Covid-19 : transmissibilité, résistance aux vaccins… chez BA.4 et BA.5, des mutations qui questionnent – LaDepeche.fr

l’essentiel Les variants BA.4 et BA.5, qui portent aujourd’hui la nouvelle vague de contaminations en Afrique du Sud, sont surveillés de près par les autorités sanitaires. Tous deux, déjà détectés en France, portent deux mutations d’intérêt, qui incitent à la vigilance. 

C’est le propre de ce virus qui a frappé le monde il y a maintenant plus de deux ans : le SARS-CoV-2 change, se transforme et en vient à muter au fil du temps. De Bêta à Alpha, en passant par Delta, Omicron et son petit frère BA.2 : la France comme de nombreux pays du monde, a été frappée par plusieurs variants du Covid-19, aux caractéristiques toutes différentes. Pour anticiper le développement de la situation sanitaire dans l’Hexagone, les autorités sanitaires suivent de près l’évolution des mutations du virus.

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Sur cette question, les regards sont actuellement tournés vers l’Afrique du Sud. Et pour cause : “Plusieurs vagues survenues dans le passé en Afrique du Sud ont précédé chronologiquement celles qui sont survenues un peu plus tard en Europe de l’ouest”, explique Antoine Flahault, médecin épidémiologiste et directeur de l’Institut en santé globale de l’université de Genève, interrogé par La Dépêche du Midi. Le pays est actuellement frappé par une cinquième vague de Covid-19 portée par des variants BA.4 et BA.5, nouveaux dans le paysage pandémique. Ces deux variants “sont reconnus comme prédominants en Afrique du Sud : ils y représentent 70% des souches séquencées”, affirme le professeur.

Échappement immunitaire et grande transmissibilité

Cette reprise de la circulation virale en Afrique du Sud permet en tout cas d’en savoir plus sur ces deux variants. Tous deux ont déjà été détectés en France : les autorités sanitaires ont identifié un cas de contamination au sous-lignage BA.4 – lié selon les autorités à un voyage en Afrique du Sud. Deux autres cas d’infection à BA.5 ont également été détectés dans le pays. Ces deux variants font l’objet d’un appel à la vigilance, lancé ce mois-ci par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies : “Cet appel ne repose pas sur des éléments épidémiologiques ou cliniques préoccupants, mais sur le profil génétique de ces deux sous-lignages”, avait indiqué Santé Publique France.

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Ce profil génétique, quel est-il ? Il se base sur des mutations d’intérêt surveillées de près par les autorités. Deux d’entre elles ont été isolées par les scientifiques :

  • La mutation L452R : cette mutation avait déjà été détectée chez le variant Delta. Elle “est associée à une plus grande affinité du virus avec le récepteur ACE2 qui permet au virus d’infecter les cellules humaines, précise le professeur Antoine Flahault. On peut donc avoir affaire à un variant plus transmissible qu’Omicron et échappant à l’immunité acquise et vaccinale, mais pas nécessairement à une souche associée à une plus grande sévérité.”
  • La mutation F486 : celle-ci “est associée à une réduction de la neutralisation des anticorps et pourrait donc en effet jouer un rôle important dans l’échappement vaccinal”.

D’autres analyses doivent encore être effectuées pour évaluer au plus vite les caractéristiques de ces deux variants. En France, il s’agira aussi de mettre en place une surveillance accrue de ces variants. Pour l’heure, les trois cas de contaminations qui ont été détectés dans le pays “n’ont révélé aucun élément inquiétant en termes de symptomatologie et de présentation clinique”, explique Santé Publique France. 

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