Cybersécurité : la France est le 5e pays le plus visé par les attaques par ransomwares

2022 a été une année noire pour la cybersécurité, les attaques par ransomwares ayant atteint des niveaux sans précédent ces derniers mois. La France fait d’ailleurs partie des pays les plus visés par les attaques par rançongiciels.

Ransomware (2)
Crédit : 123RF

L’équipe de recherche KrakenLabs d’Outpost24 vient de partager un rapport détaillé des dernières tendances en matière de cybercriminalité. Le groupe s’est particulièrement intéressé aux attaques par ransomwares, qui ont vraisemblablement explosé l’année dernière. Rien qu’en 2022, 2363 entreprises ont été victimes de divulgations de données par divers groupes de ransomwares, dont certains sont très connus.

Parmi eux, on retrouve évidemment LockBit, qui s’est imposé comme le groupe générant le plus de ransomwares dans le monde. Le collectif s’était notamment illustré l’année dernière pour avoir piraté le géant Thales. Le groupe s’en était même pris à un hôpital pour enfants, avant de finalement s’excuser publiquement.

LockBit est le leader des attaques par ransomwares

D’après les données de KrakenLabs, LockBit comptabilise à lui seul 34% des attaques enregistrées dans l’année, avec une moyenne d’environ 67 attaques par mois, soit un total d’un peu plus de 800 attaques. Le groupe domine largement le classement des acteurs les plus dangereux. En comparaison, le deuxième groupe, BlackCat, ne comptabilise que 215 attaques en 2022, soit presque quatre fois moins.

Le groupe avait fait beaucoup parler de lui lorsqu’il avait introduit une nouvelle version de son malware, intitulée Lockbit 3.0. C’est notamment grâce à lui que le collectif avait réussi à pirater la Poste, faisant ainsi fuiter des données personnelles de dizaines de milliers de clients.

Pour ne rien arranger, nous avions appris à la fin de l’année que le ransomware LockBit avait tout simplement fuité sur les réseaux sociaux, avant de se retrouver en téléchargement libre sur la toile. N’importe quel acteur malintentionné a donc pu utiliser le logiciel malveillant à son compte, ce qui explique donc peut-être la popularité du ransomware par rapport à ses concurrents.

Ransomware
Crédit : 123RF

Dans son rapport, l’équipe de KrakenLabs note surtout que les nouveaux pirates ne restent généralement pas bien longtemps actifs. Il est très probable que certains groupes de cybercriminels ne soient finalement motivés que par l’attaque d’une seule structure, après quoi ceux-ci cessent toute activité malveillante.

La France est particulièrement touchée par les ransomwares

KrakenLabs s’est rendu compte que les attaques par ransomwares visaient particulièrement les pays occidentaux, et la France est le cinquième pays le plus touché par ces cyberattaques. En 2022, ce sont 90 attaques qui ont été recensées chez nous, dont pas moins que 55 ont été effectuées par LockBit.

Alors qu’on pourrait s’attendre à ce que les pirates ciblent en priorité les institutions gouvernementales, la moitié des attaques concernent des secteurs dits « non critiques ». Cependant, une tendance domine : les cyberattaques ont généralement pour but de faire payer une rançon conséquente aux entreprises, et ainsi permettre aux pirates de réaliser un important bénéfice.

Certains groupes ont pour éthique de ne pas cibler certains secteurs tels que les établissements de santé, qui sont pourtant considérés comme des secteurs critiques. Ceux-ci sont donc plus susceptibles de payer la rançon pour débloquer leurs systèmes, et ainsi permettre à leurs patients de ne pas souffrir de l’attaque. L’été dernier, on se souvient par exemple du centre hospitalier sud francilien (CHSF), situé à Corbeil-Essonnes, qui s’était retrouvé face à une rançon de 10 millions de dollars. Le ransomware avait totalement paralysé les services de l’établissement, mais l’hôpital avait refusé de payer, et les données personnelles des patients ont finalement été partagées en ligne.

Certains préfèrent des cibles plus simples telles dans le secteur de l’éducation, telles que les établissements scolaires. Ceux-ci sont généralement moins sécurisés à cause d’un manque d’investissement dans des mesures de cybersécurité, ou simplement d’un manque de personnel au sein des institutions.

Payer la rançon n’est pas une bonne idée

À la fin de son rapport, Outpost24 rappelle aux entreprises touchées par un ransomware de demander conseil à une équipe de gestion de crise fiable. S’abstenir de payer la rançon est souvent la bonne solution.

Il arrive que des pirates demandent une rançon sans avoir accès aux données des victimes, c’est pourquoi il est important de les contrer avant qu’un accès soit trouvé.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *