Covid-19 : il ne faut pas reprendre le chemin de l’école – La République des Pyrénées

Il ne faut pas rouvrir les écoles à partir du 11 mai, même dans les départements peu touchés par la maladie. C’est trop risqué pour les enfants. Jusqu’ici, nous pensions qu’ils étaient épargnés par le virus, pour des raisons inconnues, ou bien que, porteurs asymptomatiques, ils ne représentaient un danger que pour leurs proches qu’ils risquaient de contaminer, notamment leurs grands-parents.

Or depuis quelques jours, des médecins de plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie, sonnent l’alarme. Ils ont vu apparaître des cas d’enfants présentant des pathologies gravissimes, liées au Covid-19 et pouvant aller jusqu’à la défaillance cardiaque. En France, il y a « une quinzaine » de cas en région parisienne, selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a fait part ce mercredi de son inquiétude. *

Les symptômes sur ces enfants mêlent des signes du Covid-19, d’un choc toxique et de la maladie dite « de Kawasaki », avec, dans les cas sévères, une inflammation des artères qui mènent au cœur. La Société britannique de soins intensifs pédiatriques relève également que les enfants touchés présentent des « paramètres sanguins correspondant à une forme sévère du Covid-19 ».

Déjà avant même cette mauvaise nouvelle, des médecins s’interrogeaient sur l’ouverture des écoles le 11 mai. Annie Levy-Mozziconacci, médecin hospitalier à l’origine de centres de dépistage gratuit dans les quartiers nord de Marseille, les plus défavorisés, estime que cette ouverture va « faire exploser des foyers de contamination ». Elle suggère que « pour ces enfants de familles vulnérables, on puisse leur proposer des “colonies de vacances éducatives”, avec un rattrapage scolaire, du sport, de l’éveil aux arts, au théâtre, dans un endroit un petit peu serein ».

Le vrai problème, c’est que l’ouverture des écoles est une condition de la reprise du travail des parents, comme l’a justement souligné le député La France insoumise Alexis Corbière, soulignant l’hypocrisie à parler de « volontariat » : « Actuellement les parents sont au chômage partiel ou bénéficient d’arrêts maladie. Si demain, le secteur dans lequel il travaille reprend son activité, ce ne sera pas le salarié qui décidera tout seul de se mettre en chômage partiel ou de prolonger son arrêt maladie. »

Si l’on veut continuer à privilégier la santé des Français, il faut suspendre les classes au moins jusqu’à ce qu’on y voit plus clair. En Italie, le pays d’Europe le plus touché par la pandémie, les classes auront été suspendues pendant six mois.

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