Coronavirus : Trump pousse pour utiliser la chloroquine – Les Échos

Dans sa « guerre médicale » contre le coronavirus, Donald Trump pense avoir trouvé une arme majeure : la chloroquine. « Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatement », a assuré le président américain à l’occasion d’une conférence de presse à la Maison Blanche, jugeant que l’utilisation de ce traitement, qui a « montré des résultats préliminaires très très encourageants », pourrait « changer la donne » face à la pandémie.

Un possible traitement du coronavirus

Alors que les Etats-Unis voient le nombre de contaminations s’envoler, avec près de 11.000 cas et 154 décès recensés jeudi, la chloroquine est évoquée depuis plusieurs semaines comme un possible traitement du coronavirus. Début février, une étude publiée dans « Nature » par des chercheurs chinois indiquait que « le phosphate de chloroquine était plus efficace que le traitement reçu par le groupe comparatif pour contenir l’évolution de la pneumonie, pour améliorer l’état des poumons, pour que le patient redevienne négatif au virus et pour raccourcir la durée de la maladie ».

Essai clinique en France

En France, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection, le professeur Didier Raoult, livrait ces derniers jours le résultat d’un test clinique sur la prise de Plaquenil, l’un des médicaments utilisant la chloroquine : au bout de six jours de traitement, seul un quart des 24 patients tests étaient encore porteurs du virus, contre 90 % de ceux qui n’avaient pas été traités. De quoi susciter de l’espoir, même si certains critiquent un essai clinique qui reste limité et n’a pas suivi tous les protocoles scientifiques habituels.

Tandis que Donald Trump a assuré que la chloroquine pourrait être rapidement disponible « sur ordonnance », la Food and drug administration (FDA) a elle-même nuancé les promesses présidentielles. « Le président nous a demandé de regarder de plus près ce médicament. Nous voulons faire cela en mettant en place un essai clinique étendu et pragmatique pour recueillir ces informations et répondre à toutes les questions qui se posent », a expliqué le directeur de l’autorité régulatrice en matière de médicaments, Stephen Hahn.

Responsabilité

La chloroquine est déjà autorisée par la FDA pour lutter contre le paludisme et l’arthrite, mais l’agence a la « responsabilité » de « garantir que les produits sont sûrs et efficaces », a aussi rappelé Stephen Hahn. La France a de son côté indiqué mardi avoir donné son autorisation pour mener un essai clinique plus large. « Il est absolument fondamental d’asseoir toute décision de politique publique en santé sur des données scientifiques validées, et les processus de validation, on ne peut pas négocier avec », a ainsi indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran.

Pour lutter contre le coronavirus, un traitement antiviral – le remdésivir – créé par le laboratoire américain Gilead Sciences est par ailleurs dans la dernière phase des essais cliniques en Asie et en Chine. Les Etats-Unis ont aussi annoncé lundi avoir débuté le lancement d’un essai clinique à Seattle avec la biotech Moderna pour tester un vaccin sur 45 adultes volontaires, pendant une durée d’environ six semaines.

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