Covid-19 : l’aggravation de l’épidémie en Chine fait craindre des pénuries de médicaments en France – Le Monde

Un pharmacien saisit des boîtes de Dafalgan, à Toulouse, le 9 décembre 2022.

La flambée de Covid-19 en Chine va-t-elle avoir des conséquences sur l’approvisionnement des médicaments en France ? Le contexte est déjà marqué depuis plusieurs semaines par de fortes tensions d’approvisionnement des médicaments pédiatriques, notamment le paracétamol et l’amoxicilline. « Plus de 70 % des officines déclarent être en pénurie d’amoxicilline pédiatrique », soulignait un communiqué de presse des syndicats et du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, vendredi 23 décembre.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Paracétamol, amoxicilline : les pénuries de médicaments pédiatriques inquiètent les professionnels

« Oui, nous sommes inquiets sur les conséquences que le contexte chinois pourrait avoir sur le manque de médicaments mais aussi sur les masques et autres matériaux, indique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, qui exerce à Limoux, dans l’Aude. Cela s’ajoute aux problèmes sur les médicaments pédiatriques. Nous n’avons pas de visibilité sur les semaines à venir. »

Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, craint lui aussi que les tensions s’aggravent. D’autant plus que ces problèmes d’approvisionnement ne cessent de croître depuis une dizaine d’années. Ils concernent de plus en plus les médicaments importants, dits d’intérêt thérapeutique majeur, qui ne disposent pas d’alternatives appropriées.

Les ruptures de stock en hausse

Pas moins de 3 000 ruptures ou risques de ruptures de stock ont été signalés en 2022, soit une hausse de 15 % par rapport à l’année précédente. Au ministère de la santé, on juge qu’il « est encore trop tôt pour évaluer avec précision le risque de tension dans les prochaines semaines au regard des incertitudes actuelles sur le contexte », mais « à ce stade, ce risque ne peut être écarté ».

La crise sanitaire liée au Covid-19 et les effets collatéraux de la guerre en Ukraine, notamment sur la production de verre, de carton et d’aluminium, nécessaires à l’empaquetage des médicaments, pèsent sur la production de ces derniers. A cela s’ajoute la très forte demande sur certains produits de santé. Le paracétamol, un incontournable des armoires à pharmacie, en fait les frais. Depuis le début de la pandémie, en 2020, ses ventes explosent. Au point que les chaînes de fabrication peinent à suivre le rythme effréné des commandes. La triple épidémie hivernale de Covid-19, bronchiolite et grippe, en dépit des prévisions des laboratoires pharmaceutiques, a surpris par sa virulence. Et les tensions d’approvisionnement se sont accumulées.

A Lisieux (Calvados), l’usine de Doliprane de Sanofi tourne pourtant à plein régime. Tout comme à Agen (Lot-et-Garonne), chez son concurrent UPSA, fabricant du Dafalgan et de l’Efferalgan, et numéro deux du marché français avec 28,5 % des ventes de paracétamol sur ordonnance. Pour pallier les tensions d’approvisionnement, ce dernier a réalloué mi-décembre au marché national 500 000 flacons de paracétamol pédiatrique initialement destinés à l’export.

Il vous reste 53.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading