Covid-19 : Emmanuel Macron s’alarme de la « situation dramatique » dans les Antilles – Le Monde

A la Guadeloupe, la situation sanitaire nécessite d’ouvrir « 100 lits de réanimation », a estimé le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, mardi 10 août.

Un nouveau confinement strict en Martinique, une explosion des cas en Guadeloupe, des mesures renforcées en Guyane… : en France, la quatrième vague de Covid-19 frappe particulièrement les territoires d’outre-mer. Emmanuel Macron a alerté mercredi 11 août, en ouvrant un conseil de défense sanitaire, sur la « situation dramatique » de l’épidémie dans les Antilles, où « l’augmentation des contaminations se traduit par une explosion des formes graves » de Covid-19 et une saturation des hôpitaux.

« Un scénario d’urgence est aujourd’hui devant nous », a déclaré chef de l’Etat lors de ce conseil de défense en visioconférence depuis le Fort de Brégançon (Var). Cette situation « implique la solidarité inconditionnelle de la Nation » et offre « la démonstration cruelle » que « la vaccination est le moyen le plus efficace » face au virus, a-t-il ajouté. Dans les deux îles antillaises, à peine 20 % de la population est complètement vaccinée, contre plus de 55 % en métropole, selon les derniers chiffres de Santé publique France.

« La crise sanitaire n’est pas derrière nous, très clairement, nous allons vivre pendant encore plusieurs mois avec le virus », a également averti Emmanuel Macron. Outre la flambée des cas aux Antilles, le président a souligné « l’état des lieux préoccupant » dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse et Occitanie, où le taux d’incidence dépasse 500 cas pour 100 000 habitants et fait craindre une augmentation de la pression hospitalière.

Lire aussi Covid-19 : une situation « extrêmement grave » aux Antilles, avec « des taux d’incidence que l’on n’a jamais connus »
  • En Guyane, remise en place du couvre-feu le week-end

En Guyane, pour lutter contre la progression du variant Delta, des mesures de protection renforcées ont été décidées. A compter de mercredi 11 août, le couvre-feu est remis en place « du samedi 20 heures au lundi 5 heures » dans les communes « les plus touchées par la hausse du nombre de contaminations : Cayenne, Macouria, Matoury, Rémire-Montjoly et Kourou », a annoncé la préfecture dans un communiqué. Ces communes étaient déjà en semaine à un couvre-feu dont les horaires restent « inchangés » (de 20 heures à 5 heures).

En outre, « tout voyageur non vacciné » en provenance de la Martinique et la Guadeloupe « devra disposer d’un motif impérieux, présenter avant l’embarquement un test PCR négatif (de moins de soixante-douze heures) ou antigénique négatif (de moins de quarante-huit heures) et attester sur l’honneur qu’il accepte de se soumettre à un test antigénique à l’arrivée ». En cas de résultat positif, le voyageur devra observer une période d’isolement de dix jours, prolongeable si le test est toujours positif au bout de sept jours. « Cette mesure ne concerne pas les voyageurs dont le schéma vaccinal est complet », précise la préfecture.

En Guyane, le taux d’incidence est en hausse avec 259 cas pour 100 000 habitants, contre 213 cas la semaine précédente. « L’impact sur les hospitalisations est à craindre d’ici une ou deux semaines », s’alarme la préfecture, qui ajoute que le variant Delta, plus contagieux, représente désormais « plus de 60 % des tests PCR » réalisés en Guyane.

  • Taux d’incidence « colossal » dans les Antilles

La situation est « extrêmement grave » à la Martinique et à la Guadeloupe, a déclaré mardi soir le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Le taux d’incidence, « colossal », selon ses mots, atteint plus de 1 700 cas pour 100 000 habitants en Guadeloupe et 1 200 en Martinique.

Quelque « 274 soignants et 60 pompiers » venus de la métropole sont arrivés pour « prêter main-forte aux équipes médicales » des deux îles, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, sur Twitter.

A la Martinique, un nouveau confinement strict a été mis en place, avec fermeture des commerces non essentiels, des locations saisonnières, des hôtels et des plages, alors que les touristes ont été invités à quitter l’île, lundi.

A la Guadeloupe voisine, les chiffres sont également en forte augmentation avec quatorze morts la semaine dernière. La situation épidémique nécessite d’ouvrir « 100 lits de réanimation », a estimé M. Lecornu à son arrivée mardi soir dans l’île.

Lire le reportage : « On a l’impression d’être en guerre » : à la Martinique, le CHU est au bord de la saturation
  • Nouveau couvre-feu en Polynésie

Le haut-commissaire de Polynésie, Dominique Sorain, a annoncé, lundi, le rétablissement d’un couvre-feu, de 21 heures à 4 heures, sur tout le territoire à partir de mercredi. Compte tenu de la flambée de l’épidémie, il n’a pas exclu d’étendre « très rapidement » les heures de ce couvre-feu, voire de mettre en place un reconfinement. « Le 16 juillet, nous avions un taux d’incidence inférieur à 10, aujourd’hui on est à plus de 1 000 », a regretté M. Sorain.

Après plusieurs mois d’une circulation très faible du virus, l’épidémie a connu un regain soudain au début d’août. Plus aucun Polynésien n’était hospitalisé pour cause de Covid-19 à la mi-juillet ; ils sont désormais 159 à l’être, dont 27 en réanimation.

Les autorités avaient déjà instauré, depuis la fin du mois de juillet, plusieurs restrictions : limitation des rassemblements publics à vingt personnes et interdiction de tout événement réunissant plus de 500 personnes, interdiction des concerts, expositions, fêtes foraines, des mariages et des anniversaires dans les établissements publics, discothèques et salles de bals fermées, compétitions sportives à huis clos.

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Le Monde avec AFP

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