De l’incendie de la cathédrale de Nantes au meurtre d’un prêtre en Vendée, la dérive progressive d’Emmanuel Abayisenga – Le Monde

La gendarmerie sur les lieux du meurtre d’Olivier Maire, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, dans l’ouest de la France, le 9 août 2021.

Les réactions se multiplient et les questions demeurent après le meurtre, lundi 9 août, d’un prêtre catholique, le père Olivier Maire, supérieur provincial de la congrégation des missionnaires montfortains, à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), près de Cholet.

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Selon le récit du vice-procureur de la République de La Roche-sur-Yon, Yannick Le Goater, lors d’une conférence de presse, lundi, un homme de nationalité rwandaise, Emmanuel Abayisenga, s’est présenté en début de matinée à la gendarmerie voisine de Mortagne-sur-Sèvre, pour demander à être « mis en prison », expliquant qu’il venait de tuer le religieux qui l’hébergeait au sein de sa congrégation.

Le corps de la victime, âgée de 60 ans, a été retrouvé quelques minutes plus tard par les gendarmes, dans une chambre du bâtiment de la congrégation, dont M. Abayisenga leur avait remis la clé. Une autopsie est en cours pour préciser les circonstances de la mort du prêtre. L’enquête pour homicide volontaire, ouverte par le parquet de La Roche-sur-Yon, a été confiée à la section de recherches de la police de Nantes et à la brigade de recherches de la gendarmerie de La Roche-sur-Yon. Le mis en cause a été hospitalisé d’office lundi soir.

Emmanuel Abayisenga était déjà connu de la police comme de la justice. Il y a un an, le quadragénaire, bénévole actif de la communauté catholique nantaise, par ailleurs débouté du droit d’asile et donc en situation de présence illégale sur le territoire, avait été placé en détention provisoire en tant que principal suspect de l’incendie de la cathédrale de Nantes, survenu le 18 juillet 2020. « Rongé par le remords », selon son avocat, Me Quentin Chabert – qui s’est dit, lundi, « sous le choc » –, le bénévole, chargé notamment d’inspecter la cathédrale, dont il possédait les clés, avait reconnu en garde à vue être à l’origine du sinistre qui avait causé de lourds dégâts.

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Après plusieurs mois de détention provisoire, M. Abayisenga avait obtenu du juge d’instruction chargé de l’enquête sur l’incendie sa libération, le 31 mai. Placé sous contrôle judiciaire strict avec assignation à résidence, il était logé au sein de la communauté des missionnaires montfortains de Saint-Laurent-sur-Sèvre, dirigée par le père Olivier Maire.

Dérive progressive

L’histoire d’Emmanuel Abayisenga est celle d’une dérive progressive. Arrivé en France en 2012, après avoir fui les violences au Rwanda, où il était policier, ce fervent catholique s’était montré très actif au sein de la communauté chrétienne locale, qui avait soutenu ses demandes d’asile. Décrit comme très pieux, l’homme servait la messe et avait entamé une formation pour devenir animateur pastoral. Selon le journal La Croix, il avait accompagné une délégation nantaise à Rome et avait même pu rencontrer le pape François en 2016. Il était alors hébergé au sein d’un couvent franciscain, à Nantes.

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