David Lisnard élu président de l’Association des maires de France – Le Monde

Le maire de Cannes, David Lisnard, a été élu, mercredi 17 novembre, président de l’Association des maires de France (AMF) avec 62,34 % des voix lors d’un scrutin auquel ont participé environ 11 000 des plus de 34 000 membres de l’organisation d’élus locaux.

Le maire de Cannes, David Lisnard, a été élu, mercredi 17 novembre, président de l’Association des maires de France (AMF) avec 62,34 % des voix lors d’un scrutin auquel ont participé environ 11 000 des plus de 34 000 membres de l’organisation d’élus locaux. Il succède à François Baroin : le maire Les Républicains de Troyes avait annoncé, fin août, qu’il ne briguerait pas de troisième mandat et avait soutenu la candidature de M. Lisnard, adhérent du même parti et déjà vice-président de l’AMF.

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Ce soutien avait déplu au secrétaire général de l’AMF, Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux, en région parisienne, qui s’est alors lancé dans la course et dont la liste a obtenu, mercredi, 37,66 % des suffrages. Au-delà de la personnalité des deux prétendants, ce sont deux manières opposées d’appréhender les relations avec Emmanuel Macron qui se sont affrontées : M. Lisnard, bien ancré à droite, se veut le garant de « l’ADN indépendant » de l’AMF qui a caractérisé les sept années de mandat de M. Baroin, alors que M. Laurent est plus disposé à dialoguer avec l’exécutif.

Le vote présentait une part d’incertitude supplémentaire par rapport aux scrutins précédents, les maires pouvant s’exprimer à distance. Les trente-six membres du bureau et les cent membres du comité de direction ont également été élus à la proportionnelle, en fonction de leur positionnement sur la liste de chacun des candidats. La victoire de M. Lisnard n’empêchera pas une cohabitation avec la liste de M. Laurent à l’intérieur de l’AMF pendant les trois prochaines années.

« L’AMF ne doit surtout pas être accaparée par un clan »

David Lisnard prononce un discours devant le congrès de l’Association des maires de France (AMF), mardi 16 novembre 2021.

Dans son discours mardi devant les maires, M. Laurent a défendu une « AMF qui ne soit pour ou contre personne et qui ait une seule boussole : la cause des maires ». « Je ne prendrai position pour aucun candidat à la présidentielle », a-t-il assuré. Pour sa part, M. Lisnard a insisté sur le besoin « d’indépendance du pouvoir quel qu’il soit ». « L’AMF ne doit surtout pas être accaparée par un clan », a-t-il souligné.

La proximité supposée de son concurrent avec l’Elysée constitue le principal angle d’attaque du maire de Cannes. Le maire de Sceaux s’en défend vigoureusement et l’exécutif a dit à plusieurs reprises ne pas être à l’origine de sa candidature.

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L’élection à la tête de l’AMF a également créé des remous au sein du parti Les Républicains (LR). Le président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Renaud Muselier, a appelé les maires de sa région à voter pour M. Laurent, contre le maire de Cannes, lançant une lourde charge contre M. Lisnard, « niché dans son Palais des festivals », « du haut de son tapis rouge », alors qu’il est du même parti et de la même région. « Vengeance politique » et « caricature nauséabonde » de Cannes, a fustigé le chef de file des députés LR Damien Abad. Le candidat à l’investiture LR Eric Ciotti, très proche de M. Lisnard, a plaidé pour une « exclusion automatique de l’infiltré macroniste Muselier ».

Cette élection intervient au terme d’un quinquennat marqué par de fortes tensions entre l’exécutif et les maires. Peu après son arrivée à l’Elysée, alors qu’il avait annoncé la suppression de la taxe d’habitation, Emmanuel Macron avait été sifflé lors de sa première intervention au congrès de l’AMF.

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Le président de la République doit recevoir à l’Elysée un peu plus d’un millier de maires lors d’une « réception plutôt informelle » et sans discours, mercredi après-midi, selon la présidence. Le chef de l’Etat s’exprimera ensuite, jeudi après-midi, en clôture du congrès. Selon l’Elysée, « il va remercier les maires pour leur action durant l’épidémie » et « insister sur l’accompagnement des collectivités territoriales depuis le début du quinquennat ».

Le Monde

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