Coronavirus : ruée sur les tests sérologiques pour savoir si l’on a été contaminé par le Covid-19 – Le Monde

Prise de sang lors d’un test sérologique, dans un laboratoire de Neuilly-sur-Seine, (Hauts-de-Seine), le 18 mai.

Prise de sang lors d’un test sérologique, dans un laboratoire de Neuilly-sur-Seine, (Hauts-de-Seine), le 18 mai. BENOIT TESSIER / REUTERS

Les autorités ont beau inciter à la prudence et les certifications françaises tarder à se matérialiser, les tests sérologiques suscitent l’engouement des particuliers, avec ou sans ordonnance.

Pour le constater, dans les grandes villes, il suffit presque de traverser la rue : au premier laboratoire d’analyses médicales venu, il y a foule, la plupart des grands réseaux nationaux disposant désormais, depuis quelques semaines, de stocks suffisants de ces tests réalisables à partir d’une simple prise de sang et fournissant des résultats en un à deux jours.

Savoir si l’on a été, oui ou non, en contact avec le virus, même sans symptômes, si cette grippe harassante attrapée début mars ou fin janvier n’était pas le Covid-19, les raisons d’être curieux ne manquent pas. Pour autant, martèlent les pouvoirs publics, une sérologie positive ne doit pas être considérée comme un « passeport d’immunité », au regard des interrogations qui demeurent sur la réponse immunitaire au Covid-19.

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« Depuis le 5 mai, le jour où l’on a reçu les tests, ça n’arrête pas. On aurait dit le premier jour des soldes », constate, dans le 4arrondissement de Paris, une biologiste ayant tenu à rester anonyme, à la tête d’un laboratoire où les files de patients et les journées s’allongent, entre prélèvements Covid-19 et début de rattrapage de l’activité habituelle. Sur 120 patients journaliers, 40 % viennent pour un test sérologique, estime-t-elle. Le taux de positifs est d’environ 6 %, comme pour les tests PCR, ces prélèvements nasopharyngés à partir desquels on détecte la présence du virus lui-même, et non celle des anticorps.

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« On paie la politique de ne pas dépister »

« C’est beaucoup du diagnostic de rattrapage, on paie aujourd’hui la politique de ne pas dépister », ajoute la biologiste. Parfois aussi, le test est un « gadget » que s’offrent les personnes qui en ont les moyens, sans toujours avoir eu de symptômes ni vu de médecin, regrette-t-elle. Le test, facturé 30 à 40 euros, n’est pas remboursé pour le moment, sauf pour les soignants – un avis de la Haute Autorité de santé (HAS) sur ce point est attendu dans les prochains jours.

Dans un quartier moins cossu du 12arrondissement, place Félix-Eboué, l’affluence n’est pas moindre. Un jeune homme « à risque » s’enquiert au comptoir : « Vous testez bien les IgG et les IgM [deux types d’anticorps] ? » La plupart des laboratoires proposent des tests quantitatifs s’appuyant sur la méthode éprouvée Elisa (des automates de laboratoire détectent la quantité des anticorps anti-SARS-CoV-2 dans le sérum sanguin) et tous respectent les critères de performance énoncés par la HAS.

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