Coronavirus : Que retenir de la conférence de presse de Jean Castex sur l’assouplissement du confinement ? – 20 Minutes

Il y a du mieux sur le front de la lutte anti-Covid. Ce jeudi matin, Jean Castex a commencé par là sa conférence de presse visant à détailler les mesures du « desserrement » des mesures de restriction annoncé deux jours plus tôt par Emmanuel Macron.

« Alors que nous comptions près de 45.000 nouveaux cas [de Covid-19] par jour début novembre, nous sommes redescendus, en moyenne sur les sept derniers jours, à 17.000 cas par jour, illustre le Premier ministre. Le taux de reproduction – le fameux R0 – est aujourd’hui de 0,65, soit le niveau atteint lors du premier confinement et l’un des plus bas d’Europe. »

Mais si les chiffres sont bons, « ils restent fragiles », a insisté Jean Castex. « La situation en cette fin novembre est différente de ce qu’elle était en mai dernier, lors de la sortie du premier confinement, reprend le Premier ministre. Les conditions climatiques hivernales et l’approche des vacances de fin d’année sont deux facteurs de risques très importants que nous n’avions pas au printemps dernier. »

Cette mise au point sert, pour le gouvernement, à justifier le reste. Cette « impossibilité à baisser la garde » et ce « retour par étapes à une vie normale ». On en vient alors à ce desserrement en trois étapes sur lequel Jean Castex, entouré de quatre de ses ministres, est revenu en détail ce jeudi matin. 20 Minutes vous récapitule les principaux points à retenir.

8m² par client dans les commerces

Jean Castex l’a redit : « l’ensemble des commerces qui étaient jusque-là fermés, quelle que soit leur taille, pourront rouvrir ce samedi ». Par conséquent, il en sera de même pour les rayons des biens jugés non-essentiels des grandes surfaces, fermés pendant ce reconfinement pour éviter des distorsions de concurrence avec les petits commerces.

Il restait encore à entrer dans les détails. Ce qu’a fait Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes entreprises. « La jauge est portée à 8m² par client, précise-t-il. Une règle simple qui s’applique à la surface de vente totale des magasins, le mobilier, les étals et le rayonnage n’entrant plus dans le calcul. » Pas plus que les salariés des magasins. « La jauge ne s’applique qu’aux clients », insiste Alain Griset qui invite à l’apprécier avec bon sens. « Par exemple, lorsqu’un couple entrera dans un commerce avec un enfant, ils ne compteront que pour une seule personne », illustre-t-il.

Les commerces de plus de 400 m2 devront avoir un système de comptage des clients pour garantir le respect de la jauge. « Pour éviter des flux trop importants en cette fin d’année, les commerçants pourront étendre leurs horaires d’ouverture jusqu’à 21h », reprend Alain Griset, qui indique par ailleurs que « le gouvernement facilitera les dérogations d’ouverture des commerces le dimanche ».

Quid des auto-écoles, bars, restaurants, lieux de culte… ?

L’éclaircissement de plusieurs zones d’ombre qui restaient après les annonces d’Emmanuel Macron était attendu ce jeudi matin. Quid par exemple des auto-écoles ? La préparation des épreuves pratiques au permis de conduire [en voiture !] pourra reprendre dès le 28 novembre, en respectant le protocole sanitaire que les auto-écoles appliquaient précédemment, a répondu le Premier ministre. Les épreuves théoriques continueront de se préparer à distance. Les visites de biens immobiliers, par les particuliers comme les professionnels, seront de nouveau autorisées à compter de samedi, « là encore dans le respect du protocole sanitaire ». « Même chose pour les services à domicile », poursuit Alain Griset.

En revanche, les bars et restaurants resteront fermés jusqu’au 20 janvier. « Les études scientifiques démontrent que ces établissements, en dépit des protocoles exigeants et de la forte volonté des gestionnaires de les appliquer, restent des lieux de contamination virale élevés », justifie Alain Castex, qui assure « cette décision très difficile » et assure la volonté du gouvernement « d’accompagner très fortement les professionnels de ce secteur ».

Enfin, sur les lieux de cultes, autre zone d’ombre depuis les annonces d’Emmanuel Macron, ils pourront bien rouvrir à compter de samedi. « Mais cette réouverture ne peut être que progressive », souligne le Premier ministre, qui rappelle que ces lieux ont été des lieux de contamination par le passé, en France comme à l’étranger. « Ils n’accueilleront d’abord que 30 personnes dans le respect mesures barrières », reprend Jean Castex. Une règle qui pourrait évoluer si la situation sanitaire s’améliore. « Comme d’autres établissements recevant du public, il pourra s’y appliquer une jauge en fonction de la capacité globale d’accueil des lieux, glisse le Premier ministre. Les discussions se poursuivent à ce sujet. »

Une réouverture des lieux culturels qui se profile

A partir du 15 décembre, séances de cinéma et spectacles pourront se tenir mais « devront se terminer à 21 h », heure du couvre-feu, a indiqué jeudi la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. « Les gens pourront rentrer sereinement chez eux avec leur billet, servant de sauf-conduit ou preuve [justificatif en temps de couvre-feu] mais il n’y aura pas de souplesse sur l’heure de fin du spectacle ; opéra, théâtre ou cinéma », a-t-elle précisé.

Auparavant, la ministre avait indiqué que puisque « la crise sanitaire n’est pas terminée », la réouverture à partir du 15 décembre des lieux de spectacle se fera avec les « règles de distanciation physique par groupe de six, le respect des gestes barrières, de port du masque pendant l’intégralité de la séance, la mise à disposition de gel hydroalcoolique ».

Pas de ski à Noël…

Comme déjà annoncé par Emmanuel Macron, les restrictions de circulation seront peu à peu assouplies à partir de ce samedi en fonction, toujours, de l’évolution de la situation sanitaire. Ainsi à compter du 15 décembre, l’attestation de déplacement ne devrait plus être obligatoire, si ce n’est à partir de 21 h, heure à laquelle débutera le couvre-feu chaque soir. A partir du 15 décembre, « vous pourrez vous déplacer librement entre régions », indique aussi Jean Castex. Pour les déplacements vers ou depuis les territoires ultramarins, la production d’un test PCR datant de moins de 72 heures restera obligatoire, précise le Premier ministre. Les déplacements vers l’étranger seront aussi possibles, « mais compte tenu de l’évolution rapide de la pandémie dans le monde, il sera indispensable de se tenir informé avant d’envisager tout voyage, en consultant notamment les conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères », reprend Jean Castex.

Et le ski ? « Nous avons estimé que la circulation épidémique et la situation des hôpitaux dans les régions concernées ne permettent pas d’envisager une réouverture pour les vacances de Noël », répond Jean Castex. Ce qui n’interdit pas « d’aller profiter de l’air pur de nos montagnes », pour reprendre ses mots, mais l’accès aux pistes restera fermé. De même que les bars et restaurants, comme partout ailleurs.

Pas non plus de grandes tablées lors des réveillons

Si on en vient plus précisément aux réveillons, disons-le sans détour : il faudra faire une croix sur les grandes tablées. Même si le couvre-feu sera « levé à titre dérogatoire les 24 et 31 décembre », « cela ne veut pas dire que nous pourrons fêter Noël ou le Nouvel An comme les années précédentes », prévient Jean Castex, car « ces moments de rassemblements festifs et amicaux, où l’on baisse la garde et porte moins le masque, sont particulièrement risqués ».

« Il est donc impératif que vous limitiez le nombre de personnes à table et évitiez les rassemblements trop nombreux », a-t-il ajouté, en précisant que « des recommandations concrètes » seront annoncées avant les vacances.

Pour les travailleurs précaires, une aide de 900 euros par mois

Sur le front de la crise économique et de l’emploi, il y avait donc la question des stations de sports d’hiver. Mais aussi celle des centaines de milliers de travailleurs précaires, saisonniers, intermittents, qui travaillent notamment habituellement dans les stations. Pour ces personnes, une « garantie de ressource de 900 euros par mois » va être apportée jusqu’en février 2021. « Il s’agit d’une réponse exceptionnelle pour les 400.000 extras de la restauration, ceux qu’on appelle les permittents de l’événementiel ou d’autres secteurs », a ajouté le Premier ministre.

La ministre du Travail, Élisabeth Borne, a précisé que sont concernés celles et ceux qui ont travaillé plus de 60 % du temps en 2019 et qui n’ont pas pu travailler suffisamment en 2020 pour recharger leurs droits au chômage du fait de la crise.

Un renforcement des aides pour les jeunes

La Garantie jeunes, destinée aux 16-25 ans qui ne sont « ni en emploi, ni en études, ni en formation » et « en situation de précarité financière », bénéficiera en 2021 à « au moins 200.000 jeunes », soit un doublement de ses bénéficiaires, a annoncé le chef du gouvernement. Autre mesure déjà connue : la montée en puissance du dispositif d’aide aux jobs étudiants, qui vont passer de 1.600 à 20.000 emplois, pour accompagner « les décrocheurs » pendant les premières années de leurs études.

Pour les entreprises fermées, c’est 10.000 euros ou 20 % du chiffre d’affaires

Emmanuel Macron en avait parlé mardi soir : pour les entreprises des secteurs pénalisés par la crise mais qui ne sont pas fermés, comme l’hôtellerie, le tourisme ou l’événementiel, et dont le chiffre d’affaires a chuté au moins de moitié, une aide de 15 à 20 % du chiffre d’affaires sera accordée.

Une occasion pour le gouvernement de rappeler le nouveau mode de calcul du Fonds de solidarité pour les entreprises (fermées celles-ci) en décembre. Elles peuvent choisir, selon ce qui leur est le plus favorable, entre 20 % du chiffre d’affaires réalisé pendant la même période de 2019 ou une aide de 10.000 euros.

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