Datacenter, une définition

Qu’ils soient gérés en interne ou par un hébergeur, les datacenters, ou centres de données, sont nécessaires pour stocker l’abondance de données des entreprises comme des particuliers.

Datacenter, une définition

Un “datacenter”, ou “datacentre”, ou “centre de données”, ou encore “centre informatique”, est un site sécurisé contre les intrusions et risques de sinistres, dans lequel sont concentrées des ressources informatiques – ordinateurs serveurs, baies de stockage, console d’administration, nœuds de réseau avec commutateurs, routeurs d’accès aux réseaux télécoms et à internet et dispositifs de refroidissement (climatisation), et une source d’énergie secourue (batteries, groupe électrogène).

Il peut être géré en interne par le service informatique, ou confié à un prestataire externe dit “hébergeur” – un marché en forte expansion. Il peut s’agir d’une salle informatique de plusieurs dizaines de mètres carrés, ou d’un très vaste espace regroupant des centaines, voire des milliers de serveurs, sur des centaines ou milliers de mètres carrés – typiquement dans le cas d’un hébergeur multiclients (Data4, Equinix, IBM, Jaguar Network, OVHCloud). La plupart d’entre eux ont obtenu la certification hébergeur de données de santé (HDS). Ils proposent souvent des options de colocation de baies (partage des ressources entre plusieurs clients).

Mentionnons également une forme de datacenters compacts installés dans des conteneurs de marchandise reconvertis en “bunkers” informatiques, thermiquement étanches (désignés IT-Box, ou Mobil Datacenter, Smartshelter, etc.) : dans un volume de 80 ou 90 m3 (8 à 12 m de long), ils peuvent contenir plusieurs milliers de serveurs et s’empiler les uns sur les autres. Transportables sur semi-remorques, ils sont faciles à installer et permettent de faire croître rapidement la capacité d’un datacenter.

Les datacenters ont longtemps été rangés en quatre catégories, ou “tier” en anglais, en fonction de la qualité de services requise et selon les standards non publics de l’organisme privé Uptime Institute. Ce dernier en a supprimé les objectifs de disponibilité (heures ou minutes d’indisponibilité par an – une métrique contestée). En Europe, des normes (la série EN 50600) ont remplacé ces catégories par des classes de disponibilité définies dans des normes publiques.

publicité

Urbanisation et optimisation énergétique

Depuis une dizaine d’années, beaucoup de grandes entreprises, préoccupées de diminuer leurs coûts informatiques, ont choisi l’hébergement externe. D’autres ont préféré consolider leurs salles ou sites informatiques pour les concentrer sur un site unique mieux doté, plus sécurisé, ou sur deux sites pouvant se relayer l’un l’autre en cas de sinistres majeurs. Ce process d’optimisation passe notamment par l’urbanisation de leurs datacenters : il s’agit d’en optimiser l’organisation physique et logicielle – réaménagement de l’espace, création de couloirs de refroidissement, afin d’accroître les performances, donc la consommation électrique, et d’en faciliter la gestion et la maintenance au quotidien.

La performance énergétique des datacenters est également devenue, depuis deux à trois ans, un point clé. De nouveaux indicateurs (ou KPI) ont vu le jour, plus complets, plus pertinents que le PUE (power usage effectiveness), qui ne tient pas compte du travail “utile”, ni de l’énergie renouvelable. Ainsi, au niveau européen, à partir de 2013, l’organisation européenne ETSI (European Telecommunications Standards Institute) a validé le DCEM (Data processing & Communications energy management) issu de groupes de travail indépendants des fournisseurs (dont l’ONG eG4U). Il repose sur deux points de mesure ou indicateurs (KPI) : d’une part, la taille ou gabarit du datacenter par rapport à sa consommation énergétique ; d’autre part, la réelle performance énergétique du datacenter pour une taille donnée. Ces chiffres résultent d’une matrice de calcul où sont pris en compte des facteurs correctifs et le recours à des énergies renouvelables (renewable) et le recyclage (re-use) de la chaleur résultante.

Cette normalisation est définie dans les normes ETSI Série EN 305 200 sur les indicateurs globaux traitant du suivi de l’efficacité et de la durabilité des systèmes d’information et de communication couvrant, entre autres, la gestion de l’énergie (KPI Global nommé DCEM), du carbone (DCCM) et du traitement de déchets (DCWM). Cette série de normes (gratuites), à laquelle s’ajoute l’EN 305 174-2 (cf. Cenelec TC 215) s’applique également aux projets des collectivités intelligentes, ou “smart cities”.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *