Covid-19 : l’hypothèse d’un troisième confinement divise le gouvernement – Le Monde

Une rue déserte de Paris, à l’entrée en vigueur du couvre-feu de 18 heures, le 16 janvier.

L’exécutif navigue plus que jamais dans le brouillard face à l’épidémie de Covid-19, au point de susciter la cacophonie au sommet de l’Etat. Mercredi 27 janvier, Emmanuel Macron doit présider un conseil de défense sanitaire et décider s’il compte prononcer ou non un nouveau confinement généralisé du pays, le troisième depuis le début de la crise sanitaire. Officiellement, son entourage assure que « tout est sur la table », y compris le statu quo, voire un allégement des mesures si la courbe de l’épidémie venait à flancher dans les jours à venir. Un scénario hautement improbable.

En effet, la pression ne cesse de monter de toutes parts – chez les scientifiques comme au sein de l’exécutif – pour réclamer un confinement préventif face à la menace que constituent les variants du virus, en particulier celui venu du Royaume-Uni. « Il faudra aller probablement vers un confinement », a estimé le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, dimanche 24 janvier, sur BFM-TV, qualifiant la relative stabilité de la circulation épidémique en France de « fausse sécurité ». « Si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous retrouver dans une situation extrêmement difficile, comme les autres pays, dès la mi-mars », a-t-il prévenu. Une manière de crier au loup, ou bien de préparer les esprits à une issue que certains proches d’Emmanuel Macron qualifient d’« inéluctable » ? Au 22 janvier, le Royaume-Uni enregistrait le chiffre record de 1 241 morts par jour en moyenne sur une semaine.

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S’appuyer sur des données tangibles

Au sein de l’exécutif, les avis divergent sur la pertinence d’un confinement préventif. « Les chiffres doivent en démontrer la nécessité », argue un conseiller élyséen, qui s’inquiète d’éventuelles « conséquences économiques et sociales dramatiques pour un résultat peut-être équivalent à un couvre feu ». Or, avant de prendre sa décision, le président de la République veut s’appuyer sur des données tangibles. Les résultats d’études permettant d’évaluer l’efficacité du couvre-feu à 18 heures au plan national ainsi que le rythme de diffusion des variants sont annoncés pour mercredi. Ils seront déterminants, assurent plusieurs sources au sein de l’exécutif, pour ajuster la réponse à apporter à l’augmentation progressive des contaminations, qui se situent sur « un plateau haut », avec près de 24 000 nouveaux cas samedi.

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Dans un entretien au Parisien paru dimanche, le ministre de la santé, Olivier Véran, a dit attendre « d’être fixé sur les effets du couvre-feu ». « Si ça ne baisse pas, si les variants commencent à se diffuser partout, alors on prendra des mesures supplémentaires, évidemment. Et cela s’appelle le confinement », a-t-il prévenu. Une hypothèse sur laquelle le premier ministre, Jean Castex, partisan d’une ligne sanitaire dure, travaille depuis déjà plusieurs jours.

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