Covid-19 : pic attendu, vaccins, déconfinement… ce qu’il faut retenir de l’interview de Véran – Le Parisien

Invité du journal télévisé de 13 heures sur TF1, le ministre de la Santé Olivier Véran est revenu sur les objectifs du gouvernement concernant la vaccination contre le Covid-19 et le déconfinement. Le point sur ses principales déclarations.

Vers « un pic le plus tôt possible »

La pression hospitalière s’est encore accentuée en ce week-end de Pâques, avec plus de 5300 malades du Covid-19 en réanimation, selon les chiffres quotidiens de Santé publique France. On dénombrait précisément dimanche 5341 personnes dans les services de réanimation des hôpitaux, contre 5273 la veille, et 4872 il y a une semaine. Cet indicateur est très surveillé par les autorités sanitaires, qui redoutent un engorgement des hôpitaux, en pleine troisième vague de l’épidémie de nouveau coronavirus.

« Chaque jour en moyenne 40 000 Français sont diagnostiqués positifs au Covid », a reconnu Olivier Véran sur TF1, faisant le distinguo entre deux zones de l’Hexagone. D’un côté, l’est de la France, avec une « tension hospitalière très élevée mais une dynamique épidémique plus faible » et de l’autre l’Ouest, où la situation est inverse. Ce qui « nous conforte dans l’idée d’avoir appliqué à tout le pays les restrictions sanitaires », salue le ministre.

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Il dit aussi espérer « un pic (de l’épidémie) le plus tôt possible, ça voudrait dire que nous aurions enrayé l’épidémie ». « Il est possible dans tous les cas qu’on s’approche (du pic de la 1e vague), a aussi concédé Olivier Véran. On sait que dans les trois prochaines semaines, le nombre de malades en réanimation va continuer d’augmenter. »

« Aucun problème de logistique » pour vacciner

« J’ai fait le choix de la proximité », a part ailleurs clamé le ministre, concernant la campagne vaccinale, rappelant l’existence de « 1700 centres répartis sur tout le territoire » qui vont « continuer leurs missions, voire les amplifier ». « Les vaccinodromes ne seront qu’un complément de ce dispositif de centres. (…) Nous avons fait le choix de vacciner à flux tendu, dès que des vaccins arrivent, ils sont envoyés dans des centres, donc forcément il y a des moments où il n’y a plus de doses dans les frigos ».

Alors que 2 millions de Français ont été vaccinés la semaine passée, et évoquant une « visibilité pour chaque centre de 4 à 6 semaines », il le martèle : « Nous n’avons aucun problème de logistique, nous avons un enjeu de livraison de vaccins. » « On va recevoir 12 millions de vaccins », a aussi anticipé Olivier Véran, qui annonce que « l’objectif de 10 millions de primo-vaccinés » à la mi-avril devrait être « anticipé de quelques jours ». Selon lui, « l’enjeu n’est pas de savoir comment on vaccine (…) mais d’avoir les vaccins qui arrivent en plus grand nombre ».

Lorsque la vaccination s’adressera à l’ensemble de la population, un autre défi s’esquissera alors, a aussi pointé le ministre : « L’enjeu au début de l’été sera moins de répondre à la demande des gens de se faire vacciner que chercher des gens qui hésitent à se faire vacciner (…). Il faudra aussi convaincre, aller chercher des personnes qui hésitent. »

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Quid des fonctionnaires prioritaires ?

Le ministre a indiqué travailler avec son homologue à l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, afin de préciser rapidement un plan de vaccination pour les enseignants. « D’ici à la fin avril, nous souhaitons avoir proposé la vaccination aux enseignants travaillant avec des enfants en situation de handicap », a-t-il expliqué, en soulignant qu’il s’agit d’un public avec lequel les gestes barrière sont particulièrement difficiles à respecter. Ensuite, déroule-t-il, devraient être concernés l’ « ensemble des enseignants et des forces de sécurité nationale », et ce « en même temps que nous vaccinons les personnes par priorité d’âge ». A quelle échéance ? Olivier Véran dit refuser de s’ « engager sur un jour précis », mais assure qu’on « peut avoir plusieurs priorités en même temps ».

Des « raisons d’espérer » un déconfinement dans quatre semaines

Les nouvelles restrictions anti-Covid 19 concernant l’ensemble de l’Hexagone sont prévues « à ce stade » pour durer quatre semaines, selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, qui a ajouté que le président de la République pourrait s’exprimer à nouveau devant les Français « d’ici la fin du mois ». « Il y a beaucoup de raisons d’espérer sur ces quatre semaines », a abondé le ministre de la Santé. « Nous vaccinons fort et vite », a-t-il ajouté, en mettant en avant la survenue espérée d’une « spirale plus vertueuse » avec « les jours chauds qui vont revenir, qui sont moins propices à circulation du virus ». « Chaque ministre travaille aux conditions d’une réouverture des terrasses et restaurants, des lieux culturels… », a aussi avancé Olivier Véran.

AstraZeneca : une balance bénéfice/risque « très positive »

À propos du vaccin AstraZeneca, dont plusieurs pays ont choisi de suspendre l’utilisation en raison de la survenue d’effets indésirables graves, dont on ignore s’ils sont formellement liés à l’injection, le ministre a seulement estimé que la « meilleure preuve de confiance, ce sont les dizaines de milliers de vaccins commandés par des médecins ou infirmiers ». Il dépeint un « vaccin dont on sait qu’il est très efficace et sûr », et même si, selon lui, « on n’est jamais trop prudent », il le rappelle : « Aujourd’hui, les autorités sanitaires et scientifiques disent que la balance bénéfice/risque est très positive ».

Des « leviers pour les soignants »

Confronté à des témoignages de soignants démunis face à la résurgence de l’épidémie, le ministre a listé plusieurs « leviers pour les aider » : « les heures supplémentaires », la mobilisation du secteur privé « comme jamais », un fort « appel à la réserve sanitaire », notamment chez les étudiants et retraités, ainsi qu’un « arrêté qui majore de 50 à 100 % » la rémunération des soignants qui s’engageraient et la déprogrammation et le report de soins. « Aujourd’hui, 8000 lits de réanimation sont armés et nous continuons de les augmenter », a annoncé le ministre, qui souligne qu’il n’est « pas utile de passer du jour au lendemain à 10 000 lits, car les conséquences seraient trop dures pour les autres malades. »

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