
Coronavirus: quel va être le rôle de l’opération “Résilience” lancée par Emmanuel Macron? – BFMTV.COM

Il ne s’agit en rien d’une opération militaire visant à encadrer la pandémie due au nouveau coronavirus, et l’armée ne s’apprête pas à être déployée aux fins de faire respecter le confinement aux Français. Mercredi soir, Emmanuel Macron a annoncé le lancement de l'”opération Résilience”.
“Distincte de l’opération Sentinelle qui continue de se concentrer sur la lutte contre le terrorisme”, elle aura pour mission de soutenir les populations et d’appuyer les services publics, notamment dans “les domaines sanitaire, logistique et de la protection” pour lutter contre l’épidémie due au nouveau coronavirus. Laquelle a déjà fait 1331 morts en France.
L’armée ne fournira pas de chiffres sur l’ampleur de cette opération. Selon le ministère, les militaires français répondront avant tout à la demande des préfets, au cas par cas et selon les situation locales. “L’armée fera à hauteur de ses moyens”, a affirmé la ministre Florence Parly. On ne sait pas toutefois combien d’effectifs seront engagés dans l’opération.
“Ces missions seront (…) le fruit d’un dialogue avec les autorités de l’État sur place, dans le respect des règles d’emploi des armées sur le territoire national et en mobilisant les ressources disponibles”, peut-on lire par ailleurs dans le communiqué du ministère des Armées.
Sanitaire, logistique, protection
Trois objectifs pour cette opération ont été évoqués mercredi par le chef de l’État en marge de son déplacement à l’hôpital de campagne bâti près de Mulhouse. Il y a d’abord l’objectif sanitaire, à savoir la poursuite de la mission du service de santé des armées, qui procède à des évacuations de patients par avion ou par bateau afin de désengorger les hôpitaux situés dans les foyers de la pandémie.
Il y a ensuite l’aspect logistique. Comme le précisent à BFMTV le ministère et l’état-major des armées, cet aspect consiste à permettre l’utilisation de tous les moyens de transport demandés par les préfets. Cela se fera selon ce que les militaires appellent la règle des “quatre i”: quand les moyens de l’autorité civile sont jugés “Indisponibles, Inadaptés, Inexistants ou Insuffisants”. S’agissant des moyens fournis, on parle de camions mais aussi de missions de désinfection de locaux.
L’opération Résilience doit enfin apporter un élément de protection. Les militaires pourront remplacer les forces de l’ordre dans plusieurs cas (bâtiments officiels, sites sensibles…). Le cadre juridique ne change pas: les soldats n’auront aucun pouvoir de police. L’état-major cite comme exemple les abords du tunnel sous la Manche.
Le Tonnerre en rotation en Corse
Dans son intervention, Emmanuel Macron a également abordé la question de l’évolution de l’épidémie en territoire ultra-marin, dont l’éloignement pourrait compliquer la gestion. Là aussi, l’armée tiendra un rôle central.
“J’ai d’ores et déjà décidé de déployer immédiatement le porte-hélicoptères amphibie Mistral dans le sud de l’océan Indien. Et à partir de début avril, le porte-hélicoptères Dixmude ira se positionner dans la zone Antilles et en Guyane en soutien de nos territoires ultra-marins,” a détaillé le président de la République.
Précisons que le Mistral, après une escale technique aux Seychelles, doit se rendre à la Réunion pour venir en aide à ses habitants. Quant au navire Tonnerre, il reste à Toulon pour faire des rotations avec la Corse. Ses jumeaux arrêtent leur mission actuelle pour servir de navire-hôpital à leur tour.