Covid-19 : aux Etats-Unis, une troisième dose de vaccin proposée dès le 20 septembre – Le Monde

Une fiole de vaccin contre le Covid-19 de Pfizer-BioNTech, à Los Angeles, le 7 août 2021.

Alors qu’une vaste partie du monde peine à se procurer des vaccins contre le Covid-19, les Américains qui se sont vu administrer les sérums de Pfizer et de Moderna pourront recevoir une troisième injection, huit mois après la deuxième. Cette campagne de rappel commencera à partir de la semaine du 20 septembre, ont annoncé les autorités sanitaires des Etats-Unis, mercredi 18 août.

« C’est la meilleure façon de nous protéger des nouveaux variants qui pourraient arriver », a déclaré Joe Biden lors d’une allocution. « Nous pouvons prendre soin des Américains et aider le monde en même temps », a défendu le président.

« Les données disponibles montrent clairement que la protection contre l’infection au SARS-CoV-2 commence à baisser avec le temps après les premières doses de vaccin », ont justifié, dans un communiqué commun, de hauts responsables, dont la directrice des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), Rochelle Walensky, et la chef par intérim de l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA), Janet Woodcock.

En attente de la validation de la FDA

De plus, « l’efficacité du vaccin est de façon générale diminuée contre le variant Delta », à l’origine de la poussée actuelle de l’épidémie dans le pays, a ajouté durant une conférence de presse Rochelle Walensky. « Nous sommes inquiets que cette tendance constatée au déclin continue dans les mois à venir, ce qui pourrait conduire à une diminution de la protection contre les cas graves de la maladie, les hospitalisations et les décès », a, de son côté, expliqué le médecin-chef des Etats-Unis, Vivek Murthy. L’efficacité des vaccins reste pour le moment « relativement haute » contre les hospitalisations et les décès aux Etats-Unis, a toutefois rassuré Mme Walensky, études à l’appui.

« Nous sommes prêts à offrir des doses de rappel pour tous les Américains dès la semaine du 20 septembre, à partir de huit mois après la deuxième dose », affirment les auteurs du communiqué, également signé par le conseiller de la Maison Blanche pour la pandémie, Anthony Fauci. Cette décision dépend toutefois de l’autorisation d’une dose supplémentaire de ces deux vaccins par la FDA, précisent les autorités.

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L’alliance Pfizer-BioNTech a annoncé, lundi, avoir soumis de premières données à la FDA montrant les bienfaits d’une troisième dose pour la protection immunitaire. Moderna est aussi en train de mener des essais cliniques sur le sujet, avec de premiers résultats positifs.

Les Etats-Unis avaient initialement commandé 300 millions de doses des vaccins de Pfizer et Moderna. Ils ont récemment acheté 200 millions de doses supplémentaires à chacun – assez pour mener cette campagne de rappel.

Un rappel de Johnson & Johnson « probablement nécessaire »

Les premières personnes à pouvoir bénéficier de cette dose de rappel seront les « pensionnaires de maisons de retraite », « d’autres personnes âgées » et de « nombreux professionnels de santé », qui ont été les premières catégories de population à se faire vacciner aux Etats-Unis.

Une dose de rappel sera aussi « probablement nécessaire » pour les personnes ayant reçu une injection unique du vaccin de Johnson & Johnson, estiment les responsables sanitaires.

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Près de 60 % de la population américaine, soit bientôt 200 millions de personnes, ont reçu au moins une dose d’un vaccin contre le Covid-19, selon le coordinateur de la lutte contre la pandémie à la Maison Blanche, Jeff Zients.

Plusieurs pays ont commencé des campagnes de rappel à destination de certaines parties de leur population. Israël a récemment abaissé à 50 ans l’âge minimal pour recevoir une troisième dose.

Pour l’OMS, les pays peu vaccinés devraient être prioritaires

Peu avant l’annonce des Etats-Unis, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé d’atteindre une couverture vaccinale complète dans les régions présentant de faibles taux de vaccination avant de lancer des campagnes de rappel dans les pays à revenu plus élevé. La circulation du variant Delta dans les zones à faible couverture vaccinale favorise la transmission du Covid-19 dans le monde entier, a déclaré l’agence des Nations unies.

« Le virus, le variant Delta lui-même, circule vraiment dans des zones où la couverture vaccinale est faible et dans le contexte d’une application très limitée et incohérente de la santé publique et des mesures sociales », a déclaré Maria Van Kerkhove, épidémiologiste à l’OMS, lors d’une conférence de presse à Genève.

Vaccination Covid-19 : suivez la progression de la campagne dans le monde

« Il y a suffisamment de vaccins dans le monde, mais ils ne vont pas aux bons endroits dans le bon ordre », a commenté le conseiller du directeur général de l’OMS, Bruce Aylward, lors de la même conférence de presse.

« Nous allons faire les deux, protéger le peuple américain, et faire plus pour aider à vacciner le monde », a promis mercredi le coordinateur de la lutte contre la pandémie à la Maison Blanche, précisant que les premières des 500 millions de doses de vaccin Pfizer promises par les Etats-Unis aux pays pauvres avaient commencé à être envoyées « cette semaine ».

Joe Biden s’élève contre les gouverneurs anti-masques

La Maison Blanche a par ailleurs annoncé une autre mesure destinée à renforcer la vaccination dans le pays : les employés des maisons de retraite recevant des fonds pour les programmes publics Medicare et Medicaid, à l’attention des personnes les moins aisées, devront obligatoirement être vaccinés sous peine de voir ces financements supprimés. Les quelque 15 000 maisons de retraite concernées emploient 1,3 million de personnes.

Mercredi, Joe Biden a par ailleurs haussé le ton à l’encontre des gouverneurs républicains opposés au port du masque, notamment en Floride, au Texas ou dans l’Iowa. Ces Etats ont interdit aux établissements scolaires d’obliger les élèves et les personnels à porter le masque. Certains ont même menacé de limiter les subventions aux écoles qui le feraient.

« On ne va pas rester assis pendant que des gouverneurs intimident des enseignants et les empêchent de protéger nos enfants », a lancé le président américain, affirmant qu’il avait demandé à son ministre de l’éducation d’étudier de possibles poursuites à l’égard de ces Etats.

Le Monde avec AFP et Reuters

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