Covid-19: Le Molnupiravir finalement écarté en traitement précoce par la HAS – Le HuffPost

Merck & Co Inc. / Handout / Reuters
Le molnupiravir, cette pilule mise au point par le laboratoire Merck, n’a pas reçu l’autorisation de la Haute autorité de Santé.

CORONAVIRUS – ”Il y a un game changer, et c’est le Molnupiravir.” Voici ce que déclarait, le 26 octobre dernier lors d’une audition au Sénat, le ministre de la Santé Olivier Véran au sujet de la pilule supposément miracle pour lutter contre le covid-19. Un traitement oral capable donc de “changer la donne”, pour traduire le ministre. Sauf qu’il y un hic… 

Alors que la France s’était très rapidement positionnée pour acquérir 50.000 doses, les essais cliniques se sont révélés décevants. En effet, selon les chiffres avancés par le laboratoire américain Merck, à l’origine du traitement, le médicament ne réduit le risque d’hospitalisation pour les personnes à risque atteintes du Covid que de 30% après la prise du médicament.

Dans le détail, d’après l’essai mené par l’entreprise, 9,7% des 700 personnes dans le groupe placebo avaient été hospitalisées, contre 6,8% dans le groupe traité avec la pilule Lagevrio.

Des résultats insatisfaisants

Un premier revers auquel s’est ajouté, ce vendredi 10 décembre, un second avec le refus de la Haute autorité de Santé d’approuver ce traitement. 

Pour se justifier, l’instance donne plusieurs arguments, parmi lesquels l’efficacité somme toute relative du Molnupiravir. “Les résultats avancés par le laboratoire sont moins bons que ceux des traitements disponibles: 30% de réduction des risques de progression vers les formes graves de la maladie alors que l’efficacité pour les anticorps monoclaux casirivimab-imdevimab est d’environ 80% sur ce même critère”, écrit la HAS dans son communiqué. 

Et l’instance d’ajouter que la “discordance importante” entre les premiers et les résultats finaux l’a influencée dans sa décision. 

La variable Omicron

Des éléments qui font dire à la Haute autorité qu’une autorisation du Molnupiravir “risquerait d’induire une perte de chance pour les patients, qui ne se verraient pas traités par un traitement disponible et plus efficace”, en l’espèce le Ronapreve développé par Regeneron. 

Autre argument contre la pilule de Merck avancé par la Haute autorité de Santé, l’incertitude liée au variant Omicron. “L’Agence nationale de sécurité du médicament a conclu, considérant le contexte épidémique actuel de la 5e vague du covid-19 et le potentiel impact du variant Omicron sur les options thérapeutiques existantes, que l’efficacité et la sécurité de ce médicament étaient présumées dans une indication restreinte par rapport à celle revendiquée par le laboratoire”, peut-on lire.

En clair que les essais réalisés en laboratoire en-dehors du contexte de l’émergence du variant n’étaient pas nécessairement réplicables dans le monde réel. Raison pour laquelle la HAS “considère que ce médicament ne remplit pas les critères pour obtenir une autorisation d’accès précoce”. 

À voir également sur le HuffPost: Pourquoi la France a commandé 50.000 doses de pilules anti-Covid

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