Covid-19 : les images de la joie des Espagnols, qui fêtent la fin (sous réserve) du couvre-feu – Le Parisien

Comme un vent de liberté. L’Espagne a levé dans la nuit de samedi à dimanche l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis octobre, permettant à ses habitants de sortir de leur région pour changer d’air ou retrouver des proches qu’ils n’avaient pas vus depuis des mois.

« J’en avais trop marre de ne pas pouvoir sortir » de la région de Madrid, « je me sentais frustrée, attachée, sans liberté », témoigne Blanca Valls, créatrice de bijoux de 46 ans, qui ira le week-end prochain en Galice (nord-ouest) pour un anniversaire et espère aller bientôt à la plage.

Des jeunes dansent sur la plage à Barcelone, samedi soir. REUTERS/Nacho Doce
Des jeunes dansent sur la plage à Barcelone, samedi soir. REUTERS/Nacho Doce 

Argentina Enriquez, étudiante mexicaine de 37 ans, est, elle, « impatiente » de pouvoir enfin partir vendredi à la campagne, « faire un barbecue avec des amis, jouer de la guitare, se balader ». « Etre ensemble », lance-t-elle avec « beaucoup d’émotion ».

Plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent les habitants célébrer dans les rues la fin du couvre-feu, qui démarrait généralement à 22 ou 23 heures. Un reporter de l’agence Reuters a pris de nombreux clichés dans les rues de Barcelone, où des jeunes sont sortis s’enlacer et festoyer.

Retrouvailles amoureuses à Barcelone. REUTERS/Nacho Doce
Retrouvailles amoureuses à Barcelone. REUTERS/Nacho Doce NACHO DOCE

À part à Noël où les restrictions avaient été assouplies durant quelques jours pour permettre les réunions familiales, les Espagnols n’ont pas pu quitter leur région depuis le début de l’état d’urgence fin octobre. Dissuadées par l’explosion des cas ayant suivi Noël, les autorités avaient maintenu les bouclages de régions pour la Semaine sainte, fête familiale fondamentale en Espagne. Ces restrictions ont été particulièrement mal vécues par les Espagnols, empêchés d’aller voir leur famille dans une autre région alors que le pays restait ouvert aux touristes étrangers.

Casse-tête juridique

La levée de l’état d’urgence à minuit est cependant un véritable casse-tête pour les régions, compétentes en matière de gestion de la crise sanitaire. Car, depuis octobre, elles avaient pu imposer des couvre-feux et bloquer l’entrée ou la sortie de leur territoire sans avoir besoin de l’autorisation de la justice, grâce à la limitation des libertés fondamentales permise par ce régime d’exception.

Si elle est synonyme de levée du couvre-feu et d’ouverture des régions, la fin de l’état d’urgence ne signifie toutefois pas la fin des restrictions dans l’un des pays les plus touchés en Europe par la pandémie avec près de 79 000 morts et 3,5 millions de cas. Les 17 communautés autonomes peuvent, par exemple, toujours limiter les horaires ou la capacité d’accueil des bars, des restaurants ou des commerces. Elles peuvent aussi demander le rétablissement d’un couvre-feu ou le bouclage de leur territoire mais ont désormais besoin pour cela de l’aval d’un tribunal… Ce qui est loin d’être automatique.

Mise en garde des autorités

Au début de l’automne, lorsque le régime d’exception n’était pas encore en place, des tribunaux avaient invalidé des mesures anti-Covid prises par des régions, créant la confusion et amenant le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez à décréter l’état d’urgence. Plusieurs régions avaient mis la pression ces dernières semaines sur l’exécutif pour qu’il prolonge ce cadre juridique mais celui-ci a refusé, arguant qu’il ne pouvait faire durer indéfiniment un régime d’exception et mettant en avant l’amélioration de la situation sanitaire et l’avancée du programme de vaccination.

Alors que la météo est clémente, les autorités ont mis en garde la population, fatiguée par plus d’un an de restrictions, contre le risque d’un relâchement excessif. Il faut éviter d’avoir « une fausse perception […] Cela ne veut pas dire la fin des mesures de contrôle » de l’épidémie, a insisté jeudi l’épidémiologiste en chef du ministère de la Santé, Fernando Simon. « Les gens doivent comprendre qu’ils doivent continuer à appliquer les mesures qui dépendent de chacun d’entre nous », a-t-il ajouté, car « on ne peut rien exclure en termes d’évolution de la pandémie ».

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