Crash près de Téhéran : l’armée iranienne reconnaît avoir touché l’avion ukrainien par « erreur » – Le Monde

Des débris de l’avion d’Ukraine Airlines qui s’est écrasé, à la périphérie de Téhéran, le 8 janvier, tuant les 170 personnes à bord.

Des débris de l’avion d’Ukraine Airlines qui s’est écrasé, à la périphérie de Téhéran, le 8 janvier, tuant les 170 personnes à bord. MOHAMMAD NASIRI / AP

L’état-major des forces armées iraniennes a reconnu samedi 11 janvier qu’une « erreur humaine » était à l’origine de la catastrophe du Boeing 737 d’Ukrainian Airlines.

L’appareil, dans lequel 176 personnes ont été tuées, a été pris pour un « avion hostile » et a été « touché » alors que les menaces ennemies étaient au plus haut niveau, indique un communiqué publié par l’agence officielle IRNA. Il n’y a eu aucun survivant.

L’avion qui s’est écrasé mercredi quelques minutes après son décollage de l’aéroport de Téhéran avait survolé une zone située à proximité d’un site militaire sensible appartenant aux Gardiens de la révolution.

Dans un communiqué relayé par la télévision publique, l’armée iranienne précise que les fautifs seront traduits devant un tribunal militaire et présente ses condoléances aux familles des victimes, qui sont pour la plupart des Iraniens et des Canadiens d’origine iranienne.

« Jour triste », écrit le ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif sur Twitter. Une « erreur humaine en des temps de crise causée par l’aventurisme américain ont mené au déastre », ajoute-t-il, « nos profonds regrets, excuses et condoléances à notre peuple, aux familles des victimes et aux autres nations affectées » par le drame.

Tensions croissantes entre Téhéran et Washington

Le crash de l’avion d’Ukraine Airlines a accru les pressions internationales contre l’Iran, sur fond de tensions croissantes entre Téhéran et Washington.

Depuis plusieurs jours, de nombreux doutes s’élevaient sur le caractère accidentel de la catastrophe. Dans le sillage de Newsweek, les médias américains diffusaient des citations anonymes de responsables du renseignement, tandis que des photos d’impacts extérieurs de shrapnels sur la carlingue, ou de restes d’un missile Tor à proximité du crash, étaient publiées sur les réseaux sociaux. Puis une première confirmation tombait, par l’entremise de Justin Trudeau, le premier ministre du Canada, dont 57 ressortissants – d’après un bilan légèrement révisé à la baisse –, pour beaucoup binationaux, sont morts dans le crash.

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L’armée iranienne a reconnu avoir touché par erreur le Boeing 737, qui s’est écrasé près de Téhéran peu après son décollage, le 8 janvier.

L’armée iranienne a reconnu avoir touché par erreur le Boeing 737, qui s’est écrasé près de Téhéran peu après son décollage, le 8 janvier. – / AFP

« Nous avons des informations de sources multiples, notamment de nos alliés et de nos propres services », montrant que l’avion a été abattu « par un missile sol-air iranien », avait ainsi précisé M. Trudeau, lors d’une conférence de presse, avant d’ajouter que l’acte n’avait peut-être pas été intentionnel.

A Téhéran, on demeurait sur la défensive après les déclarations du premier ministre canadien. Jeudi, Mohammad Javad Zarif avait dénoncé des « mises en scène douteuses » et appelé Ottawa à partager ses informations avec la commission d’enquête iranienne sur l’incident. « Scientifiquement, il est impossible qu’un missile ait frappé l’avion ukrainien, de telles rumeurs sont illogiques », affirmait Ali Abedzadeh, responsable de l’organisation de l’aviation civile iranienne, cité par l’agence ISNA.

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