Déconfinement, retour au domicile principal, reprise des cultes : Castaner s’est voulu «clair, net et précis» lors du «Grand Jury» – Le Figaro

«Notre objectif est clair, net, précis. C’est le déconfinement pour l’ensemble du territoire (…) dès le 11 mai». Invité du «Grand Jury» RTL-Le Figaro-LCI dimanche, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, s’est projeté dans les jours et les semaines à venir. Alors que des doutes et des craintes se font jour, au sein de l’exécutif, sur la faisabilité d’une levée progressive du confinement, le locataire de Beauvau a rappelé qu’il s’agissait encore d’un «objectif à conquérir». «Tout recul dans la semaine qui vient sur le respect des règles du confinement, ce serait une progression du virus, et ça menacerait le 11 mai. Mais […] c’est notre objectif et nous allons l’atteindre, j’en suis convaincu», a-t-il anticipé.

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Résultat, Christophe Castaner a tenté de répondre aux questions et aux critiques. À commencer par le recours aux masques, qui ne doit selon lui «pas être obligatoire partout, tout le temps», même si la pénurie serait derrière nous. Un message notamment adressé aux différents maires qui édictent des arrêtés en ce sens un peu partout sur le territoire, et qui s’exposent à une censure du Conseil d’État. «La France est une et indivisible», a balayé le locataire de Beauvau, refusant de voir coexister «35.000 petites Républiques où chacune aurait ses propres règles».

S’adressant ensuite aux nombreux Parisiens qui ont quitté la capitale avant que le confinement ne soit instauré, le ministre de l’Intérieur a assuré qu’ils peuvent d’ores et déjà rejoindre leur domicile… À condition de se munir d’une attestation dérogatoire certifiant d’un «motif familial impérieux» : reprendre une activité professionnelle ou rescolariser leurs enfants. «Il y aura des contrôles sur les retours pour constater cela», a-t-il prévenu.

Les frontières non-européennes resteront fermées «jusqu’à nouvel ordre»

À ce jour, sur les 19 millions de contrôles déjà réalisés, seuls 1 million ont donné lieu à des procès-verbaux, dont les deux tiers étaient liés à l’absence d’attestation. Une infraction qui, à partir du 11 mai, ne sera sanctionnée qu’au-delà de 100 kilomètres. «Nous ne souhaitons pas interdire aux Français de se déplacer, mais nous souhaitons empêcher le virus de se déplacer», a résumé Christophe Castaner.

C’est dans cette logique qu’il a été décidé de limiter l’accès à la plupart des activités dites de loisir, comme les plages ou les parcs. Même fermeté concernant les frontières non-européennes, qui resteront fermées «jusqu’à nouvel ordre». Contrairement à la circulation au sein de l’espace Schengen, où l’exécutif espère «pouvoir aller plus vite». Quant aux municipales, la règle reste celle qui a été fixée par le Parlement le 23 mars dernier : la tenue du second tour est suspendue à un rapport du Conseil scientifique attendu le 23 mai. S’il n’est pas possible de l’organiser en juin, il faudra alors refaire l’intégralité du scrutin après l’été. Dans les communes où une liste l’a emporté dès le premier tour, les conseils municipaux pourraient être installés «fin mai, début juin».

«On paie des erreurs de communication»

Reste enfin la question de la reprise des cultes, qui a été fixée au 2 juin, et sur laquelle le ministre de l’Intérieur a été interpellé à de nombreuses reprises – par des autorités religieuses comme par des responsables politiques. «Je pense que la prière elle se fait dans son rapport à celui que l’on accompagne, célèbre (…) soi-même, et n’a pas forcément besoin de lieu de rassemblement où l’on ferait courir à l’ensemble de la communauté religieuse», a-t-il tranché, refusant pour l’instant d’accélérer le calendrier.

Une décision qui risque d’ajouter de la colère à la colère, alors qu’une certaine défiance s’exprime déjà dans l’opinion publique. «On paie des erreurs de communication – parce que nous en faisons tous. On paie aussi une situation d’inquiétude, de peur», a reconnu Christophe Castaner. Avant de conclure : «Et j’espère pouvoir un peu rassurer».

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