Coronavirus : une dizaine de villes ferment les lieux publics en Italie, l’OMS tire la sonnette d’alarme – Le Monde

Neuf villes d’Italie qui ferment des lieux publics, des cas qui continuent de progresser en Chine et se multiplient au Moyen-Orient, des scènes de psychose en Ukraine, un premier cas en Israël… Alors que le coronavirus poursuit sa progression à travers les continents, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme, vendredi 21 février.

  • Une dizaine de villes ferment les lieux publics en Italie

Codogno, commune de la province de Lodi, dans la région Lombardie, où ont été signalés les premiers cas de contagion du Covid-19 chez des personnes n’étant pas allées en Chine.

Codogno, commune de la province de Lodi, dans la région Lombardie, où ont été signalés les premiers cas de contagion du Covid-19 chez des personnes n’étant pas allées en Chine. Luca Bruno / AP

Au moins neuf villes de Lombardie et une de Vénétie, dans le nord de l’Italie, ont fermé vendredi bars, écoles et autres lieux publics en raison de soupçons de contamination au nouveau coronavirus sur 16 personnes, selon des sources officielles.

Cette décision a été prise par le ministère de la santé en accord avec les deux régions concernées, car un premier foyer autochtone italien a été identifié à Codogno, près de Lodi. Au total, dans cette zone de Lombardie, plus de 50 000 personnes ont été priées de rester chez elles dans les villes concernées.

Avant la mesure ministérielle, le maire de Codogno (environ 15 000 habitants), Francesco Passerini, avait ordonné la fermeture immédiate des écoles, bureaux municipaux, magasins d’alimentation, bars, discothèques, salles de sport, etc.. Le maire avait expliqué sa décision car la découverte de six premiers cas de contagion avait créé « une situation d’alarme sur le territoire de la commune ».

Mais en début de soirée, le ministre Roberto Speranza a annoncé que le nombre de cas avait augmenté à 14 personnes testées positivement au coronavirus en Lombardie, toutes autour de Codogno. Toutes n’ont pas encore fait le test de confirmation.

  • L’OMS appelle la communauté internationale à « agir rapidement »

En Corée du Sud.

En Corée du Sud. Lee Moo-ryul / AP

Le directeur général de l’OMS a affirmé vendredi que la « fenêtre de tir » pour enrayer l’épidémie du nouveau coronavirus « se rétrécit », alors que les cas détectés en dehors de la Chine continuent de progresser.

« Notre fenêtre de tir se rétrécit, et c’est pourquoi nous avons appelé la communauté internationale à agir rapidement, y compris en matière de financement. Ce n’est pas ce que nous voyons », a déclaré aux médias Tedros Adhanom Ghebreyesus, assurant toutefois qu’il était encore possible de contenir l’épidémie.

Une équipe internationale d’experts dirigée par l’OMS se rendra samedi à Wuhan, berceau de l’épidémie, a annoncé le directeur général de l’agence spécialisée de l’ONU. « La mission conjointe de l’OMS en Chine s’est rendue à Pékin, dans le Sichuan et dans le Guangdong, et se rendra demain à Wuhan pour poursuivre son travail à l’épicentre de l’épidémie », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse.

  • Les cas se multiplient au Moyen-Orient, quatre morts en Iran

Les cas se multiplient au Moyen-Orient, pour la plupart en Iran, suscitant l’inquiétude et des interdictions de voyager. Après quatre décès et 18 contaminations en Iran depuis mercredi, le Liban a annoncé vendredi son premier cas de pneumonie virale Covid-19, et Israël a indiqué qu’un de ses ressortissants placé en quarantaine sur le paquebot Diamond Princess avait été testé positif. Auparavant, plusieurs cas avaient été recensés en Egypte et dans les Emirats arabes unis.

En Iran, la plupart des dernières contaminations ont eu lieu à Qom, une ville sainte située à 150 km au sud de Téhéran, qui revêt une importance particulière pour les chiites, une communauté fortement représentée au Liban, en Irak et au Koweït, deux pays voisins de la République islamique. Bagdad et le Koweït ont annoncé jeudi interdire ou fortement limiter les voyages vers et depuis l’Iran, dont des millions de ressortissants et de produits partent chaque année vers l’Irak.

  • Une ministre ukrainienne en quarantaine volontaire après des scènes de panique

Des habitants de Novi Sanjary ont affronté jeudi les forces de l’ordre pour s’opposer à l’arrivée dans un hôpital militaire de cette localité du centre de l’Ukraine de 45 Ukrainiens et 27 étrangers, en majorité originaires d’Amérique latine.

Des habitants de Novi Sanjary ont affronté jeudi les forces de l’ordre pour s’opposer à l’arrivée dans un hôpital militaire de cette localité du centre de l’Ukraine de 45 Ukrainiens et 27 étrangers, en majorité originaires d’Amérique latine. MAKSYM MYKHAILYK / AFP

La ministre ukrainienne de la santé a décidé de rejoindre en quarantaine des personnes évacuées de Chine en raison du coronavirus, leur arrivée en Ukraine ayant provoqué panique et violences dans la petite ville devant les accueillir. « Nous répétons tout le temps que l’Ukraine, c’est l’Europe », a affirmé vendredi le président Volodymyr Zelensky, qui a dénoncé ces incidents. « Hier, par moments, il semblait malheureusement que nous étions l’Europe du Moyen Age ».

Des habitants de Novi Sanjary ont affronté jeudi les forces de l’ordre pour s’opposer à l’arrivée dans un hôpital militaire de cette localité du centre de l’Ukraine de 45 Ukrainiens et 27 étrangers, en majorité originaires d’Amérique latine. « J’ai décidé de rejoindre les gens en observation. Je vais passer les quatorze prochains jours avec eux, dans le même bâtiment et les mêmes conditions. J’espère que ma présence calmera [les habitants] de Novi Sanjary et le reste du pays », a expliqué la ministre Zoriana Skaletska sur Facebook dans la nuit de jeudi à vendredi.

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  • En France : un mort, dix guéris, un hospitalisé

A l’entrée de Carry-le-Rouet.

A l’entrée de Carry-le-Rouet. Daneil Cole / AP

Sur les douze cas avérés en France, un Britannique est toujours hospitalisé à Lyon, un Chinois est mort à Paris, et les dix autres patients sont guéris. Plus d’une soixantaine de Français sont par ailleurs encore en quarantaine dans l’Hexagone.

Depuis le début de l’épidémie, plus de 350 personnes ont été placées en quarantaine en France après avoir été rapatriées de Wuhan en quatre vagues : trois avions affrétés par la France, arrivés les 31 janvier, 2 février et 21 février avec à leur bord des ressortissants français et étrangers, et un vol opéré par les Britanniques, via Londres, le 9 février.

Certains passagers étrangers sont repartis directement dans leur pays. Les Français et étrangers restés en France ont été confinés pendant quatorze jours, durée maximale d’incubation du virus, dans trois lieux.

Les 225 accueillis dans un centre de vacances à Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône) sont tous déjà ressortis, d’abord 181 le 14 février, puis 44 le 16 février. Sur les 113 hébergés dans un centre de formation des officiers de sapeurs-pompiers à Aix-en-Provence, 78 sont sortis le 16 février. Les 35 personnes arrivées via Londres ne doivent ressortir que dimanche 23 février. La quatrième vague de 28 Français est arrivée ce vendredi dans un centre de vacances du village de Branville, dans le Calvados.

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