Coronavirus : origine, transmission, prévention… tout ce qu’il faut savoir – RTL.fr

Faut-il craindre une pandémie mondiale ? Depuis sa propagation en décembre dernier, le nouveau coronavirus, baptisé 2019-nCoV, alimente de nombreuses craintes et la communauté scientifique redouble d’efforts pour contenir l’épidémie.

Avec plus de 200 décès confirmés, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré jeudi 30 janvier “l’urgence internationale“. À ce jour, une centaine de cas de contamination ont été confirmés dans plus de 20 pays, en dehors de la Chine, où près de 10.000 personnes ont été contaminées et 213 malades sont morts, selon le dernier bilan officiel du 31 janvier.

Toutefois, de nombreuses inconnues empêchent encore de déterminer l’impact mondial de l’épidémie. Origine, niveau de transmission, moment où un malade devient contagieux : voici tout ce que l’on sait et ce que l’on ignore sur le 2019-nCoV.

Qu’est-ce qu’un coronavirus ?

Découvert à la fin des années 1960, le coronavirus, ou CoV, est une famille de virus susceptible de provoquer des maladies respiratoires plus ou moins graves, allant du simple rhume à des pathologies sévères qui peuvent devenir létales. Nommé ainsi car l’enveloppe qui l’entoure possède une forme de couronne, le coronavirus peut créer des infections nouvelles qui sont causées par des modifications ou des mutations du virus.

C’est le 31 décembre 2019 que l’OMS a été informée de plusieurs cas de pneumonie virale à Wuhan, mégalopole tentaculaire de la province du Hubei, au centre de la Chine. Une semaine plus tard, le 7 janvier 2020, la découverte du 2019-nCoV était officiellement annoncée par les autorités chinoises.

D’où vient le 2019-nCoV et comment se transmet-il ?

Le virus est apparu chez des clients et des commerçants du marché aux poissons de Huanan, à Wuhan où cohabitaient également serpents, blaireaux ou encore rats vivants. Le marché a été fermé le 1er janvier dernier et l’hypothèse d’une origine animale est donc la plus probable.

Entre êtres humains, la transmission se ferait par voies respiratoires, par le contact des mains et par l’échange de salive. Comme l’indique Santé publique France, les coronavirus “sont généralement transmis lors de contacts étroits après l’inhalation de gouttelettes infectieuses émises lors d’éternuements ou de toux par le patient, ou après un contact avec des surfaces fraîchement contaminées par ces sécrétions. Les coronavirus survivent jusqu’à trois heures dans le milieu extérieur, sur des surfaces inertes sèches. En milieu aqueux, ces virus peuvent survivre plusieurs jours.”

En outre, une étude chinoise publiée dans The Lancet et basée sur 10 patients montre que le virus a peu muté depuis son apparition chez l’homme. “À mesure qu’il se transmet à un nombre croissant d’individus, il est nécessaire de surveiller l’apparition d’éventuelles mutations”, commente toutefois l’un des auteurs, le Professeur Weifeng Shi. 

Selon une étude parue dans la revue médicale américaine NEJM, chaque malade a infecté en moyenne 2,2 personnes. Selon les chercheurs, ce chiffre est relativement bas, plus proche de la grippe hivernale (de l’ordre de 1,3) que de la rougeole, très contagieuse (plus de 12), et comparable au Sras de 2002 (3).

À quel stade un patient est contagieux ?

Cette question cruciale est encore sans réponse. Dimanche 26 janvier, les autorités chinoises ont avancé que la contagion était possible avant même que des symptômes n’apparaissent. Cependant, cette hypothèse s’appuie sur l’observation de quelques cas et n’est pas confirmée avec certitude.

Selon le professeur Mark Woolhouse de l’université d’Édimbourg, en Écosse, “notre principal espoir de contrôler l’épidémie est d’identifier rapidement les patients touchés et de les isoler pour éviter la contagion” car “si la transmission du virus avant même l’apparition des symptômes se confirmait à large échelle, l’efficacité de telles mesures serait compromise”.

Quels sont les symptômes du 2019-nCoV ?

La Commission municipale de l’hygiène et de la santé de Wuhan a déclaré sur son site internet que dans sa forme la plus précoce, “la maladie se manifeste par de la fièvre et une toux persistante. Elle est d’une forme légère mais durable, et risque en même temps de prendre une forme grave (insuffisance respiratoire, complications cardiaques) chez des personnes âgées et des patients atteints d’autres maladies“.

Les symptômes du coronavirus apparaissent moins de 24 heures après l’infection. Le plus souvent cela entraîne des maladies respiratoires légères à modérées tel que le rhume avec des symptômes semblables à ceux de la grippe : maux de tête, toux, gorge irritée, fièvre. 

Après l’analyse des 99 premiers cas repérés en Chine, publiée mercredi dans la revue médicale The Lancet, le tableau clinique de la maladie respiratoire provoquée par le virus se précise : tous les patients avaient une pneumonie (pour les trois-quarts, les deux poumons étaient touchés), la plupart avait de la fièvre et toussait, et un tiers souffrait d’essoufflement. L’âge moyen de ces 99 patients est de 55 ans, les deux-tiers sont des hommes et la moitié souffrait de maladies chroniques (problèmes cardiovasculaires, diabète…).

Comment se protéger du virus ?

Les mesures de précaution classiques sont recommandées pour éviter la contaminationse laver les mains régulièrement, utiliser des mouchoirs jetables, tousser dans son coude, éviter les personnes à risque ou encore porter un masque chirurgical. 

Toutefois, l’essentiel des cas de contagion directe entre humains a été observé en Chine. Trois autres cas ont été rapportés au Vietnam, en Allemagne et au Japon. Le risque de telles transmissions est “très bas dans les pays développés” qui ont les moyens de contenir la propagation du virus, selon J. Stephen Morrison, du Centre pour les études stratégiques internationales (CSIS) à Washington.

Cependant, si des cas étaient exportés “vers certains pays d’Afrique ou d’autres continents où les moyens de sécurité sanitaire sont limités, de gros foyers épidémiques pourraient alors éclater hors de Chine”. “Cela pourrait être le prélude à une pandémie mondiale”, ajoute M. Morrison, en précisant que pour l’heure, un tel scénario n’est que théorique.

Actuellement, aucun traitement spécifique n’a fait ses preuves mais des recherches sont menées et des antiviraux existants pourraient être utilisés avec une nouvelle indication. Plusieurs pistes de traitements sont à l’étude selon un expert de l’Institut français de la recherche médicale (Inserm).

Quel est le taux de mortalité du 2019-nCoV ?

Michael Ryan, directeur des programmes d’urgence de l’OMS, a déclaré jeudi 30 janvier que la gravité de l’épidémie dépendra de “l’interaction” de deux facteurs : “Le niveau de transmission du virus et sa dangerosité”. Selon lui, “un virus relativement peu agressif peut toutefois faire de gros dégâts si beaucoup de gens le contractent“.

Pour l’heure, aucun patient n’est mort hors de Chine, alors qu’une soixantaine de malades ont été répertoriés à travers le monde. À ce stade, le taux de mortalité précis lié au coronavirus est inconnu car on ignore combien de personnes sont réellement infectées. D’après Michael Ryan, “2 % des cas confirmés sont morts, ce qui reste élevé quand on compare à la grippe saisonnière“. Toutefois, ce taux n’est qu’indicatif et baisse chaque jour, puisque proportionnellement, il y a plus de nouveaux cas confirmés que de décès.

Auparavant, seules deux épidémies mortelles ont été causées par un coronavirus, vaste famille à laquelle appartient le nouveau virus : le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) et le Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient). 

Selon l’OMS, l’épidémie de Sras avait fait 774 morts dans le monde sur 8.096 cas en 2002/2003 avant d’être jugulée, soit un taux de mortalité de 9,5 %. Toujours en cours, l’épidémie de Mers a fait 858 morts sur 2.494 cas depuis septembre 2012, soit un taux de mortalité de 34,5 %. À titre de comparaison, l’OMS estime que la grippe saisonnière fait entre 290.000 et 650.000 morts par an dans le monde.

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