Covid-19 : le coronavirus aura-t-il raison de la neutralité du Net ?

Covid-19 : le coronavirus aura-t-il raison de la neutralité du Net ?

La neutralité du Net pourrait-elle faire les frais de l’épidémie de coronavirus qui nous touche actuellement ? Pour les opérateurs français, la question se pose alors que le confinement partiel imposé par les autorités depuis ce week-end pourrait faire exploser les demandes de bande passante du fait de l’augmentation vertigineuse du nombre de personnes en situation de télétravail.

« Nous entrons dans une phase exceptionnelle qui nous amène à regarder de près les pics (de trafic) auxquels nous nous sommes habitués », a ainsi fait savoir le secrétaire général d’Altice France et président de la Fédération française des télécoms, interrogé par le site d’information LCI.

Le président de l’organisation représentant les opérateurs français l’a pourtant assuré, tous les moyens seront bons pour permettre aux 67 millions de français confinés de pouvoir continuer leurs activités sur la Toile sans subir de baisses importantes de débit.

« Au moment où l’on se parle, nous avons plus 15 000 techniciens et ingénieurs qui sont mobilisés pour permettre à la France d’aborder cette séquence avec le plus de sérénité possible, malgré ce contexte inédit », a expliqué ce dernier, sans toutefois chercher à nier la gravité de la situation. Et d’en appeler à la responsabilité collective. « Nous entrons dans une ère de discipline sociale collective, qui doit s’accompagner d’une discipline numérique de la part des opérateurs de télécommunications », a-t-il ainsi relevé.

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Appel au civisme

Exit les Netflix, Youtube et compagnie ? Si nous n’en sommes pas encore là, la situation pourrait bien conduire à voir certains sites privés d’une bande passante suffisante pour satisfaire leurs utilisateurs. Rappelons que YouTube, Netflix et Facebook représentent en moyenne environ 80 % de la bande passante globale fournie par les quatre opérateurs français.

De quoi remettre en cause le sacro-saint principe de neutralité du Net, qui garantit l’égalité de traitement de tous les flux de données sur la Toile ? L’idée a de quoi plaire à certains opérateurs, à l’instar d’Orange ou de SFR, qui prônent de longue date la remise à plat de ce principe pour des motifs économiques et face à l’augmentation constante des demandes de débit et de la consommation de contenus vidéos très voraces en bande passante.

Pour autant, la conjoncture actuelle ne devrait pas conduire à de telles extrémités. C’est du moins ce qu’a fait savoir Stéphane Richard, le président d’Orange, qui se veut rassurant. Sur son compte Twitter, le dirigeant l’assure : « Orange est pleinement mobilisé pour assurer la continuité de ses réseaux, critiques dans la crise actuelle, tout en assurant la protection de ses salariés ». Si l’ensemble des opérateurs appellent aujourd’hui les Français à faire preuve de civisme dans leur utilisation du débit, la remise en cause de la neutralité du Net ne semble pas encore pour demain.

Aux Etats-Unis, où ce principe est d’ores et déjà de l’histoire ancienne, les opérateurs et le régulateur du secteur, la FCC, se sont entendus en fin de semaine dernière pour « maintenir les Américains connectés » à la Toile durant les perturbations causées par la pandémie actuelle. Ces derniers ne devraient pas suspendre les accès au cours de cette période agitée et certains d’entre eux ont-même annoncé qu’ils suspendaient le plafonnement des données, à l’image de Comcast ou d’AT&T.

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