Covid-19: pourquoi les autorités parlent de “reprise” de l’épidémie mais pas de “deuxième vague” – BFMTV

Le terme de “deuxième vague”, employé pour évoquer un retour en force de l’épidémie de coronavirus, n’est pas clairement défini car il est difficile de savoir à quoi ressemblera la prochaine vague.

La France “n’est pas dans une deuxième vague du coronavirus”, a déclaré mercredi matin sur LCI le ministre de la Santé Olivier Véran, mais “il ne faut pas lâcher” les efforts si on veut l’éviter. Le terme de “deuxième vague” a été employé à de nombreuses reprises ces dernières semaines par les gouvernements de différents pays à la suite de l’apparition de plusieurs clusters, et des remontées du nombre de cas de coronavirus.

La Corée du Sud déclarait fin juin qu’elle luttait depuis mi-mai contre “une deuxième vague” de coronavirus, avec entre 35 et 50 nouveaux cas répertoriés chaque jour. En Belgique, on prévoit déjà que la deuxième vague de coronavirus “connaîtra un pic épidémique plus important que la première vague”, selon des scientifiques.

A première vue, le terme de “deuxième vague” signifie qu’une nouvelle augmentation du nombre de cas de coronavirus, de personnes hospitalisées, de malades en réanimation et fatalement du nombre de morts, peut se profiler. Et ce à l’image de ce que la France, et beaucoup d’autres pays, ont vécu au printemps. Mais cette notion n’est en réalité pas clairement définie.

La deuxième vague ne ressemblera pas forcément à la première

“Le terme de deuxième vague laisse penser qu’une fois déconfinés, on retrouve une situation similaire à celle de mars”, explique le cabinet du ministère des Solidarités et de la Santé, contacté par BFMTV.com. Or il est difficile de savoir à quoi va ressembler la propagation du coronavirus dans les semaines et mois à venir. “La deuxième vague pourrait être très éparpillée”, par exemple, déclare le ministère.

“On parle de deuxième vague lorsque le nombre de nouveaux cas de coronavirus, après avoir diminué pendant un certain temps — voire, être tombé à zéro — recommence à augmenter”,
explique l’Agence canadienne Science Presse.

Mais elle souligne également qu’une deuxième vague n’a pas forcément le même visage que la première. Par exemple, “la deuxième vague de la pandémie de 1918 [de la grippe espagnole, ndlr] fut ainsi plus meurtrière que la première”, écrit l’Agence Science Presse.

“Nous sommes dans une situation de flux et de reflux”

Dans le média The Conversation, le maître de conférences honoraire en virologie à l’Université du Kent (Royaume-Uni), Jeremy Rossman, parle d’un concept “bancal”. Selon lui, au vu des différents cas de coronavirus continuant d’être signalés, on peut par exemple dire que “la première vague n’est pas terminée”.

“Nous ne sommes pas entre deux vagues. Nous avons
des nouveaux cas tous les jours au Royaume-Uni. Nous sommes dans une situation de flux et de reflux de la transmission du Covid-19, continuellement affectée par nos actions de vigilance”, explique-t-il.

Selon lui, le terme de deuxième vague “implique qu’il s’agit d’une chose inévitable, quelque chose d’intrinsèque à la façon dont se comporte le virus”, une sorte de fatalité que les populations doivent attendre. Or les actions publiques, comme elles l’ont prouvé lors du confinement, mais aussi plus globalement avec les mesures barrières et la distanciation sociale, peuvent endiguer la propagation de ce coronavirus. “Nous devons continuer à nous battre”, écrit le chercheur.

De nombreux facteurs peuvent influer sur l’arrivée d’une deuxième vague

Sans savoir quel visage prendra l’épidémie dans les mois à venir, le gouvernement français préfère donc parler pour le moment de “reprise épidémique” localisée, soit les différents clusters qui sont apparus en France. “Le but est de repérer les chaînes de contamination et de les tracer pour isolers les cas contacts” et empêcher un possible retour généralisé de l’épidémie, explique le cabinet d’Olivier Véran.

De nombreux facteurs sont en jeu dans la transmission du virus et l’arrivée d’une deuxième vague, quelle que soit sa forme: l’impact des températures sur la transmission de la Covid-19, la durée d’immunité après avoir été contaminé, “l’intensité et la planification des mesures de contrôle et la réaction des citoyens face aux mesures proposées ou imposées”, précise l’Agence Science Presse.

“Le travail qui a été fait par les Français qui a permis de sauver tant de vies, doit se poursuivre cet été, même quand on en a marre, même quand on est avec ses amis, sa famille”, a souligné Olivier Véran ce mercredi, rappelant
qu’il faut porter le masque, “réduire les contacts sociaux, augmenter les distances avec les gens, se laver les mains”.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV

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