Covid-19 : les adultes vaccinés pourraient être plus contaminés que prévu, prévient l’Institut Pasteur – Actu Orange

publié le lundi 06 septembre 2021 à 17h57

Même si les vaccins restent très efficaces contre les formes sévères du Covid-19, le variant Delta diminue la protection vaccinale contre l’infection, souligne l’Institut Pasteur.

Si la situation sanitaire liée au Covid-19 s’améliore en cette rentrée, il ne faut pas baisser la garde prévient l’Institut Pasteur en dévoilant lundi 6 septembre ses nouvelles modélisations pour tenter d’anticiper l’évolution de la crise. En effet, si la couverture vaccinale est plus importante que prévue, le variant Delta rebat les cartes.

Les couvertures vaccinales complètes prises en compte par l’Institut Pasteur sont en effet désormais de 70 % chez les 12-17 ans, de 80 % chez les 18-59 ans et de 90 % chez les 65 ans et plus, alors que lors de ses premiers fin juin, les chercheurs se basaient des taux de vaccination respectivement à 30%, 70% et 90%.

Des bons chiffres contrebalancés par la moindre protection vaccinale contre l’infection face à Delta. Dans son scénario de référence, l’Institut Pasteur se base désormais sur une protection contre l’infection de 60 %, contre 80 % fin juin. En revanche, les scientifiques considèrent toujours que la vaccination réduit le risque d’hospitalisation de 95% et le risque de transmission si une personne vaccinée est infectée de 50%.

La moitié des infections pourraient toucher les vaccinés

Dans ce cas de figure, l’Institut Pasteur estime que les adultes vaccinés devraient représenter une part beaucoup plus importante que prévu des contaminations.”Avec le variant Delta, les personnes vaccinées sont moins bien protégées contre l’infection, même si la protection reste très élevée contre les formes graves”, écrivent les chercheurs, qui s’attendent à ce qu’à peu près la moitié des infections aient lieu chez des personnes vaccinées, qui représentent plus de 70% de la population.  “Les adultes de 18 à 59 ans ayant terminé leur cycle vaccinal, soit un peu plus de quatre habitants sur 10, pourraient représenter plus d’une personne infectée sur trois. C’est deux fois plus que ce qui était attendu fin juin. Et ils pourraient être à l’origine d’une contamination sur quatre, quasiment trois fois plus qu’initialement anticipé”, précise de son côté Le Parisien, qui a eu les chiffres en avance.

Les personnes non vaccinées sont tout de même bien plus à risque, soulignent les scientifiques, avec 1,9 fois plus de risque d’être infecté et 3,8 fois plus de risque de transmettre le virus qu’un vacciné. Un adulte non vacciné a par ailleurs 15 fois plus de risque d’être hospitalisé qu’un adulte vacciné. 

L’Institut Pasteur table par ailleurs sur le fait que les enfants et adolescents soient à l’origine d’un tiers des infections, alors qu’il l’estimait à 50% en juin. Cette baisse s’explique par “la part relative plus importante des infections chez les adultes du fait de la baisse de l’efficacité vaccinale contre l’infection avec le variant delta, et à la proportion plus élevée d’adolescents qui se sont vaccinés comparativement aux hypothèses de la simulation de juin.”

De l’importance de respecter les gestes barrières

“Il est donc important que les personnes vaccinées continuent à respecter les gestes barrières et porter un masque pour se protéger de l’infection et éviter de contaminer leurs proches”, insistent les chercheurs. “Etant donné les caractéristiques du variant Delta, l’arrêt de toutes mesures de contrôle pourrait conduire à un stress important sur le système de santé. Il est donc important que les efforts actuels pour limiter la transmission soient maintenus”, ajoutent-ils. 

Pour autant, l’Institut Pasteur ne plaident pas pour des mesures de reconfinement. “Grâce à la vaccination, l’intensité des mesures nécessaires pour que les hospitalisations restent à des niveaux gérables devrait être moindre que ce qu’il fallait avant la campagne de vaccination. Alors que les confinements en 2020 ont réduit les taux de transmission de 70-80%, des réductions de 20-30% pourraient maintenant suffire pour fortement réduire l’impact sur le système de santé”, estiment les spécialistes. 

 

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