Covid-19 : l’épidémie repart, sa trajectoire suspendue à l’accélération de la vaccination – Le Monde

Au centre de vaccination d’Antony, dans les Hauts-de-Seine, le 14 juillet 2021.

Le frémissement de fin juin se confirme. L’agence Santé publique France (SPF) a annoncé, vendredi 16 juillet, que les indicateurs de progression du Covid-19 sont franchement repartis à la hausse sur l’ensemble du territoire national, portés par la propagation rapide du variant Delta, désormais majoritaire. Ce dernier, apparu en Inde, est identifié par l’une de ses mutations (dite « L452R ») ; il représente, selon SPF, environ 63 % des prélèvements positifs qui ont été réalisés entre le 5 et le 11 juillet.

Lire notre décryptage : Ce que l’on sait de Delta, le variant du coronavirus qui préoccupe scientifiques et autorités

Les prochaines semaines ne sont pourtant pas écrites : d’importantes incertitudes demeurent sur l’accélération de la vaccination, notamment depuis le 12 juillet et les mesures d’incitation ou d’obligation vaccinale annoncées par le président de la République, Emmanuel Macron.

Or les données en « vie réelle » attestent que la vaccination apparaît très efficace, selon des données divulguées le 15 juillet par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Selon ces estimations, fondées sur un simple croisement de bases de données, les personnes ayant reçu deux doses de vaccin ne représentent que 6 % des RT-PCR positives au SARS-CoV-2, et 4 % des cas symptomatiques de Covid-19. L’écrasante majorité des nouveaux malades du Covid-19 n’ont pas été vaccinés.

« La dégradation de la situation s’est accélérée »

Selon le point épidémiologique de SPF, l’incidence nationale est passée de 25 à 40 nouveaux cas pour 100 000 habitants entre la semaine 26 (du 28 juin au 4 juillet) et la suivante (du 5 au 11 juillet). En sept jours, le nombre de nouveaux cas confirmés est ainsi passé de 16 669 à 27 044, soit une hausse de 62 %. Le nombre d’actes de SOS Médecins pour suspicion de Covid-19 a, lui aussi, grimpé dans de telles proportions, montant dans le même laps de temps de 650 à 1 047. Les passages aux urgences augmentent, mais de manière plus modeste, de 970 à 1 118 (+ 15 %).

Entre le 5 et le 11 juillet, « la dégradation de la situation s’est accélérée, lit-on dans le bulletin de SPF. La valeur du R effectif [le taux de reproduction du virus] à 1,5 témoigne du très fort dynamisme de la transmission de l’infection. Le taux d’incidence était en augmentation dans toutes les classes d’âge. Cette augmentation était la plus élevée chez les 10-39 ans et touchait toutes les régions ».

Les plus touchés sont les 20-29 ans (115/100 000 personnes), suivis des 10-19 ans (63/100 000 personnes) et des 30-39 ans (57/100 000 personnes). Quant aux régions où les taux d’incidence de la maladie sont les plus élevés, il s’agit de l’Occitanie (59/100 000 habitants, + 162 %), de l’Ile-de-France (55/100 000, + 49 %) et de Provence-Alpes-Côte d’Azur (51/100 000, + 110 %). Outre-mer, la situation est bien plus sévère, la Martinique se situant au-delà du seuil d’alerte, avec une incidence en hausse de plus de 140 % en une semaine, pointant à 278 nouveaux cas pour 100 000 habitants.

Il vous reste 37.88% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading