Covid-19 – Météo, efficacité du vaccin à la baisse : pourquoi la hausse des cas est inévitable – L’Indépendant

Avec l’arrivée de l’hiver, la France – à l’instar de nombreux autres pays de l’hémisphère nord – assiste à une augmentation des cas de Covid-19. Cela veut-il dire que l’épidémie repart de plus belle comme ce fut le cas il y a un an jour pour jour ? Les réponses d’Arnaud Fontanet. 

Pour le Professeur Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’institut Pasteur, les raisons sont multiples, explique-t-il ce dimanche dans les colonnes du JDD. À commencer par le changement de météo.

“La tendance sera plus nette dans deux ou trois semaines”

En effet, l’arrivée du froid change surtout nos habitudes. Et c’est en ce sens que les conditions climatiques hivernales favorisent la transmission du virus : “Avec l’arrivée de l’automne, nous nous remettons à vivre à l’intérieur, fenêtres fermées. (…) Avec près de 5.000 cas par jour, la France se situe dans une situation intermédiaire : c’est une reprise épidémique modérée. Le R [nombre de personnes contaminées par un cas positif] vient de franchir la barre de 1. Mais, attention, la tendance sera plus nette dans deux ou trois semaines car le changement de nos pratiques de tests brouille le tableau. Il faut attendre un peu pour pouvoir dégager une tendance”

“La baisse d’efficacité vaccinale va se faire sentir à partir de novembre”

Mais selon Arnaud Fontanet, la hausse des contaminations et donc la circulation du virus devraient se poursuivre “à cause de deux facteurs : la météo et la baisse de l’efficacité des vaccins contre l’infection. Même si ces derniers continuent à protéger à plus de 90% contre les formes graves de la maladie, la protection contre l’infection passe de 80% deux mois après la deuxième dose à 50 % au bout de six mois. Or beaucoup de 18-49 ans ont été vaccinés au début de l’été. C’est dans cette tranche d’âge, souvent impliquée dans les reprises épidémiques, que la baisse d’efficacité vaccinale va se faire sentir à partir de novembre”.

Exemple : “Au Royaume-Uni, où la vaccination a commencé deux mois avant la France, et où presque toutes les mesures de contrôle de l’épidémie ont été supprimées, on atteint cette semaine 50.000 contaminations et 1.000 hospitalisations quotidiennes. Cela montre bien qu’on ne peut pas tout relâcher”.

Troisième dose pour tous, vaccination des moins de 12 ans : “Il est trop tôt”

La solution : “Compléter les primo-vaccinations”. Et la fameuse dose de rappel chez les plus de 65 ans et les plus fragiles : “Une dose de rappel permet d’augmenter la concentration des anticorps ­neutralisants à des niveaux cinq à dix fois supérieurs à ceux obtenus après une deuxième dose, diminue de dix fois le risque d’infection et de vingt fois le risque d’hospitalisation, par rapport à des personnes ayant reçu deux doses, mais pas de dose de rappel”.

Pour tous les adultes, “il est trop tôt” pour se prononcer sur la troisième dose. Et en ce qui concerne la vaccination des moins de 12 ans, le professeur Fontanet estime qu’“il faut bien analyser le bénéfice-risque”. Sachant que l’exemple des Etats-Unis n’est pas forcément un bon exemple au regard du taux important d’obésité. 

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