
Couvre-feu, attestation, Noël, voyages : nos réponses à vos questions sur le déconfinement – Le Parisien
Emmanuel Macron avait pris les plus grandes précautions en annonçant le 24 novembre son calendrier du déconfinement. Bien lui en a pris puisque les objectifs fixés alors sur le plan sanitaire sont loin d’être atteints. Ce qui a poussé Jean Castex ce jeudi 10 décembre à réduire sensiblement les ambitions de l’exécutif. À la clé, le maintien de mesures très contraignantes pour les semaines à venir, avec l’entrée en vigueur d’un couvre-feu avancé et un simple allègement uniquement pour les fêtes de Noël.
Quels déplacements seront autorisés à compter du 15 décembre ? Les attestations sont-elles maintenues ? Comment vont se passer les fêtes de fins d’année ? Le Parisien répond à vos questions.
DÉPLACEMENTS
Dois-je continuer à me munir d’une attestation pour me déplacer ?
Le gouvernement a décidé de mettre fin au système d’attestations en journée à partir du 15 décembre. Un couvre-feu remplacera le confinement entre 20 heures et 6 heures du matin. Sur cette fourchette horaire, les déplacements sont strictement interdits, sauf pour des raisons très précises, plus restrictives que lors de ce deuxième confinement. Seuls seront tolérés les déplacements pour raison professionnelle, raison de santé, motif familial impérieux, si l’on est en situation de handicap, mission d’intérêt général, ou encore pour promener son animal de compagnie. Une nouvelle attestation sera téléchargeable sur le site du ministère de l’Intérieur.
Peut-on se rendre chez des amis ou les inviter dès le 15 décembre ?
Oui, à condition que cela ne nécessite aucun déplacement de 20 heures à 6 heures. Seule exception : le soir du 24 décembre, pendant lequel les déplacements seront autorisés.
Sera-t-il possible de se déplacer sur de longues distances après le 15 décembre ?
Oui, vous pourrez effectuer votre déplacement de longue distance à partir du 15 décembre. Évidemment, ceux-ci devront être effectués en dehors des heures de couvre-feu, effectif de 20 heures à 6 heures du matin.
Pourra-t-on circuler en train ou en avion sur les horaires du couvre-feu ?

Un tour de l’actualité pour commencer la journée
Comme lors du premier couvre-feu, les billets de train et d’avion pourront servir de justificatifs. L’ensemble des TGV et trains Intercités sont maintenus, a annoncé la SNCF sur Twitter. En cas de départ après 20 heures, les billets serviront bien d’attestations de déplacement.
Interrogé à ce sujet jeudi, le ministre de l’Intérieur avait évoqué une tolérance pour les « correspondances » sans clarifier la question.
Les longs trajets peuvent aussi se faire en bus puisque l’opérateur Flixbus a maintenu son offre. Son concurrent Blablabus a stoppé son activité jusqu’au printemps.
Puis-je partir dans les territoires d’Outre-mer ?
Absolument. Il n’y a plus besoin de « motif impérieux » pour se rendre dans ces territoires. Cependant, effectuer un test PCR dans les 72 heures précédant le voyage restera obligatoire dans les prochaines semaines. La Nouvelle-Calédonie a par ailleurs choisi d’imposer une quatorzaine à tous les voyageurs de métropole. L’ensemble des règles spécifiques aux territoires d’Outre-mer est à retrouver sur le site du gouvernement.
Et à l’étranger ?
Les frontières extérieures à l’espace Schengen ne sont fermées que pour les ressortissants étrangers à l’espace européen. « Les déplacements à l’étranger en dehors de l’espace Schengen dépendent du pays où vous souhaitez vous rendre et des règles d’entrée établie sur leur territoire », précise au Parisien le Quai d’Orsay.
Il est donc possible de se rendre à l’étranger dès lors que le pays de destination l’accepte. Il faudra également se plier à d’éventuelles exigences sanitaires, en termes de tests. Ces règles sont à retrouver dans les pages « Conseils aux voyageurs » du site du ministère des Affaires étrangères.
FÊTES DE FIN D’ANNÉE
Pourrons-nous effectuer de longues distances pour fêter Noël et le Nouvel an ?
Ce sera possible, et même après 20 heures. Le gouvernement a confirmé jeudi que le couvre-feu serait exceptionnellement mis en pause le soir du 24 décembre. En revanche, le gouvernement a décidé de le maintenir pour la nuit du 31 décembre.
À combien pouvons-nous nous réunir pour les fêtes ?
Le gouvernement n’a pas les moyens d’encadrer par la loi les rassemblements privés. Néanmoins, l’exécutif appelle à la plus grande précaution pour éviter les contaminations. Le respect des gestes barrière, de la distanciation sociale et du port du masque sont évidemment largement conseillés. Surtout, l’exécutif appelle à ne pas se rassembler à plus de six personnes, sans compter les enfants.
Faut-il se faire tester avant d’aller voir ses proches ?
Si cela part effectivement d’une bonne intention, attention à l’effet contre-productif. En effet, les autorités sanitaires veulent éviter les embouteillages dans les labos. « Vous pouvez évidemment vous faire tester, mais, s’il vous plaît, n’utilisez pas le test comme une sorte de totem d’immunité », a demandé Olivier Véran, qui prévient également des risques de « faux négatifs » dans les résultats.
Puis-je louer une maison à plusieurs pour fêter le nouvel an ?
Rien ne vous y empêche, même si, comme l’a rappelé le Premier ministre, la jauge recommandée est de six personnes pour les fêtes de fin d’année.
Pourra-t-on être sanctionné si on est plus de six lors des fêtes de fin d’année ?
Les contrôles ne peuvent pas se dérouler dans le cadre privé. Néanmoins, si par exemple les forces de police constatent au cours d’un contrôle pour tapage nocturne que les règles sanitaires ne sont pas respectées, des amendes peuvent être délivrées. C’est ce que l’on appelle la « flagrance ».
SUITE DU DÉCONFINEMENT
Quand les théâtres, les musées et les salles de cinéma vont-ils rouvrir ?
Le gouvernement avait dans un premier temps coché la date du 15 décembre pour la réouverture des lieux culturels. Les objectifs sanitaires n’étant pas atteints, il a décidé de revoir son calendrier. Ces lieux culturels devront rester fermés au moins trois semaines de plus et ne pourront rouvrir que le 7 janvier… au plus tôt. « C’est une clause de revoyure, ce n’est pas une date de réouverture, il faut constater la situation sanitaire », insistait la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, vendredi matin sur BFMTV.
Les parcs d’attractions, comme Disneyland ou le Parc Astérix, seront-ils fermés ?
Oui. « Tous les lieux, qui comme les parcs d’attractions, les parcs d’expositions, sont susceptibles de rassembler un grand nombre de personnes venant de régions différentes, resteront fermés » après le 15 décembre, expliquait Emmanuel Macron le 24 novembre. Le lendemain, Disneyland Paris a fait savoir que le parc n’ouvrira pas avant le 12 février. Auprès du Parisien, Guy Vassel, directeur général adjoint du Parc Astérix, évoquait lui la date du 2 avril.
Y a-t-il du changement pour les restaurants et les bars ?
Non, Jean Castex n’a pas fait d’annonce particulière. Pour rappel, Emmanuel Macron avait annoncé le 24 novembre que les restaurants ne pourront rouvrir que le 20 janvier au plus tôt. Pour les bars, il faudra attendre davantage, sans doute début février, même si aucune date n’a été annoncée.
La reprise des cours en 100 % présentiel au lycée le 20 janvier est-elle maintenue ?
Difficile de répondre avec certitude à ce stade. En matière de déconfinement, la situation sanitaire jouera beaucoup, une fois de plus. Contacté par nos soins, le ministère de l’Education nationale nous indique que « la question n’a pas encore été évoquée, étant sans doute encore prématurée ».
Et les universités ?
Le Premier ministre a longuement évoqué la souffrance d’étudiants maintenus à distance, évoquant la nécessité de concilier « le sanitaire et le sanitaire » sur fond de détresse psychologique. Le gouvernement maintient son objectif de rouvrir les universités à partir du 20 janvier si les conditions le permettent. Dès le début du mois de janvier, des dérogations pourraient être délivrées à des étudiants ciblés, comme les étudiants étrangers, particulièrement isolés.
Faut-il poursuivre le télétravail ?
Sur ce point, rien ne bouge. Le télétravail n’a jamais été une obligation, toujours une très forte recommandation. Celle-ci n’est en aucun cas remise en cause par la fin du confinement et la mise en œuvre du couvre-feu, a insisté le Premier ministre jeudi.
SPORT
Les stades vont-ils rouvrir au public ?
Contrairement à ce qu’ils pouvaient espérer, les supporters ne pourront toujours pas se rendre au stade dans les prochaines semaines, les compétitions continuant de se jouer à huis clos. « Nous réexaminerons la possibilité de les rouvrir à partir du 7 janvier en fonction de la situation sanitaire à cette échéance », a évacué le Premier ministre jeudi.
Pourrai-je faire mon footing après 20 heures ?
Contrairement au premier couvre-feu fin octobre, « la pratique sportive ou la balade en plein air » ne sera pas autorisée à partir de 20 heures, a annoncé Gérald Darmanin.
Qu’en est-il du sport amateur ?
Pour l’heure, aucun changement n’a été annoncé en la matière. Pour rappel, les règles actuelles voudraient que les entraînements en extérieur soient possibles, à condition qu’ils ne provoquent aucun contact entre les sportifs, à la différence des sports en intérieur ou nécessitant une pratique rapprochée. Seule certitude, il n’existera aucune dérogation au couvre-feu pour la pratique du sport nocturne.
Les mineurs inscrits en club pourront-ils comme prévu pratiquer du sport en intérieur ?
La réponse est oui et a été confirmée ce vendredi par le ministère des Sports. Dès le 15 décembre, les mineurs pourront bien pratiquer le sport en intérieur, dans les gymnases et les piscines, même si certains détails restent à peaufiner, précise encore le cabinet de Roxana Maracineanu. Rappelons que la pratique en extérieur, comme le football ou le rugby, a repris dès la fin novembre.
Sera-t-il possible de skier pendant les vacances de fin d’année ?
Non. Les remontées mécaniques resteront fermées pour les prochaines semaines. Jean Castex a annoncé qu’il rencontrerait les professionnels de la montagne pour la troisième fois ce vendredi matin afin de « calibrer au mieux les dispositifs d’indemnisation ».
Qu’en est-il du ski à l’étranger ?
Pour l’heure, les souhaits du gouvernement de sanctionner les Français qui se rendraient à l’étranger pour skier, par exemple en Suisse, n’ont pas été concrétisés. La semaine dernière, le Premier ministre avait indiqué vouloir « instaurer une quarantaine » pour ces derniers, avec « des contrôles aléatoires à la frontière ». L’Allemagne et l’Italie ont cependant choisi de fermer leurs stations en raison de la situation sanitaire.