Covid-19 en France : une situation qui inquiète, des “décisions” très attendues ce vendredi – Sud Ouest

Le temps des “décisions difficiles” est-il venu ? Ce vendredi, au terme du conseil de défense, Emmanuel Macron va devoir trancher. Dans le pays, le niveau de circulation du virus est “inquiétant” et le gouvernement “va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles”, “dans les huit à dix jours maximum”, a prévenu mercredi Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique qui guide les pouvoirs publics.

Un avertissement fracassant qu’a nuancé le président de la République jeudi : “Le Conseil scientifique est dans son rôle, qui est technique”, mais c’est aux dirigeants politiques de “prendre des décisions”, en “essayant d’être les plus transparents et les plus clairs possible”, a-t-il souligné.”Il faut, je pense, continuer à être exigeants, réalistes, sans céder à quelque panique que ce soit”, a déclaré le chef de l’État, qui souhaite “donner de la visibilité sur les prochaines semaines”.

Indicateurs préoccupants

Mais pour Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, le compte n’y est pas. Dans une lettre adressée jeudi au chef de l’État, il l’accuse d’”encourager les fake news” en refusant “d’associer les représentants de la Nation” à la gestion de la crise sanitaire. Le tableau général est préoccupant, avec des indicateurs qui ne cessent de se dégrader, en particulier dans certaines régions comme Provence-Alpes-Côte d’Azur. Sur l’ensemble de la France, le nombre de cas positifs et le taux de positivité des tests augmentent régulièrement ces dernières semaines.

Dans une moindre mesure, cela commence à se ressentir sur le nombre de personnes transférées à l’hôpital, voire, pour les cas les plus graves, en réanimation. Près de 10 000 cas (9 843) de Covid ont été enregistrés en 24 heures, selon les données rendues publiques jeudi soir. Un niveau record depuis le début de l’épidémie et le lancement des tests à grande échelle dans le pays.

Une augmentation du nombre de personnes infectées va entraîner “mécaniquement” une hausse des cas graves, avec quelques semaines de décalage, a mis en garde cette semaine le ministre de la Santé Olivier Véran. Mais dans quelles proportions ? C’est toute la question.

Sud Ouest
 © Crédit photo : DAMIEN MEYER / AFP

“Bulle”

Échaudés par la première vague, nombre de médecins craignent que les hôpitaux et les services de réanimation soient à nouveau débordés cet automne, comme en mars. Actuellement, le virus circule surtout parmi les jeunes, population peu à risque, mais les personnes âgées et celles en mauvaise santé seront inexorablement touchées, préviennent-ils.

“Ce qui est complexe dans cette situation, c’est que comme les gens ne voient pas” augmenter fortement le nombre d’hospitalisés et de morts, “ils disent : ‘On en fait trop’. Alors que c’est la seule façon de contenir la situation”, a analysé l’épidémiologiste Dominique Costagliola dans l’émission “C dans l’air”. Reste à savoir quelles mesures seront annoncées, alors que les grands rassemblements sont déjà interdits et que le masque est obligatoire dans les lieux publics fermés, voire carrément dans les rues de certaines villes.

Plusieurs pistes

Le Pr Delfraissy a évoqué un renforcement de la protection des personnes âgées ou présentant un facteur de risque (diabète, obésité, maladies respiratoires…), pour “créer une sorte de bulle” autour d’elles. En outre, limiter le nombre de personnes à un rassemblement, y compris à la maison, “fait partie des éléments qui sont sur la table”, a dit sur France Info jeudi l’un des membres du Conseil scientifique, Bruno Lina.

De son côté, le collectif de médecins Stop-Postillons a demandé que le masque soit porté par les enfants dès 6 ans, à l’école primaire, et non dès le collège, afin de “colmater la brèche” de l’épidémie. Par ailleurs, le conseil de défense devrait écourter à sept jours, contre 14 actuellement, la période d’isolement des personnes contaminées ou ayant été en contact prolongé avec une personne infectée.

Le Conseil scientifique y est favorable, car le dispositif actuel ne fonctionne pas. “On peut faire plusieurs constats d’échecs”, a déclaré l’une des membres du Conseil, Laëtitia Atlani. Parmi ces échecs, “une augmentation du refus” de l’isolement, mais aussi des insuffisances dans les dispositifs sociaux d’accompagnement et de dédommagement de ceux qui doivent s’y soumettre. 

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