Covid-19 : le conseil scientifique appelle à se préparer à une deuxième vague à l’automne – Le Monde
Alors que le premier ministre, Jean Castex, en visite à Lille lundi 3 août, a appelé les Français à se protéger contre le virus, pour éviter la perspective d’un « reconfinement généralisé », le ministère de la santé a rendu public le huitième avis du conseil scientifique, intitulé : « Se préparer maintenant pour anticiper un retour du virus à l’automne ». Ce document de 42 pages, transmis à l’exécutif le 27 juillet, s’inscrit dans la continuité de l’avis précédent de début juin, qui envisageait quatre scénarios pour les prochains mois (de l’hypothèse la plus favorable d’une épidémie sous contrôle à une situation critique, en passant par deux scénarios intermédiaires), mais s’inquiète de la perspective « hautement probable » d’une deuxième vague.
Pour l’heure, estime le conseil scientifique, la France est dans une situation correspondant au « scénario de type 1 fragilisé », comme l’Italie, avec une recrudescence récente du nombre de cas de Covid-19 dans plusieurs régions. En l’absence de mesures suffisantes (gestes barrières, port du masque, distanciation physique, lavage des mains), « on ne peut exclure une reprise épidémique dès l’été, en particulier à l’occasion de rassemblements mal contrôlés », souligne l’avis des scientifiques.
« Des lenteurs à corriger »
Pour se préparer à une nouvelle vague épidémique à l’automne, le conseil scientifique préconise sept protocoles portant sur différents sujets : les mesures barrières, les tests, l’isolement des personnes à risque de forme grave, la protection des Ehpad et celle des populations en grande précarité. Un chapitre est consacré aux grandes métropoles, un autre à la préparation hospitalière et un dernier aux risques psychosociaux.
La nécessité de campagnes d’information « rappelant l’importance du port du masque et des mesures barrières durant cette période d’été pour se protéger et protéger son entourage » est d’abord soulignée. « L’obligation du port du masque dans les lieux publics clos est une mesure qui pourrait être étendue à l’ensemble des lieux publics », est-il même écrit dans le texte des treize experts.
S’agissant du triptyque tester-tracer-isoler, le conseil scientifique constate des « lenteurs à corriger ». « Nous voyons actuellement une recrudescence significative de cas et de clusters dont la prise en charge n’est pas optimale », constatent les membres de l’instance consultative. L’accès au testing reste insuffisant, du fait de « difficultés d’organisation, d’un manque d’attractivité et d’un nombre de centres de prélèvements insuffisant, entraînant parfois des délais incompatibles avec une prise en charge adaptée et rapide ».
Il vous reste 63.77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.