Coronavirus. « On a devant nous une crise, une épidémie qui arrive », déclare Emmanuel Macron – Ouest-France

« On a devant nous une crise, une épidémie qui arrive… On va devoir l’affronter au mieux. On sait que nous ne sommes qu’au début… On va tâcher avec l’ensemble des soignants de prendre les bonnes décisions. » Emmanuel Macron s’est exprimé, ce jeudi matin, sur le coronavirus Covid-19, à l’occasion d’une visite à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. C’est dans cet établissement qu’est décédé, dans la nuit de mardi à mercredi, le premier Français mort après avoir été contaminé.

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Le président de la République était accompagné du ministre de la Santé Olivier Véran, du directeur général de la Santé Jérôme Salomon et du directeur général des hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch. « Vous avez eu un cas hier matin, je sais que ça a beaucoup touché les équipes, je voulais apporter tout mon soutien à vous toutes et tous » et « avoir un discours de vérité qui permet d’organiser les choses dans le calme », a déclaré Emmanuel Macron. Il devait ensuite s’envoler pour Naples pour un sommet franco-italien perturbé par la crise du coronavirus.

« On va tâcher de prendre les bonnes décisions »

« On sait que nous sommes seulement au début de cette phase. Je vous sais mobilisés, on va tâcher avec l’ensemble des soignants et puis de toute l’organisation aussi qu’il y a autour, de prendre les bonnes décisions », a-t-il ajouté. Il a remercié « infiniment » le personnel médical et la « qualité des soins apportés par le système français ».

« Je reviendrai régulièrement auprès des équipes évidemment dans les prochains jours pour encourager, soutenir et puis m’assurer que tout fonctionne bien », a encore souligné le chef de l’État qui a notamment visité le bâtiment Eole, inauguré en septembre 2019. Cette infrastructure s’occupe des maladies respiratoires et pourrait accueillir des patients atteints du coronavirus.

« Le virus circule déjà parmi nous »

Cette visite, tenue secrète jusqu’au dernier moment, intervient alors que l’exécutif et le gouvernement se déploient contre le coronavirus, face aux craintes d’une épidémie de grande ampleur. Le professeur Éric Caumes chef de service des Maladies Infectieuses et Tropicales, a expliqué à Emmanuel Macron qu’il « va y avoir (en France) une situation un peu à l’italienne » avec « des chaînes de transmission autochtones ».

« Les cas français, notamment le patient qui est décédé hier à la Pitié et le cas qui est hospitalisé à Amiens n’ont pas de lien avec la Chine, donc ça veut dire que le virus circule déjà parmi nous », a ajouté le professeur, ajoutant que le problème serait « l’effet de nombre ». « Si un million ou dix millions de personnes sont contaminées, on va avoir de grosses difficultés à gérer », a-t-il ajouté.

Il a toutefois insisté sur le fait que « les deux personnes qui sont décédées en France avaient soit une comorbidité, soit une autre pathologie » et que « les patients qui décèdent en Italie sont beaucoup des patients qui sont âgés ou qui ont des comorbidités, des cancers ».

Interpellation sur la crise de l’hôpital public

Emmanuel Macron a, au passage, était interpellé sur la crise de l’hôpital public. « Sans injection de moyens rapides, nous ne pourrons pas faire face à ce type de crise », lui a lancé le docteur François Salachas, neurologue, un des membres du collectif inter-hôpitaux, assurant que c’est « le moment opportun pour le président de la République d’agir ».

« Il y a des mesures d’urgence qui ont été prises à plusieurs reprises », a rappelé Emmanuel Macron qui va recevoir le collectif avec le ministre de la Santé Olivier Véran. « Elles ne sont, je vous entends, sans doute pas à la hauteur de la crise et de la pression qui est sur l’hôpital public, en particulier sur l’AP-HP », a-t-il concédé.

« Il faut déjà que ces mesures qui ont été annoncées descendent sur le terrain », a-t-il ajouté, insistant sur le fait « qu’on n’est pas resté assis sur sa chaise depuis deux ans et demi ». « Je ne suis pas pour attendre » mais « j’ai parfois le sentiment de payer l’addition de beaucoup de comptes qui sont restés non soldés, je veux bien les prendre mais je veux au moins avoir un petit peu de reconnaissance pour ça », a déclaré le chef de l’État, en évoquant la formation de trop peu de médecins et la déflation des tarifs hospitaliers pendant douze ans.

« Je serai au rendez-vous »

« Je ne suis pas dans le déni […] Je sais que vous avez le sentiment que ça ne va pas assez vite […] et ce que vous vivez justifie qu’on continue à aller plus vite et plus fort, donc je serai au rendez-vous », a souligné Emmanuel Macron.

Partie d’une grève des services d’urgences parisiens au printemps 2019, la mobilisation s’est rapidement étendue à toute la France et à l’ensemble du secteur hospitalier, obligeant le gouvernement à présenter un « plan d’urgence » en novembre. Mais les mesures annoncées – rallonge budgétaire, nouvelles primes, reprise de dette – n’ont pas satisfait les syndicats et collectifs de soignants, qui demandent toujours des hausses de salaires et d’effectifs.

Partager cet article Emmanuel Macron à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, jeudi 27 février 2020.

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