Covid-19 : Sanofi arrête le développement de son vaccin à ARN messager, mais poursuit son projet le plus avancé – Le Monde

Les données initiales de l’essai mené sur la technologie de l’ARN messager montrent une séroconversion, c’est-à-dire la fabrication d’anticorps, chez 91 % à 100 % des participants, deux semaines après la deuxième injection, affirme Sanofi.

Le laboratoire Sanofi ne développera pas la phase 3 des essais pour son vaccin à ARN messager contre le Covid-19 – la dernière étape avant une commercialisation, a-t-il annoncé mardi 28 septembre. « Il n’y a pas de besoin de santé publique d’avoir un autre vaccin à ARN messager », a commenté Thomas Triomphe, le vice-président de la branche vaccins du groupe pharmaceutique. Malgré des résultats intermédiaires positifs pour la phase 1-2 de l’essai de son vaccin à ARN messager, Sanofi juge que celui-ci arriverait trop tard sur le marché, alors que 12 milliards de doses de vaccins contre le Covid auront été produites au total d’ici à la fin de l’année.

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Les données initiales de l’essai mené sur la technologie de l’ARN messager montrent une séroconversion, c’est-à-dire la fabrication d’anticorps, chez 91 % à 100 % des participants, deux semaines après la deuxième injection, précise Sanofi. Ces résultats positifs se vérifient pour les trois dosages qui ont été testés. En outre, aucun effet secondaire n’a été observé et le profil de tolérance est comparable à celui d’autres vaccins contre le Covid-19 à ARN, comme ceux développés par le tandem germano-américain Pfizer-BioNTech et par la biotech américaine Moderna.

Avec cette technologie, le laboratoire voulait évaluer la capacité à engendrer une réponse immunitaire. « Or, celle-ci est forte », a commenté Thomas Triomphe, le vice-président de la branche vaccins de Sanofi. Sanofi travaillait depuis mars 2020 avec Translate Bio sur ce vaccin, et a même racheté au début d’août cette biotech américaine pour quelque 2,7 milliards d’euros.

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« Equiper la France d’un arsenal de vaccins à ARN messager »

Toutefois, « le besoin n’est pas de créer de nouveaux vaccins Covid-19 à ARN, mais d’équiper la France et l’Europe d’un arsenal de vaccins à ARN messager pour une prochaine pandémie, pour de nouvelles pathologies », ajoute Thomas Triomphe.

Le spécialiste des vaccins a musclé son arsenal sur cette nouvelle technologie. A la fin de juin, le groupe pharmaceutique a annoncé la création d’un centre d’excellence consacré aux vaccins à ARN messager, situé sur ses sites de Cambridge, dans le Massachusetts, aux Etats-Unis, et de Marcy-l’Etoile (Rhône), près de Lyon. Objectif affiché de ce centre : intégrer en interne « toutes les capacités nécessaires au développement et à la production » de ces sérums de nouvelle génération.

Sanofi dit vouloir développer des vaccins avec cette technologie contre d’autres virus, sans effet secondaire et avec moins de contraintes au niveau de la température de conservation. Le groupe a déjà lancé de premiers essais pour un vaccin monovalent – avec une seule souche de virus – contre la grippe saisonnière. Il a annoncé mardi vouloir lancer l’an prochain des essais cliniques contre la grippe, cette fois-ci avec un vaccin quadrivalent.

Sanofi poursuit le développement de son autre vaccin contre le Covid-19. Les résultats de la phase 3 sur cet autre vaccin, fondé sur une protéine recombinante et développé avec le britannique GSK, sont quant à eux toujours attendus avant la fin de l’année.

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Le Monde avec AFP

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