Dans les vaccinodromes, l’Assurance-maladie verrouille la rémunération des médecins – Le Monde

Au centre de vaccination du Stade-Vélodrome à Marseille, le 15 mars.

Depuis jeudi 15 avril, les médecins qui assurent des prestations dans les grands centres de vaccination n’ont plus le choix. Leurs heures de présence doivent obligatoirement être rémunérées à la vacation ; soit 420 euros pour quatre heures en semaine et 460 euros pour la même durée le week-end.

La Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) a mis fin à la possibilité pour eux d’être payés à l’acte, autorisée depuis le début de la campagne de vaccination, réservant cette formule aux seules injections réalisées en cabinet ou dans des établissements de santé comme les Ehpad (accueillant des personnes âgées dépendantes).

Corriger un « effet d’aubaine »

Pour la CNAM, cette nouvelle règle s’inscrit officiellement dans un souci de « clarification de la rémunération des médecins », alors que le pays a passé le cap des 300 000 vaccins administrés par jour, assurés pour 52 % dans les centres de vaccination. La montée en puissance des vaccinodromes, qui affichent des débits de plusieurs milliers de doses quotidiennes, justifierait cette préoccupation. « Ce n’est pas un outil de lutte contre les optimisations », insiste-t-on à l’Assurance-maladie.

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Sur le terrain, le regard diffère. Et la décision de la CNAM est surtout vue comme une façon, un peu tardive, de corriger un « effet d’aubaine », qui a permis à certains médecins d’empocher des rémunérations particulièrement élevées pour leur activité au sein des centres de vaccination.

Avec une préconsultation vaccinale réglée 25 euros, à laquelle s’ajoutent 5,40 euros pour l’inscription au fichier national Vaccin Covid-19, le tarif s’affiche à 30,40 euros pour chaque patient. Et à 44,60 euros si l’opération se déroule le week-end.

A raison d’une quinzaine de patients par heure dans des centres organisés pour être les plus productifs possibles, la rémunération pouvait ainsi monter à plus de 1 800 euros pour quatre heures de travail effectif – et à plus de 2 500 euros le week-end. Avec la possibilité d’enchaîner jusqu’à trois services dans la même journée. Et de se rendre disponibles plusieurs journées d’affilée.

« Une faille dans le système »

La CNAM assure qu’elle ne peut pas chiffrer le coût de ces pratiques. Mais elle en a suffisamment perçu l’importance pour mettre, mardi 13 avril, le sujet au programme de sa réunion hebdomadaire avec les organisations représentatives des professionnels de santé. « Il y avait une faille dans le système », note le directeur d’une agence régionale de santé.

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