Coupure d’électricité : “La situation est vraiment très préoccupante” pour les éleveurs qui n’ont pas de group – franceinfo

Mickaël Guillou, éleveur de porcs en Mayenne, a besoin d’électricité tous les jours, toutes les minutes, dans son élevage “pour ventiler les bâtiments de nos animaux, énonce-t-il, pour distribuer l’alimentation à nos animaux, pour alimenter aussi nos animaux.” Sans courant, tout s’arrête, ce qui met en péril le bien-être et la vie de ces animaux. 

Le gouvernement prépare pourtant les Français à des délestages tournants cet hiver, si le réseau arrive à saturation. Mais les hôpitaux et d’autres sites sensibles seront sanctuarisés, comme les sites industriels de l’agroalimentaire, mais pour le moment aucune annonce n’a été faite pour les agriculteurs. 

>> Va-t-on manquer d’électricité cet hiver ? Suivez notre “météo” du réseau électrique

Alors l’éleveur, qui est aussi responsable de la section porcine de la Frsea (Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricole) des Pays de la Loire, a déjà préparé son groupe électrogène et sa génératrice pour pallier d’éventuelles coupures, qui ne devraient pas excéder deux heures selon le gouvernement. Mais Michel Guillou n’est pas serein.

“On a peur que ça puisse durer plus longtemps, que les coupures interviennent dans un temps qui n’est pas forcément programmé, parce qu’il y a eu des tensions sur les lignes trop importantes.”

Mickaël Guillou, éleveur de porc en Mayenne

à franceinfo

Il s’inquiète aussi pour ses factures car s’il doit utiliser sa génératrice en cas de coupure, il va devoir la coupler à son tracteur et donc utiliser du carburant. “Ce n’est pas gratuit. Le gazole non routier a doublé aussi depuis plus d’un an. Donc forcément, ça sera des charges en complément des factures EDF qu’on peut avoir.” 

Dans la Manche, Ludovic Blin élève près de 200 vaches laitières près de Villedieu-les-Poêles. Également secrétaire général adjoint de la Fédération nationale des producteurs de lait, il n’est pas rassuré pour sa filière en cas de coupure. “En général, les producteurs de lait ont toujours un système d’urgence pour traire les vaches, explique-t-il, Mais à côté de ça, ils ne sont pas forcément équipés pour refroidir le lait, pour faire tourner tout ce qui est installation électrique et tirage. L’eau, aussi, pose un gros problème, parce que les vaches consomment beaucoup d’eau.”

Mais il connaît aussi des éleveurs qui n’ont rien ou pas de groupe électrogène. Par conséquent, la traite risque de ne pas être pas faite, ce qui met les bêtes en danger. “On risque des inflammations mammaires. Si la pratique est décalée, il y a des conséquences qui sont nuisibles pour la santé de l’animal”, indique l’agriculteur. “C’est quelque chose qu’on ne peut pas imaginer. La situation est vraiment très préoccupante pour ces éleveurs là si on devait couper l’électricité. “

Ces éleveurs demandent à être considérés comme prioritaires par le gouvernement pour être épargnés par des coupures éventuelles. 

Les agriculteurs inquiets à cause des coupures de courant : le reportage de Farida Nouar

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