De Béthléem à Rio de Janeiro, les chrétiens célèbrent un deuxième Noël assombri par la pandémie de Covid-19 – Le Monde

Publié aujourd’hui à 02h00

Sur la place de la Mangeoire de Bethléem, les quelques bonnets de père Noël et le son des tambours rappellent qu’aujourd’hui, c’est jour de fête. Mais la foule est clairsemée car cette année encore, le coronavirus vient gâcher les festivités du 24 décembre.

Lieu de naissance de Jésus selon la tradition chrétienne, Bethléem voit d’ordinaire affluer plusieurs milliers de touristes et de pèlerins étrangers pour Noël. Mais cette ville de Cisjordanie occupée a dû une nouvelle fois se contenter de célébrations en comité restreint, Israël – qui contrôle les accès à ce territoire palestinien – ayant refermé les frontières pour limiter la propagation du variant Omicron.

Le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, arrive à l’église de la Nativité, à Bethléem, en Cisjordanie, vendredi 24 décembre 2021.

« C’est tellement différent des autres années, quand c’était bondé », souligne Kristel Elayyan, venue de Jérusalem. « Oh mon Dieu, un étranger !, se dit-on dorénavant quand on en croise un », sourit cette Néerlandaise mariée à un Palestinien. La ministre palestinienne du tourisme Rula Maayah s’est néanmoins réjouie que cette année, « grâce aux vaccins », la ville soit de nouveau en fête après une édition 2020 confinée.

Le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, célèbre la messe de Noël dans l’église Sainte-Catherine, à Bethléem, en Cisjordanie, samedi 25 décembre 2021.

A Rome, le pape François a présidé vendredi soir 24 décembre la messe de Noël dans la basilique Saint-Pierre devant quelque 2 000 personnes masquées, alors que des milliards de personnes fêtaient dans le monde un Noël assombri par le Covid-19 et l’explosion des cas liés au variant Omicron. Le pontife argentin de 85 ans a invité les fidèles à « redécouvrir les petites choses de la vie » dans un nouveau plaidoyer pour l’humilité.

Le pape François tient une figurine de l’enfant Jésus, vendredi 24 décembre 2021, lors de la messe du réveillon, à Saint-Pierre de Rome.

Aux Etats-Unis, le président Joe Biden s’est rendu dans un hôpital de Washington avec son épouse Jill, cette dernière perpétuant la tradition qui veut que, chaque fin d’année, la première dame rende visite à des enfants hospitalisés.

Le couple présidentiel a admiré des lanternes confectionnées par de jeunes patients et leur a glissé quelques anecdotes à propos de Commander, un berger allemand dont la toute récente arrivée à la Maison Blanche a fait le bonheur des réseaux sociaux.

Le président américain, Joe Biden, admire un arbre de Noël décoré en l’honneur des enseignants américains, à Washington, vendredi 24 décembre 2021.

Spectacles annulés à Broadway

La flambée des infections au Covid-19 jette un froid sur les projets festifs. Les rassemblements seront généralement plus aisés que l’an dernier, même si les Pays-Bas sont confinés, que Broadway a annulé les spectacles de Noël à New York (Etats-Unis) et que l’Espagne et la Grèce ont réintroduit le masque obligatoire à l’extérieur.

La plupart des Australiens peuvent de nouveau voyager à l’intérieur du pays, pour la première fois depuis le début de la pandémie, renforçant l’esprit de Noël dans un pays qui connaît pourtant un nombre record de contaminations. L’archevêque catholique de Sydney, Anthony Fisher, a salué dans son message de Noël les « scènes émouvantes de gens se retrouvant dans les aéroports après des mois de séparation ».

Un passager arrive en Australie à l’aéroport de Melbourne, le 15 décembre 2021, après la réouverture des frontières.

Mais les fermetures de frontières et les restrictions n’empêcheront pas un fameux traîneau tiré par des rennes de parcourir le globe. Le ministre canadien des transports a donné un feu vert à l’équipage, même à Rudolph, dont « le nez brillait de mille feux » et dont il « s’est assuré qu’il n’avait aucun symptôme de Covid-19 avant de décoller ». Même prévenance côté australien : « Nos contrôleurs aériens guideront le Père Noël en toute sécurité dans l’espace aérien australien », a déclaré l’Autorité de sécurité aérienne.

Au Brésil, un Père Noël noir arrivé en hélicoptère a distribué des colis alimentaires aux habitants de la favela de Penha, à Rio de Janeiro. « Les enfants me regardent, sourient, jouent, parlent. Ils se sentent représentés en voyant un Père Noël noir », a déclaré Leonardo Pereira da Silva, 30 ans, habitant de la favela et membre de l’ONG Central unicas das favelas (CUFA).

Leonardo Pereira da Silva déguisé en Père Noël, dans la favela Vila Cruzeiro de Rio de Janeiro, jeudi 23 décembre 2021.

« Je préfère être avec eux »

A Calais, une centaine de personnes, dont vingt-cinq migrants, des associatifs et Calaisiens venus en soutien, ont assisté à une messe de Noël, célébrée par l’évêque d’Arras sur un parking proche d’une zone de campement. Par une température de moins de 10 °C, mais épargnés par la pluie, ils se sont rassemblés autour d’une tonnelle, où un autel était sommairement dressé sur une table d’appoint. Ils se sont serrés sur quelques bancs, des chaises de jardin ou debout, écoutant et priant pendant une heure avant de partager une boisson chaude.

L’évêque d’Arras, Mgr Olivier Leborgne, bénit un fidèle, vendredi 24 décembre, lors de la messe organisée dans un campement de migrants, à Calais (Pas-de-Calais).

Les migrants présents étaient essentiellement des Erythréens, de confession orthodoxe, habitués à camper à proximité de ce terrain vague à l’est de Calais, où des associations distribuent quotidiennement des repas. « La situation est tellement précaire pour ces gens-là que je préfère être avec eux », a expliqué l’évêque d’Arras Mgr Olivier Leborgne.

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