Coronavirus : “On est dans un moment charnière, on a besoin de milliers de personnes supplémentaires auprès… – franceinfo
Le directeur général de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris affirme qu’il n’a désormais qu’une “visibilité de trois jours”, quant à la capacité de soigner les patients gravement atteints par le Covid-19. Il lance un appel, “Tous unis contre le virus”.
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“Oui, les équipes tiennent, mais elles ont besoin de quatre fortes assurances. Dans mes interventions précédentes, je savais devant moi que j’avais une visibilité d’une semaine sur la capacité d’en prendre davantage. Là, j’ai une visibilité de trois jours”, souffle le directeur général de l’AP-HP.
Première assurance demandée par Martin Hirsch : pouvoir mettre un respirateur pour chaque malade grave, et rapidement. “Je ne veux pas qu’on connaisse les difficultés qu’on a connues sur les masques, car les respirateurs permettent de sauver des vies.”
Les réanimateurs, qu’on a réunis jusqu’à tard hier soir pour recenser nos besoins, me disaient que ça aller piquer fort les yeux… Quand ils disent ça, c’est que la situation est grave.à franceinfo
Deuxième demande du directeur de l’AP-HP : davantage de soignants au sein des hôpitaux pour soutenir l’effort de guerre. “On a besoin de toutes les équipes, de tous les personnels, qu’ils soient volontaires ou qu’on fasse appel à la réquisition. Aujourd’hui, les techniciens, les médecins, les infirmiers, travaillent tout le temps. Je ne veux pas qu’on soit face à un épuisement”, affirme Martin Hirsch.
Il faut qu’on ait les milliers de personnes supplémentaires dont on a besoin pour être auprès des patients, auprès des malades, auprès des malades graves.à franceinfo
Pour Martin Hirsch, le troisième point concerne la reconnaissance envers les personnels soignants : “On a aujourd’hui des soignants qui font des efforts qu’on peut qualifier de surhumains. Des primes ? Je ne sais pas, mais il faut qu’on leur dise aujourd’hui ‘merci’. Il ne faut pas mégoter avec eux. C’est moral, c’est pour le moral des troupes. Ils en ont besoin.”
Quatrième demande : que les médicaments ne soient pas “en manque” au sein de l’AP-HP et que les industriels et pouvoirs publics puissent se coordonner au mieux. “Il va falloir produire des médicaments essentiels et assurer l’approvisionnement. On est dans un moment qu’on peut qualifier de moment ‘charnière’, poursuit Martin Hirsch. Je ne veux pas que ça soit un moment de bascule, ce qu’on appelle quand on est dans une escalade difficile le ‘crux’, le moment où toutes les prises comptent pour ne pas dégringoler, ne pas se casser la gueule.”
On peut y arriver, mais il faut que ces assurances soient là.à franceinfo
“C’est plus qu’un appel à l’aide, lâche Martin Hirsch. Je le dis avec solennité : jusqu’à présent, on tient, encore une fois. Il y a quelques temps, je pouvais dire : je vois ce qui va se passer dans un délai d’une semaine. Là, on est mercredi. Je sais que pendant les trois jours qui viennent, ça devrait aller. Mais je ne veux pas me retrouver ce week-end avec toutes celles et tous ceux qui font des efforts surhumains, à leur dire : on n’a pas tout fait, la France n’a pas tout fait, les moyens de vous soutenir, de vous aider et de vous donner des assurances n’ont pas été suffisants. On peut le faire !”
La Fondation de France, l’AP-HP et l’Institut Pasteur lancent “Tous unis contre le virus, un appel à la solidarité pour aider les soignants, les chercheurs et les personnes les plus vulnérables. Les dons collectés seront destinés à venir en aide aux personnels soignants, à financer des projets de recherche ainsi qu’à soutenir des acteurs de terrain et des associations qui œuvrent auprès des plus vulnérables.