Covid-19: Le Havre et Charleville-Mézières lancent leur campagne de dépistage massif ce lundi – BFMTV

Sur la base du volontariat, les habitants de ces deux métropoles vont bénéficier de tests antigénique ou PCR. Mais le nombre de volontaires inquiète quant à l’efficacité d’une telle opération.

Annoncées depuis plusieurs semaines, les campagnes de dépistage de masse au Covid-19 au Havre et à Charleville-Mézières démarrent ce lundi. Sur la base du volontariat, les habitants de ces deux métropoles vont pouvoir bénéficier de tests antigénique ou PCR. L’objectif affiché est de mieux comprendre comment le coronavirus se transmet dans la population, mais également de mieux isoler les cas positifs. Mais un tel dispositif exige des moyens logistiques très importants, et certains doutent de l’efficacité de la démarche.

Au Havre, 70 sites et 250 soignants mobilisés

Au Havre, la campagne durera cinq jours et reposera en grande partie sur les tests antigéniques. “L’idée est de proposer aux 270.000 habitants des 54 communes de la communauté urbaine du Havre de venir se faire tester, sans rendez-vous et gratuitement, avec un résultat dans la demi-heure”, a indiqué Edouard Philippe dans le JDD.

Pour accueillir le plus de monde possible, plus de 50 sites seront ouverts dans les pharmacies, laboratoires et cabinets médicaux, ainsi que 20 centres conçus pour accueillir plusieurs centaines de personnes par jour.

“250 élèves de l’école d’infirmiers, mais aussi les pharmaciens, les médecins, la protection civile, la Croix-Rouge”, ont été mobilisés, a indiqué l’ancien Premier ministre, ajoutant que des tests seront également proposés aux personnels de l’Education nationale dans tous les établissements scolaires, et à tous les élèves dans quatre lycées.

50.000 tests et des équipes mobiles à Charleville-Mézières

Pour l’agglomération de Charleville-Mézières-Sedan – regroupent 58 communes et compte 122.000 habitants -, l’Agence régionale de santé Grand-Est a annoncé pouvoir réaliser quelque 4500 tests PCR par jour. Environ 30.000 tests antigéniques, s’ajoutant aux 20.000 déjà en stock, seront aussi mis à disposition.

“Une centaine d’agents, étudiants, personnels soignants, pompiers, personnel de santé ou la Croix-Rouge sera mobilisée” pour cette opération, a indiqué Guillaume Mauffré, délégué territorial de l’ARS dans les Ardennes.

Quatre équipes mobiles seront aussi déployées pour se déplacer dans les entreprises du département. Deux autres communautés de communes du nord des Ardennes se sont jointes à Ardenne Métropole pour cette campagne de dépistage. Les personnes testées positives pourront, si elles le souhaitent, être isolées pendant sept jours dans des structures hôtelières.

“Nous espérons toucher entre 15 et 20% de la population ardennaise soit environ 50.000 personnes”, a indiqué le préfet du département, Jean-Sébastien Lamontagne.

“Il faut qu’on puisse identifier les gens, les isoler et leur permettre de le faire”, souligne sur l’antenne de BFMTV Boris Ravignon (LR), maire de Charleville-Mézières.

Ce dernier avait déjà annoncé au préalable que l’opération allait coûtait environ 100.000 euros.

Le Conseil scientifique invite à la prudence

Une somme importante, donc, pour des résultats incertains. Dans un avis rendu le 17 novembre, le Conseil scientifique déclare “qu’en l’état, le bénéfice d’une opération d’une telle envergure n’est pas encore établi”, ajoutant:

“Les résultats préliminaires de modélisation poussent à la prudence, soulignant les nombreuses conditions qui doivent être remplies pour qu’une stratégie de ce type puisse réussir.”

L’un des principaux critères est de s’assurer que suffisamment d’habitants se portent volontaires. Or, au Havre, l’ancien Premier ministre a reconnu que le nombre de personnes testées serait sans doute inférieur à 50%. De même à Charleville-Mézières, le préfet du département, Jean-Sébastien Lamontagne espère “toucher entre 15 et 20% de la population ardennaise, soit environ 50.000 personnes”. C’est peu, et cela ne permettra pas d’obtenir une image à l’instant T du virus.

Passer entre les mailles du filet

D’autant que “certains vont passer entre les mailles du filet. D’autres seront de faux négatifs. D’autres encore seront en période d’incubation”, nous expliquait récemment Antoine Flahault, directeur de l’Institut de Santé Globale à l’Université de Genève.

Pour autant, le maire de Charleville-Mézières juge que les effets psychologiques sont importants:

“Le ressort psychologique de celui qui va aller se faire tester avant Noël. Ce ne sera pas de penser qu’il est devenu tout à coup un superman et qu’il va pouvoir passer au travers du virus. Ça va être au contraire de préserver son immunité, durant les quelques jours qui le séparent du moment où il va retrouver ceux qu’il aime”, estime Boris Ravignon.

Jeudi, lors de la conférence de presse sur la crise sanitaire, le ministre de la Santé Olivier Véran a confirmé que deux autres métropoles supplémentaires s’étaient portées volontaires pour de campagnes de dépistage massif: Roubaix la semaine du 11 au 16 janvier et Saint-Etienne, aux alentours du 11 janvier également.

Esther Paolini avec AFP Journaliste BFMTV

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