Downing Street en violation des restrictions anti-Covid n’est pas si lointain et lui donne une part de responsabilité dans la débâcle actuelle.

Et, au moment où il embrasse une activité rémunératrice de conférencier à travers le monde, reste à savoir si Johnson, 58 ans, serait prêt à reprendre les commandes du parti à deux ans d’élections législatives où les sondages promettent une victoire écrasante de l’opposition travailliste.

Selon les bookmakers britanniques, les chances de Boris Johnson sont cependant extrêmement faibles puisque l’ancien Premier ministre est actuellement quatrième dans la course.

Le favori de sondages pour succéder à Liz Truss
Le favori de sondages pour succéder à Liz Truss © BBC

L’hypothèse Sunak

À date, Boris Johnson est largement devancé par Rishi Sunak, qui lui-même avait été largement battu par Liz Truss lors de la phase finale du processus de désignation du chef du parti conservateur cet été. L’ancien ministre des Finances était pourtant le candidat préféré des députés conservateurs.

Le richissime ex-banquier de 42 ans a pour lui le fait d’incarner la figure rassurante de l’orthodoxie budgétaire.

Pendant la campagne, il n’a eu de cesse de répéter que les baisses d’impôts non financées risquaient d’aggraver une inflation à un niveau record depuis des décennies et de saper la confiance des marchés.

Rishi Sunak en août 2022
Rishi Sunak en août 2022 © Susannah Ireland / AFP

Les faits lui ont donné raison, mais il a un handicap de taille: nombreux sont ceux parmi les fidèles de Boris Johnson qui voient en lui un traître dont la démission au début de l’été a précipité la chute de l’ancien locataire de Downing Street. Il reste toutefois le grand favori des sondages.

D’anciens ministres en lice

Parmi les autres prétendant, Jeremy Hunt, ministre des Finances depuis vendredi dernier et nouveau chancelier de l’Échiquier, qui a récemment semblé être celui qui tenait les rênes du pouvoir, tant Liz Truss était affaiblie.

C’est lui qui a annoncé lundi le spectaculaire revirement consistant à revenir sur la quasi-totalité des mesures fiscales du gouvernement Truss qui ont créé la panique sur les marchés.

Cet ancien ministre des Affaires étrangères de 55 ans, expérimenté mais jugé peu charismatique, a pourtant assuré récemment à la BBC qu’après deux échecs, en 2019 puis cet été, il ne souhaitait pas se lancer dans une course au pouvoir.

En ce qui concerne Penny Mordaunt, elle aussi candidate contre Liz Truss pour succéder à Boris Johnson cet été, la ministre chargée des relations avec le Parlement a été la coqueluche des militants conservateurs en début de campagne.

Charismatique, cette ancienne ministre de la Défense de 49 ans s’est illustrée face au Parlement lundi où elle a remplacé Liz Truss face à l’opposition, défendant avec aplomb le changement de cap économique, et expliquant que la Première ministre “ne se cache pas sous un bureau”. L’hypothèse d’un ticket Mordaunt-Sunak a même récemment émergé. Reste à savoir comment les choses se décanteront avant la date fatidique du 28 octobre.

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