Coronavirus : « Pas d’effet bénéfique » de l’hydroxychloroquine, selon un autre essai clinique majeur – 20 Minutes

L’hydroxychloroquine est testée sur des malades du Covid-19. — John Locher/AP/SIPA

Une nouvelle pièce dans la machine. Cette fois, c’est la conclusion d’un essai britannique : l’hydroxychloroquine ne montre « pas d’effet bénéfique » pour traiter les malades du Covid-19. Dans la foulée, cet essai clinique, appelé Recovery, a annoncé l’arrêt « immédiat » de l’inclusion de nouveaux patients pour ce traitement.

Recovery, premier essai clinique majeur à livrer des résultats très attendus, était l’un des seuls à n’avoir pas suspendu ses tests sur l’hydroxychloroquine après une étude controversée du Lancet, retirée depuis, qui pointait du doigt l’inefficacité, voire l’effet néfaste, de la molécule controversée. Après une analyse des premiers résultats, « nous avons conclu qu’il n’y a pas d’effet bénéfique de l’hydroxychloroquine chez les patients hospitalisés avec le Covid-19 », ont indiqué les chercheurs dans un communiqué.

Des résultats « préliminaires »

« Nous avons donc décidé d’arrêter le recrutement de participants pour le bras hydroxychloroquine de l’essai Recovery, avec effet immédiat », ont-ils ajouté. Ils ont précisé qu’ils avaient décidé de rendre publics ces « résultats préliminaires parce qu’ils ont des conséquences importantes pour la prise en charge des patients et la santé publique ».

Recovery est un essai clinique contrôlé et randomisé (patients choisis par tirage au sort), méthode d’expérimentation considérée comme la plus solide pour tester des médicaments. Il est mené au Royaume-Uni sur plus de 11.000 patients de 175 hôpitaux pour évaluer l’efficacité de plusieurs traitements contre le Covid-19. Les tests sur les autres pistes de traitement continuent.

Pas d’impact sur la mortalité ni sur l’hospitalisation

La partie hydroxychloroquine a concerné 1.542 patients ayant reçu la molécule, comparés à 3.132 patients ayant bénéficié d’une prise en charge standard. Les chercheurs concluent qu’il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes ni pour la mortalité à 28 jours, ni pour la durée d’hospitalisation.

« C’est décevant que ce traitement soit inefficace mais cela nous permet de nous concentrer sur les soins et la recherche sur des médicaments plus prometteurs », a commenté Peter Horby, principal responsable de l’essai.

Alors que ce traitement a été prescrit massivement dans de nombreux pays « en l’absence d’information fiable », « ces résultats devraient changer les pratiques médicales à travers le monde et prouver l’importance des essais randomisés à large échelle pour permettre de prendre des décisions sur l’efficacité et l’innocuité de traitements », a ajouté son adjoint Martin Landray.

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