Covid-19 : une étude apporte de nouveaux éléments sur l’immunité, et c’est plutôt rassurant – Le Journal du dimanche

Pour mieux comprendre la réaction du système immunitaire face au Covid-19, des chercheurs ont choisi de s’intéresser non aux anticorps mais aux lymphocytes T et B. Et leurs résultats, parus dans “Nature”, sont encourageants.

Récemment, des études ont fait l’effet d’une douche froide sur le front de la pandémie. Le 11 juillet par exemple, une étude britannique pré-publiée sur le site medRxiv (pas encore validée par des pairs) concluait que la majorité des patients touchés par le nouveau coronavirus développaient des anticorps… mais que ceux-ci chutaient environ 20 à 30 jours après les premiers symptômes. Mais pour certains scientifiques, ce déclin du nombre d’anticorps n’est pas forcément incompatible avec l’espoir d’une immunité de long terme. 

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Des lymphocytes T “à mémoire de longue durée”

Car les anticorps ne sont pas les seuls rouages du système immunitaire. Plusieurs chercheurs ont ainsi mis l’accent sur les lymphocytes T et B. Face à un virus, les lymphocytes B produisent des anticorps qui vont lutter contre l’agent pathogène tandis que les lymphocytes T ciblent les cellules déjà infectées. Après la maladie, des lymphocytes B et T dits “mémoires” persistent dans le corps et se réactivent en cas de nouvelle infection. Le système immunitaire est donc plus rapide et plus efficace. 

Plusieurs travaux tentent de déterminer comment fonctionne cette “mémoire immunitaire” fonctionne dans le cas du Covid-19. C’est le cas du projet MEMO-CoV-2 de l’Inserm, par exemple. Déjà, des résultats sont encourageants. Dans une étude publiée le 15 juillet dans la revue Nature, des chercheurs ont observé la présence de “cellules T à mémoire de longue durée”, capables de reconnaître le Sars-CoV-2, chez des patients remis du Covid-19. “Etonnamment, nous avons également fréquemment détecté des cellules T spécifiques du Sars-CoV-2 chez des personnes sans antécédents de Sars ou de Covid-19”, écrivent les auteurs.

“Un niveau d’immunité pré-existante”

Ces observations regonflent l’espoir d’une immunité croisée. Il s’agit de l’idée que des infections liées à d’autres coronavirus, comme un simple rhume, pourraient conférer une protection face au Sars-CoV-2. En France, des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm, de l’AP-HP et de l’Université de Paris s’étaient penchés sur la question en comparant le taux d’anticorps contre quatre coronavirus saisonniers chez 775 enfants, atteints par le Covid-19 ou non. Dans leurs résultats préliminaires, publiés le 30 juin sur medRxiv, ils n’observaient pas de différence.

L’étude parue dans Nature suggère l’existence de cette immunité croisée, mais plutôt du côté des lymphocytes. “Un niveau d’immunité pré-existante contre le Sars-CoV-2 semble exister dans la population générale”, commente l’un des auteurs, Antonio Bertoletti, virologue à l’école de médecine de Singapour. Si c’est le cas, il restera à savoir quelle quantité de lymphocytes “mémoires”, associés aux anticorps, est nécessaire pour éviter une nouvelle infection et pendant combien de temps. Elles pourraient permettre de contrer la maladie ou, au moins, d’en atténuer les symptômes.

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